Pearl Jam a toujours aimé écrire des textes engagés et dénonciateurs. "Gigaton" n’échappe pas à la règle en pointant du doigt la politique de Donald Trump notamment, ainsi que la situation environnementale actuelle comme le montre ce glacier norvégien affaibli sur la pochette de l’album.

Musicalement, on pourrait craindre que les quinquagénaires aient perdu leur fougue d’antan et leur punch. Que nenni ! Comme pour rassurer son public, Pearl Jam sort sûrement le meilleur titre de l’album et l’un des plus pêchus dès le début, avec l’excellent ‘Who Ever Said’. Dans une veine similaire, le premier morceau emboîte le pas à un ‘Superblood Wolfmoon’ lui aussi très puissant et purement rock. C’est aussi le cas du très bon ‘Never Destination’, bien fichu, ou de ‘Quick Escape’ porté par une basse des grands soirs et un solo de guitare puissant, ou encore de ‘Never The Long Way’.

La richesse de ce disque réside dans sa polyvalence : au-delà de ces titres auxquels le fan pouvait s’attendre, on retrouvera aussi quelques surprises comme ‘Dance Of The Clairvoyants’ avec sa touche new wave teintée d’électro emmené par une guitare funky limite disco.

Bien sûr, l’opus renferme son lot de morceaux acoustiques marqués de la belle et chaude voix caractéristique du talentueux Eddie Vedder. On retiendra le titre ‘Comes And Goes’ qui, bien que minimaliste, a tout de même une touche blues rock présente, même si ses six minutes de long ne sont pas forcément toutes nécessaires. La fin du disque est décidément plus posée que la première partie, mais le groupe n’en reste pas moins intéressant dans le registre d’un ‘Retrograde’ bien agréable.