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"Peut être un peu moins homogène que les efforts précédents, "XIV" ne décevra pas les fans du groupe et comblera même toutes leurs attentes si ces derniers n'attendent pas un "The Seventh One" bis."
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4/5
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Si Toto n'est pas passé loin du placard il y a quelques années (lire la chronique du dernier live en date "Live In Poland") "XIV" marque en 2015 le grand retour aux affaires de ce géant de l'AOR ! Et si Lukather avait confié que le retour de Paich et Joe Williams avait ressoudé le groupe, les Californiens, tentés de proposer du nouveau matériel après une tournée d'enfer, poussent le projet encore plus loin en recrutant sur 4 titres le bassiste originel de la formation, David Hungate (qui apporte un groove unique à 'Holy War' et 'Chinatown'), et leur fidèle percussionniste Lenny Castro. La suite va alors couler de source et prendre une forme parfaite dans cet album qui, s'il nécessite plusieurs écoutes, révèle une fois encore le talent et le potentiel unique de ces géants du Rock.
Dans le rôle du chef d'orchestre producteur nous retrouvons CJ Vanston, le claviériste partenaire de Luke sur ces derniers albums solo. Et derrière le micro comme d'habitude, si Williams chante beaucoup, Luke (qui assure aussi la basse le temps de trois titres) et Steve Porcaro ont droit chacun à leur titre, alors que Paich (la voix d' 'Africa', c'est tout de même lui) se paye même le luxe de prendre les lead vocals à deux reprises.
Maintenant, approcher "XIV" de "IV" ou de "The Seventh One" n'a pas plus de légitimité que de l'approcher des deux dernières parutions studio de la bande. Certes Williams est de retour, Steve Porcaro éclabousse de toute sa classe les compos de son talent de claviériste/arrangeur et le jeu de fûts de Keith Carlock reflète plus celui de Jeff Porcaro que celui de Simon Phillips, mais l'on ressent tout autant l'approche musicale et les influences intégrées par le groupe depuis la fin des années 1990. Ce qui va marquer très vite sur "XIV", mais déjà dans la continuité du travail entamé sur "Falling In Between" il y a 9 ans, c'est la volonté du groupe de composer des textes plus profonds et lourds de sens. Souvent critiqués pour ses messages d'amour faciles dans les années 80, le groupe propose ici des textes plus profonds et plus sombres, à l'image de l'artwork. La guerre et ses ravages, le racisme, la violence et la corruption de la société actuelle font partie, entre autres, des thèmes abordés sur "XIV".
'Running Out Of Time' ouvre le bal en grande pompes. Sorte de prog' fusion larger than life peu habituel chez Toto, ce titre au gros son et aux chœurs d'orfèvre, rappelle étrangement le fameux 'Rhapsody In Black' qui clôturait le premier album solo de Derek Sherinian sur lequel jouait justement... Lukather. Au groove plus chaleureux et au refrain aux vocaux multi-strates, il offre une introduction concise mais moderne. C'est ensuite un festival de mélodies, toutes plus sublimes les une que les autres, qui s'offre aux fans impatients. Celle du grisâtre 'Burn', interprétée au piano et qu'un soleil vient éclairer sur un chœur primitif, celle du déjà classique 'Orphan' magnifiée par la guitare de Luke, ou encore celle d' 'Unknow Solider' à la structure osée pour du Toto, font de ces titres les points d'orgue de l'album. Ce dernier, chanté par Lukather, fait la part belle aux guitares acoustiques et possède un pont musical majestueux rehaussé d'un violoncelle ajoutant à l'ensemble une touche de gravité nécessaire.
Le single 'Holy War' montre Williams sous son meilleur jour et bénéficie d'un break et d'une outro des plus convaincants signés Steve Porcaro. Ce dernier interprète d'ailleurs un 'The Little Things' de son cru, sorte de Pop légère et faussement naïve qui rappelle qu'il est à l'origine du 'Human Nature' offert en son temps à Michael Jackson.
'Chinatown', chanté à trois voix et à la mélodie issue d'un carton de Paich datant de 1976, rappellera à chacun 'Georgy Porgy' par son shuffle au groove incroyable, et le final 'Great Expectations' laisse finalement exploser tout le génie de chacun des protagonistes auparavant voués à un esprit de groupe. Force, douceur, explosion de guitare, groove et mélodies évidentes s'entrecroisent sur plus de 6 minutes.
L'exercice de la gentille ballade renouvelé par la voix de Paich avec 'All The Tears That Shine', 'Fortune' (un titre sympathique qui laisse la part belle à Lenny Castro) et '21st Century Blues' sera quant à lui un cran en dessous, le dernier titre ressemblant honteusement à un mélange entre le 'Creep Motel' du dernier Lukather et 'One Road' de "Mindfieds".
Peut être un peu moins homogène que les efforts précédents, "XIV" ne décevra pas les fans du groupe et comblera même toutes leurs attentes si ces derniers n'attendent pas un "The Seventh One" bis parfois promis par certains médias. En même temps un tel exercice n'aurait aucun intérêt. - Site officiel
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LISTE DES PISTES:
01. Running out of Time 02. Burn 03. Holy War 04. 21st Century Blues 05. Orphan 06. Unknown Soldier (For Jeffrey) 07. The Little Things 08. Chinatown 09. All the Tears That Shine 10. Fortune 11. Great Expectations
FORMATION:
David Hungate: Basse David Paich: Chant / Claviers Joseph Williams: Chant Keith Carlock: Batterie Lenny Castro: Batterie Steve Lukather: Chant / Guitares Steve Porcaro: Chant / Claviers
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