|
"Sans être totalement dépourvu de naïveté et de maladresses, "Empty Sky" s’avère néanmoins plaisant et plutôt réussi."
|
3/5
|
|
|
“Empty Sky”, tel est le nom de l’album qui allait inaugurer l’une des discographies les plus pléthoriques de l’histoire du rock. Car ce disque est le premier LP d’Elton John, Reginald Dwight à la ville, qui n’avait produit jusque-là sous son pseudonyme que trois singles passés aussi inaperçus les uns que les autres.
Âgé de 22 ans, Elton John n’est pas un débutant. Enfant prodige de la musique, diplômé de la Royal Academy of Music de Londres, le jeune homme, plus attiré par le jazz, le blues et le rock, fait ses classes au sein du groupe Bluesology dont il tirera son surnom, contraction des prénoms de deux de ses partenaires, Elton Dean (futur Soft Machine) et John Baldry. Après une courte période où il compose pour d’autres artistes en compagnie de Bernie Taupin qui, lui, écrit les textes, il se décide à sortir un album sous son propre nom, toujours accompagné (et pour de nombreuses années) par l’ami Bernie.
Si ce premier opus porte déjà en lui les germes des albums à venir, il est cependant marqué par le double sceau de la jeunesse et de la période à laquelle il a été composé. L’auditeur qui ne connaît que des albums plus récents ne sera pas dérouté par la voix caractéristique déjà fort reconnaissable et la nature des compositions qui dévoilent la facilité d’Elton John à créer des tubes.
Mais si l’essentiel des titres prend la forme de rocks mid-tempo (‘Western Ford Gateway’, ‘Hymn 2000’, ‘Sails’) ou de ballades mélancoliques (‘Val-Hala’, ‘Lady What's Tomorrow’, ‘Skyline Pigeon’) qui vont constituer le fonds de commerce du chanteur pour les 50 années à venir, certains (pas les plus réussis) sont le témoignage d’une époque. A commencer par le titre éponyme, inhabituellement long (plus de huit minutes) pour Elton John, qui entre percussions ethniques, harmonica country et apartés de flûtes et d’orgue Hammond, dégage des relents psychédéliques. A l’opposé de l’album, ‘Gulliver/Hay Chewed/Reprise’ est un collage maladroit d’une ballade quelconque, d’un long instrumental très rock’n’roll et de la reprise en courts extraits de tous les autres titres de l’album.
Fort heureusement, entre ces deux extrémités, les autres titres sont plutôt sympathiques à écouter, même si une production un peu indigente et aux choix pas toujours judicieux ne les met pas toujours en valeur. C’est notamment le cas pour ‘Western Ford Gateway’ qui lorgne du côté des Beatles mais se trouve affadi par la platitude de l’enregistrement, ou pour ‘Hymn 2000’, dont l’habillage "hippie" très 70’s (flûte, tambourin) masque le potentiel de hit en puissance. ‘Skyline Pigeon’ s’en sort mieux, son dépouillement (un duo clavecin/voix) convenant bien mieux aux faiblesses de la production. Elton John, seul devant son public, y affirme pour la première fois toute sa sensibilité et fait aisément frissonner l’auditeur.
Sans être totalement dépourvu de naïveté et de maladresses, "Empty Sky" s’avère néanmoins plaisant et plutôt réussi, la machine de guerre John/Taupin ne fonctionnant pas encore à plein régime mais faisant un tour de chauffe convaincant. - Site officiel
|
|
|
LISTE DES PISTES:
01. Empty Sky (08:28) 02. Val-Hala (04:12) 03. Western Ford Gateway (03:16) 04. Hymn 2000 (04:29) 05. Lady What's Tomorrow (03:10) 06. Sails (03:45) 07. The Scaffold (03:18) 08. Skyline Pigeon (03:37) 09. Gulliver/Hay Chewed/Reprise (06:59)
FORMATION:
Caleb Quaye: Guitares / Congas Don Fay: Saxophone / Flûte Elton John: Chant / Claviers Graham Vickery: Harmonica (1) Nigel Olsson: Batterie (5) Roger Pope: Batterie Tony Murray: Basse
|
|
|
|
(0) AVIS DES LECTEURS
|
|
|
|
|
Haut de page
|
|
|
(0) COMMENTAIRE(S)
|
|
|
|
|
|
|
|
LECTEURS:
-/5 (0 avis)
|
STAFF:
3/5 (2 avis)
|
|
|
|
|
|
EN RELATION AVEC ELTON JOHN
|
|
|
|
|
|
|
AUTRES CHRONIQUES
|
|
|
|
|
AUTRE(S) CHRONIQUES CONCERNANT ELTON JOHN
|
|