Après de longues années d'absence, Peter Gabriel porte de nouveau sa carrière au sommet. On l'attendait au tournant. C'est gagné. Ça commence direct avec "Darkness". Ah, dès les premières secondes on reconnaît Peter à ses percussions évanescentes. Et puis, grosse guitare. Peter a su prendre le pli des années 2000. Ça continue, piano, voix rocailleuse, suave.
Plus loin, c'est l'émotion qui triomphe. Sur "Sky Blue", où une chorale de jeunes aveugles ponctue ses propres vocalises d'un oratorio lancinant et grandiose. Les sons s'entremêlent. Orgue Hammond, synthés, riffs de guitare électrique, tambours, et voix. A couper le souffle. Et plus loin, le gros morceau : "Signal to Noise". Emotion pure. Début modeste et narquois, vocalises orientales du chanteur pakistanais Nusrat Fateh Ali Khan (il reste des chemins à découvrir pour le prog'. Que les autres prennent exemple !). et le morceau finit dans un éclat de cordes et de frénésie vocale. Comment un orchestre peut-il monter l'émotion si haut ? A mourir.
Peter Gabriel, c'est aussi parfois un artiste plus mainstream. En témoignent "Growing up", où le Gab se laisse aller à explorer des rythmes plus basiques, sans sous-estimer sa richesse instrumentale. Et surtout, "The Barry Williams show", hilarante parodie de la télé-réalité, où Peter y joue son rôle le mieux campé depuis Rael. Du rythme, de la basse, des sons géniaux, des voix massacrantes, et de l'imagination à revendre.
"Up" est tout simplement le meilleur album de Peter Gabriel depuis "So". C'est dire. Un disque royal, comme on aimerait en voir plus souvent. Parce qu'il transcende toutes les références pour devenir un disque unique en son genre, "Up" est l'album à retenir de l'année 2002.