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"A 66 ans, Peter Hammill prouve qu'il reste l'un des créateurs les plus inventifs de notre époque et livre avec "…All That Might Have Been…" un puzzle passionnant mais réservé aux amateurs de musiques exigeantes. Un OVNI hors norme !"
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A soixante-six ans révolus, Peter Hammill n'a rien perdu de sa créativité et de l'originalité qui a toujours été sa ligne de conduite. "…All That Might Have Been…" en apporte une nouvelle preuve éclatante. L'album se présente sous deux formats : un CD simple et un triple album. C'est ce second format qui fera l'objet de la présente chronique, l'expérience unique qu'il offre à l'auditeur justifiant amplement d'acquérir la version en trois volumes.
Car Peter Hammill ose avec "…All That Might Have Been…" quelque chose de bien rare dans la production contemporaine : il innove ! Au départ, le processus créatif qu'il suit n'a rien d'inhabituel pour lui. Il consiste en un matériel musical suffisant pour en tirer un certain nombre de chansons sur lesquelles il remplace peu à peu les mélopées fredonnées par des mots. Arrivé à ce stade, il en sort généralement un album abouti. Mais, et c'est là l'innovation, Peter Hammill fait le choix de redécouper les dix titres qu'il vient de créer pour les ré-agencer différemment en un morceau unique long de trois-quarts d'heure. C'est ce second opus, baptisé "Cine", qui est vendu en CD unique, les chansons, reprises sous le nom de "The Songs", ne figurant que sur le triple album. Enfin, décidément en veine d'inventivité, Peter Hammill découpe encore d'une autre façon ses musiques pour nous livrer un troisième disque entièrement instrumental appelé "Retro".
Trois albums différents à partir du même matériau de base, il fallait y penser ! Et le résultat est étonnant. L'auditeur est invité à résoudre un véritable puzzle sonore, retrouvant les fragments de "The Songs" disséminés sur les deux autres albums. Loin d'avoir l'impression d'entendre trois déclinaisons de la même œuvre, c'est bien trois versions différentes bien que jumelles que Peter Hammill nous convie à découvrir.
Pour profiter pleinement de l'expérience, plusieurs prérequis sont indispensables. Tout d'abord, une écoute attentive, si possible au casque, est recommandée. La musique est trop complexe pour s'apprécier par une écoute superficielle et la multitude de couches, notamment le remarquable travail sur les voix, est bien plus perceptible au casque. Ensuite, mieux vaut domestiquer la bête en commençant l'écoute par "The Songs", poursuivre par "Cine" où l'on s'amusera à découvrir le découpage puis finir sur l'instrumental "Retro". Un astucieux jeu de couleur sur les pochettes servira de fil d'Ariane à ceux qui se perdraient en chemin. Enfin, si vous n'êtes pas un adepte fervent de Peter Hammill ou l'un de ces aventuriers de l'oreille toujours à la recherche d'extravagance musicale, passez votre chemin, cet album vous déplaira au plus haut point.
Car, outre la complexité du concept, les chansons, même dans leur forme la plus simple ("The Songs"), sont d'un accès difficile. Les mélodies sont floues, les tempos uniformes, les instruments minimalistes et relégués en fond sonore, le chant, lancinant et le plus souvent mezzo voce, étant la pièce centrale de l'œuvre, agrémenté de nombreux chœurs ou voix dédoublées, signature hammillienne s'il en est. Le climat évanescent général rappelle celui de "Fireships" et on retrouve par petites touches les univers visités régulièrement par Hammill depuis "The Future Now". Très expérimental, dérangeant, difficile à appréhender tant les ambiances sont vaporeuses, tant tout se ressemble un peu, tant rien n'est facilement mémorisable. "Retro" s'avère curieusement le plus accessible des trois disques, avec un petit côté Berlin School, et "Cine" plus surprenant, moins linéaire que "The Songs".
"…All That Might Have Been…" est un disque atmosphérique et expérimental à ranger dans la catégorie des OVNI, extrêmement exigeant et nécessitant plusieurs écoutes attentives pour en percer quelques secrets auxquels s'accrocher pour en poursuivre la découverte. A la fois passionnante et austère, il s'agit probablement de l'œuvre la plus difficile que Peter Hammill ait jamais enfantée, prouesse d'un artiste hors norme qui prouve qu'il n'a pas encore tout dit. Remarquable ! - Site officiel
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LISTE DES PISTES:
01. Cine - In Overview (02:48) 02. Cine - The Last Time (01:42) 03. Cine - Never Wanted (02:16) 04. Cine - As for Him (01:52) 05. Cine - Nowhere Special (01:38) 06. Cine - Piper Smile (01:13) 07. Cine - Wanted to Belong (01:52) 08. Cine - This Might... (01:51) 09. Cine - Inklings, Darling (03:31) 10. Cine - Be Careful (01:38) 11. Cine - Alien Clock (05:52) 12. Cine - Drifting Through (02:16) 13. Cine - Washed Up (02:07) 14. Cine - Rumpled Sheets (03:02) 15. Cine - Fool-Proof (01:50) 16. Cine - Can't Get Home (01:48) 17. Cine - Washed Away (01:41) 18. Cine - Back Road (02:12) 19. Cine - The Line Goes Dead (02:01) 20. Cine - He Turns Away (01:58) 21. Cine - Hooks (02:14) 22. Songs - Upon a Sixpence (04:58) 23. Songs - Someday (The Piper Smile) (05:01) 24. Songs - Vai Lentissimo (05:11) 25. Songs - Disrespect (In Kabuki-Cho) (06:16) 26. Songs - An Outlier (05:43) 27. Songs - The Whole Thing Through (03:49) 28. Songs - Best Wishes (04:15) 29. Songs - Passing Clouds (04:37) 30. Songs - Not Going Anywhere (04:33) 31. Songs - Until (04:27) 32. Retro - SixSlowOut (09:10) 33. Retro - KabukiCloudSome (07:19) 34. Retro - TenorElseAny (06:38) 35. Retro - 57WishesUntil (07:46)
FORMATION:
Peter Hammill: Chant / Tous Les Instruments, Choeurs
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