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Lorsque Blackie Lawless annonça en 2004 que le nouvel album de WASP serait un concept-album en deux parties, revenant aux sources du groupe, toutes les personnes ayant un jour posé une oreille sur The Crimson Idol pataugeaient déjà dans une marre de salive. En effet, si les deux précédents albums avaient clairement amorcé un virage radical vers les origines du groupe, privilégiant un Heavy direct, accrocheur et rageur, l’on s’accordait encore à dire que rien n’était venu ne serait-ce qu’effleurer la cheville du chef-d’œuvre de 1992. Mais après 10 ans d’expérimentations, pour les plus tolérants, ou d’errances plus ou moins heureuses pour les plus critiques, tous les fans avaient en commun de se poser la même question : la performance était-elle réalisable ?
A cette question, nous nous devons d’apporter une réponse précise, pertinente et argumentée : oui… et non !
Oui, car on retrouve indéniablement bon nombre des qualités qui avaient fait en leur temps la renommée de Lawless, à savoir l’alternance entre passage calme et déferlement de riffs et de fureur, la voix éraillée et écorchée de Blackie, toujours monumentale et suffisant souvent à rehausser les compositions les plus fragiles, les longues échappées et cavalcades guitaristiques, ou encore l’aspect conceptuel sombre et fouillé mettant ici en scène un jeune orphelin nommé Jesse qui découvre sa capacité à lire et manipuler les esprits.
Nous avons donc droit à quelques hymnes propices à l’échauffement des cervicales que sont « Sister Sadie (And The Black Habits) », « X.T.C Riders » ou « Asylum #9 ». Les ballades « What I’ll Never Find » ou « The Raging Storm » viennent confirmer l’indéniable talent de nos hommes dans le genre, même si elles ne se hissent pas tout à fait au niveau de leurs illustres aînées. Une légère innovation fait même son apparition, ce qui est toujours appréciable après 20 ans de carrière, sous la forme de courts interludes. On relèvera ainsi les très mélodieux « Why Am I Here », « Why Am I Nothing » et « Me & The Devil », tout comme le prenant « The Rise », dessinant un crescendo à l’effet garanti.
Oui donc… Mais non pour plusieurs raisons terriblement frustrantes. Tout d’abord, la plus omniprésente et audible d’entre elles : la production. WASP nous avait habitué à une production très brute, mais toujours d’une indéniable qualité. Sur cet album, la batterie n’a pas de profondeur et offre un rendu somme toute très aseptisé. Les guitares même sont en recul par rapport au traitement qui leur avait été réservé ces 20 dernières années, la palme de l’approximation revenant sans aucun doute aux quelques arrangements disséminés tels que les cuivres et claviers, qui semblent tout droit sortis d’un synthétiseur amateur.
Non encore pour une autre raison : l’impression de déjà-entendu. Pour tout ce que fait Blackie sur cet album, nul ne pourra mettre en doute sa sincérité. Malheureusement à force de vouloir être en phase avec ses origines, Lawless en vient à s’auto-plagier. Ainsi, « Sister Sadie (And The Black Habits) » n’est autre que la copie conforme du mythique « Chainsaw Charlie (Murder In The New Morgue) ». Les riffs des titres les plus enlevés dégagent également une désagréable impression de déjà vu, le génie en moins, ce qui rend les « The Red Room Of The Rising Sun », « Wishing Well » ou « The Running Man » dramatiquement moins efficaces. Les interludes pré-cités posent enfin une véritable problématique à l’auditeur qui, s’il en appréciera la qualité comme nous l’avons fait, sera contraint de reconnaître qu’ils viennent casser l’homogénéité de l’œuvre.
A vouloir remonter le flux de son inspiration, Blackie s’est retrouvé noyé sous un enchevêtrement de vieilles idées mal agencées. Certes l’intention est louable, ou tout du moins compréhensible, tant il peut paraître complexe de se révolutionner soi-même après 11 efforts studio, mais toute la bienveillance et l’indulgence du monde ne pourra pas racheter les insuffisances de ce nouveau chapitre. Nous espérions alors que le meilleur était à venir sur le deuxième volet, mais la méfiance nous avait déjà gagné. - Site officiel
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LISTE DES PISTES:
01. Overture - 03:33 02. Why Am I Here - 00:34 03. Wishing Well" – 3:34 04. Sister Sadie (and The Black Habits) - 07:42 05. The Rise - 02:29 06. Why Am I Nothing - 00:58 07. Asylum #9 - 06:19 08. The Red Room Of The Rising Sun - 04:41 09. What I'll Never Find - 06:02 10. Someone To Love Me - 00:51 11. X.t.c. Riders - 04:34 12. Me & The Devil - 00:53 13. The Running Man - 04:19 14. Raging Storm - 05:45
FORMATION:
Blackie Lawless: Chant / Guitares / Claviers Darrel Roberts: Guitares Frankie Banali : Batterie Mike Duda: Basse
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