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Il y a un an, Belus marqua le retour sur le devant de la scène de Varg Vikernes après onze ans de silence musical forcé mais ne fit par pour autant l’unamimité, certains voyant en lui une œuvre intemporelle et unique alors que d’autres le jugèrent médiocre et de peu d’intérêt. Alors que la description qui en a été faite, à la croisée des chemin entre Belus, Burzum et Det Som Engang Var, pouvait laisser penser que Fallen, son successeur, serait l’album de la réconciliation, les premières écoutes suggèrent au contraire qu’il risque autant de diviser que son aîné.
En effet, on peut faire beaucoup de reproches à cet opus qui semble venir trop vite – c’est oublier toutefois que le bonhomme a toujours été très fertile - après son prédécesseur : son caractère précipité sinon inabouti, sa prise de son d’un autre âge qui tend à démontrer que Vikernes est imperméable aux évolutions actuelles, son extrême simplicité, quand bien même Burzum n’a jamais fonctionné sur la complexité, sa pochette d’inspiration rousseauiste et (faussement) lumineuse, tellement loin des forêts et des paysages sinistres, la voix claire de Varg, intéressante car se parant d’une aura shamanique lorsqu’elle est parlée, plus pénible quand elle chante…
Pour toutes ces raisons, il est peu probable que Fallen permette à son auteur de renouer avec sa légende. Mais outre le fait que celui-ci doit franchement s’en moquer, ce qui est tout à son honneur, il n’en demeure pas moins qu’une forme de mélancolie tranquille et hypnotique ainsi qu’une puissance souterraine jaillissent de ces complaintes effectivement au confluent de Belus pour le son et l’écriture et des premiers essais pour leur dynamique et leur noirceur.
Moins contemplatif que son prédécesseur, chef d’œuvre d’un Black Metal atmosphérique et païen, Fallen déroule une trame rageuse, peinture des tourments et de l’état d’esprit actuel de Vikernes qui se livre ici comme jamais. Introduits et guidés par des riffs comme seul ce dernier en possède le secret, ces longs titres se révèlent souvent rapides comme un torrent en crue, à l’image de "Vanvidd", dont la seconde partie entame un rythme plus lancinant avant que le musicien y hurle à la manière d’une créature venue du fin fond de la Moria, ou bien "Jeg Faller", classique dans son entame, beaucoup moins dans son milieu à l’ambiance ritualistique.
Simple peut-être, tournant à vide parfois (l’inutilement long "Budstikken" qui paraît vouloir communier avec la beauté introspective de Belus), Fallen témoigne pourtant encore une fois du pouvoir de fascination immense et demeuré intact de Vikernes. Il suffit d’écouter "Valen" où l’homme crie comme si demain ne devait plus jamais exister, pour se convaincre de cette inspiration démiurgique. Il est d’ailleurs essentiel de souligner la dureté, l’âpreté du chant noir de Varg dont la voix a muri, a pris de l’épaisseur à la façon d’un vin vieilli. Un mot également sur ces riffs immédiatement reconnaissables, copiés jusqu’à l’indigestion par des bataillons entiers de traine-savates mais jamais égalés. Une fois encore, Varg fait preuve de cet espèce de feeling primitif sur lequel s’est bâti une bonne partie du Black Metal. A ce titre, le superbe "Enhver Till Stii" est un modèle du genre.
S’il peut décevoir de prime abord par son apparente facilité, Fallen est de fait une œuvre qui mérite d’être abordée sur la durée, en y multipliant les haltes. Différent de Belus dont il est pourtant la pièce complémentaire, ce nouvel opuscule est hors du temps et imparfait, froid et très personnel et ne laissera encore une fois personne indifférent. - Site officiel
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LISTE DES PISTES:
01. Fra Verdenstreet - 01:02 02. Jeg Faller - 07:49 03. Valen - 09:21 04. Vanvidd - 07:06 05. Enhver Til Sitt - 06:16 06. Budstikken - 10:10 07. Til Hel Og Tilbake Igjen - 05:57
FORMATION:
Varg Vikernes: Chant / Guitares / Basse / Claviers / Batterie
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