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Après la sortie du multi platiné "Pride", et les nombreuses tournées en support d’Aerosmith, d’Ozzy Osbourne, de Kiss et d’AC/DC qui en ont découlées, White Lion se devait de répondre aux attentes qu’il avait suscité. Dans cette situation, le cap du 3ème album avait tout du piège, ce d’autant plus que l’amicale pression d’Atlantic ne laissait pas beaucoup de temps au félidé albinos pour peaufiner son ouvrage. Alors que le groupe termine ses tournées au printemps 1989, dès le mois d’août de la même année, il sort "Big Game".
Pour autant, le résultat est des plus corrects. En effet, si nous ne sommes pas au niveau de flamboyance de son prédécesseur, cet opus n’en possède pas moins de réels arguments. Vito Bratta brille à nouveau de mille feux, ses harmonies sont lumineuses, ses soli féériques. Chacune de ses interventions est un savant dosage de démonstration et de retenue. Bien qu’un peu plus en retrait que sur "Pride", il illumine tout de même cet album. Bien aidé en cela par un Greg d’Angelo à la batterie, qui fournit également une prestation de tout premier ordre. A cela, on peut ajouter Mike Tramp qui traîne une voix chevrotante et faiblarde, mais qui miraculeusement s’adapte si bien à l’ensemble.
Le ton général est légèrement plus lourd et plus rock, notamment avec une série de titre qui flirtent presque avec un Heavy-Métal mélodique; "If My Mind Is Evil", ou avec un Big Rock bien énergique; "Dirty Woman", "Goin'Home Tonight", "Living On The Edge". Le groupe n’a pas oublié que nous sommes en pleine période Hard FM / Heavy à paillettes, et il nous pond plusieurs mid-tempo de bonne facture à l’image d’un "Don't Say It's Over" ou de "Baby Be Mine", voire même la ballade de rigueur, "Broken Home" qui a la chance de bien tenir la route.
L’ensemble est solide et peu de titres sortent nettement du lot. On peut toutefois citer "Little Fighter", un hymne gentillet censé mettre à l’index le comportement de la France dans l’affaire Rainbow Warrior, mais également une très bonne reprise des Néerlandais de Golden Earring, "Radar Love", ou bien le classique "Cry For Freedom" durant lequel Vito Bratta fait se succéder habilement les ambiances aériennes et les passages bien teigneux.
Le résultat général est cependant un peu contrasté. Si l’on a le sentiment d’avoir affaire à un groupe très doué et possédant un potentiel et une classe énorme, on a également l’impression qu’à vouloir aller trop vite celui-ci n’a pas su donner à certaines de ses compositions le petit plus propre à faire la différence. Ainsi, un titre de la trempe de "Baby Be Mine", pour très correct qu’il soit, manque-t-il cruellement de personnalité et de prise de risque. Ce morceau très quelconque tient convenablement la route car il est interprété par des musiciens de talents, mais il manque foncièrement de matière pour devenir un titre mémorable. On peut également citer "Going Home Tonight", un titre plus qu’honorable, mais qui se voit quasiment propulser au rang de classique par l’intermédiaire d’un magnifique solo de guitare éthéré qui transforme se caillou brut en semi diamant.
Ce sentiment que nous passons à côté de quelque chose d’énorme est d’autant plus frustrant, qu’un effort a été fait au niveau des paroles. Au-delà de "Little Fighter", le groupe aborde également le thème de l’apartheid dans "Cry For Freedom", ce alors que Frederik De Klerk vient juste d’arriver au pouvoir en Afrique du Sud. Puis le cas des Télévangélistes dans "If My Mind Is Evil" (quel groupe de Hard Rock américain de l’époque n’a pas abordé ce thème ?). Il reste toutefois des textes, bien superficiels et creux comme celui de "Don't Say It's Over" qui flirte involontairement (?) avec les frontières de la caricature.
Ce "Big Game" constitue donc un réel effort du groupe vers plus de maturité, mais les extraordinaires qualités de ses membres ne sont pas mis au service de compositions suffisamment travaillées et fouillées pour que le résultat soit à la hauteur du potentiel de White Lion. "Big Game", c’est un peu l’histoire du verre à moitié vide et à moitié plein… - Site officiel
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LISTE DES PISTES:
01. Goin’ Home Tonight - 04:57 02. Dirty Woman - 03:27 03. Little Fighter - 04:23 04. Broken Home - 04:59 05. Baby Be Mine - 04:10 06. Living On The Edge- 05:02 07. Let’s Get Crazy - 04:52 08. Don’t Say It’s Over - 04:04 09. If My Mind Is Evil - 04:56 10. Radar Love - 05:59 11. Cry For Freedom - 06:09
FORMATION:
Greg D'Angelo: Batterie James Lomenzo: Chant / Basse Mike Tramp: Chant Vito Bratta: Guitares
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