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EMIGRATE

(ETATS UNIS)

THE PERSISTENCE OF MEMORY

(2021)
LABEL:

SONY MUSIC

GENRE:

METAL INDUSTRIEL

TAGS:
Chant grave, Electro, Intimiste, Reprises
""The Persistence of Memory" est le quatrième album d'Emigrate qui a décidé de s'émanciper de son inspiration principale (Rammstein), quitte à y perdre son identité."
ADRIANSTORK (14.01.2022)  
2/5
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Emigrate peut être considéré comme le terrain de jeu de Richard Z. Kruspe, guitariste de Rammstein. Le groupe cosmopolite américain, mais comptant de nombreux employés européens, avait réussi à prendre un nouveau cap sur le précédent album "A Million Degrees" en faisant la part entre son ADN metal-indus (Till Lindemann apparaissait lors d'un duo) et des évolutions stylistiques assez convaincantes (pop, électro, punk).

Pour son quatrième album "The Persistence Of Memory", Emigrate poursuit son aventure. Dès l'ouverture, 'Rage' ne révèle aucune accointance de style avec le célèbre groupe de metal-indus allemand mais dévoile d'emblée la couleur prédominante de cet album : un rock musclé mâtiné d'électro. L'esprit metal-indus y apparaît minoritaire, même s'il se retrouve sur 'Freeze' et 'Hypotetical', morceaux que les amateurs du genre apprécieront. Le précédent album avait réussi un équilibre entre ces deux mouvances, mais sur celui-ci Emigrate semble mettre une distance entre lui et Rammstein. En guise de clin d'œil, Till Lindemann apparaît sur la reprise de la chanson 'Always On Mind'  de Brenda Lee popularisée par Elvis Presley (et qui avait subi un relooking dans les 80's par Pet Shop Boys). Le résultat s'avère assez anecdotique, comme un exercice “à la manière de” mais dépourvu d'un semblant d'âme malgré des orchestrations sympathiques et le plaisir affiché par les deux chanteurs.

Par ailleurs, l'accumulation des sonorités électro-rock, même si certaines sont agréables ('Blood Stained Shadow' en tête avec son ambiance malsaine), se révèle indigeste et quelques morceaux pourront faire naître l'incompréhension : Richard Z. Kruspe a-t-il voulu casser son jouet et se laisser aller aux sirènes commerciales ('Come Over', 'You Can't Run Away' en plein pilotage automatique) tout en renonçant, sans aucune raison particulière, aux agréables évolutions du précédent album ? Les refrains permettent de sauver quelques titres du marasme ('I Will Let You Go') mais sans dissimuler le trou béant des couplets. La voix de Richard Z. Kruspe, dépourvue d'accents théâtraux, est bien moins charismatique que celle de son collègue mais vise à l'efficacité. Le résultat de sa performance vocale est correct mais sans magnétisme aucun.

Richard Z. Kruspe ne veut plus entendre parler d'Emigrate comme un sous-produit de Rammstein et a décidé de tourner le dos au metal-indus. La décision est respectable, mais la musique proposée sur cet album ne constitue pas réellement une bonne alternative. Cet électro-rock dévoile de beaux atouts mais ne résiste pas sur la durée (pourtant courte) de cet album, en semblant dépourvu de structure directrice voire d’intérêt. Le point paradoxal est que les morceaux plus proches de l'indus sont ici assez réussis. L'avenir nous dira si cet album était une transition entre un nouveau style plus assumé ou une impasse artistique.
- Site officiel
GROUPES PROCHES:
RAMMSTEIN, BLINK-182, U2, GREEN DAY

LISTE DES PISTES:
01. Rage
02. Always On My Mind (feat. Till Lindemann)
03. Freeze My Mind
04. Yeah Yeah Yeah
05. Come Over
06. You Can't Run Away
07. Hypothetical
08. Blood Stained Wedding
09. I Will Let You Go

FORMATION:
Arnaud Giroux: Basse
Mikko Siren: Batterie
Olsen Involtini: Guitares
Richard Z. Kruspe: Chant / Guitares
   
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