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Quelle déception que cet album ! Qu’est-il arrivé à Southern Empire pour qu’il passe en cinq ans d’un progressif certes parfois musclé mais inspiré à cette fusion mal amalgamée de prog et de metal ? Car, outre des compositions qui manquent singulièrement d’originalité à mon goût, cela restant bien évidemment subjectif, Southern Empire semble sans cesse hésiter sur la direction musicale à suivre, ballotant l’auditeur entre mouvements symphoniques et passages musclés sans grande cohérence. Il y a beaucoup trop de riffs de guitare et de motifs de batterie typés metal pour un amateur de prog symphonique comme moi, et sûrement pas assez pour intéresser un vrai amateur de metal. Sans parler d’un chant qui passe souvent en force loin d’être convaincant.
Quand on voit ce que Sean Timms fait en parallèle avec Unitopia, on est en droit de se demander s’il s’agit bien du même homme. A moins, comme le suggère Abaddon, qu’il ait laissé la bride sur le cou à ses camarades de jeu, ce qui à l’écoute s’avère une très mauvaise idée. "Another World" est un album hybride aux compositions quelconques dont l’écoute s’avère rapidement fastidieuse.
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Pas vraiment convaincu par mes premières écoutes plus ou moins attentives ne me laissant que peu de souvenirs, je me suis dit que "The Harmony Codex" faisait certainement partie de ces albums nécessitant d’être concentré pour en apprécier tout le charme. Concentration à laquelle je me suis astreint… sans grand résultat. Loin de la diversité promise par Steven Wilson, l’album dégage une certaine monotonie par des titres atmosphériques dotés d’une rythmique un peu trop répétitive à mon goût.
Certes, les compositions sont soignées et la production impeccable. Mais comme d’autres qui se sont exprimés dans ces pages, je ressens plus une volonté de faire bien qu’une réelle sensibilité. Tout semble calculé, rien ne paraît spontané. Du coup, s’il est difficile de reprocher un manque de recherche, l’émotion est, elle, aux abonnés absents. Seul ‘Impossible Tightrope’ m’a réellement séduit et, dans une moindre mesure, ‘Rock Bottom’, plaisant sans plus, et l’hypnotique ‘The Harmony Codex’.
"The Harmony Codex" est un album qui s’adresse plus au cerveau qu’au cœur. Ce n’est pas ce que je recherche en ce qui me concerne.
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Neal Morse est un artiste de grand talent qui a plusieurs cordes à son arc. D’un côté, c’est l’un des meilleurs compositeurs et interprètes de rock progressif depuis de nombreuses années. Que ce soit au sein de groupes tels Spock’s Beard, Transatlantic ou Flying Colors ou en solo, l’homme a un style caractéristique qui permet de l’identifier au premier coup d’oreille et délivre toujours des albums de grande qualité que ce soit pour leurs compositions ou leur interprétation.
En parallèle, Neal Morse revient régulièrement à des choses plus simples, délivrant épisodiquement en solo ou au sein de collaborations avec D’Virgilio et Jennings ("Troïka") ou Portnoy et George (le présent album et ses successeurs) des disques de pop/rock sans aucune prétention progressive.
Il convient donc d’aborder ces albums comme tels. S’attendre à un nouveau sommet du rock progressif ne peut qu’engendrer une cruelle déception, telle que l’ont ressentie les chroniqueurs m’ayant précédé. Mais si l’on ne déforme pas son appréciation par le filtre de ce prisme subjectif, force est de reconnaître que Neal Morse est aussi talentueux comme compositeur et interprète d’un rock "basique" que comme celui d’un rock progressif.
Concernant ce "Cover to Cover", il n’est bien évidemment pas question de talent de compositeur puisqu’il s’agit d’un album de reprises, reprises très fidèles aux originaux, un parti pris dont Morse ne s’écarte jamais tant dans ses collaborations avec Portnoy et George qu’au sein de Transatlantic. Mais l’interprétation est sans faille et ressemble parfois de façon hallucinante aux titres d’origine. "Cover to Cover" n’est rien d’autre qu’un album de reprises, mais remarquablement exécuté. La qualité intrinsèque des titres fait le reste et l’on passe un excellent moment à écouter ces madeleines de Proust.
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Si Greta Van Fleet avait débuté sa carrière avec "Starcatcher", il est peu probable qu’on ait trouvé en lui le successeur ou le clone, selon les avis, de Led Zeppelin. Seule aurait peut-être été évoquée une ressemblance des chants entre Josh Kiszka et Robert Plant, et encore celle-ci se limite-t-elle aujourd’hui à des aigus ponctuant chaque titre de cet album.
D’ailleurs, commençons par les points faibles. Si Josh Kiszka m’avait convaincu sur "From the Fires" et "Anthem of the Peaceful Army", ressuscitant par ses intonations et ses onomatopées les prestations du chanteur de Led Zeppelin, en prenant des distances avec son modèle il en a aussi perdu le charme. Impossible de ne pas savoir qu’il maîtrise parfaitement la technique du vibrato tant il use et abuse de celle-ci. On guette les courts instants où le chant est plus simple et naturel. De même, il serait plus plaisant de varier ses effets et de ne pas systématiquement chanter d’une voix suraiguë et criée, une diversité et une modération que Robert Plant utilisait savamment, n’en rendant que plus poignantes et percutantes ses montées dans les aigus. Il suffit de réécouter ‘Stairway to Heaven’ pour s’en convaincre. Même s’il est indéniable que Josh Kiszka a une voix particulière, ces abus de vibrato et de criailleries ont parfois tendance à agacer et un peu plus de simplicité ne nuirait pas.
Les compositions piochent dans le bon hard rock 70’s et sont plutôt réussies. Seul bémol, leur caractère mid-tempo un peu uniforme. Seuls ‘The Falling Skies’ et le trop court ‘Runway Blues’ appuient un peu sur l’accélérateur, apportant une variété bien venue. Quelle idée est passée par la tête de Greta Von Fleet pour interrompre au bout d’une minute par un horrible fade out un ‘Runway Blues’ qui semblait si bien parti ? Le rythme des autres titres est suffisamment soutenu pour que l’auditeur ne s’endorme pas mais c’est vrai qu’un peu de diversité dans les tempos aurait casser la monotonie qui menace par moments de s’installer.
Tout en conservant une qualité certaine dans ses productions, Greta Van Fleet peine de plus en plus à m’intéresser au fil des albums. Il ne faudrait pourtant que quelques réglages (un chant plus simple et un peu plus de diversité dans les tempos) pour qu’il reprenne une place qu’il avait aisément su conquérir avec son premier disque.
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Avec "North Star", Pendragon nous fait une crise de nostalgie en replongeant dans un passé glorieux qui a fait sa célébrité. Après des albums trop métalliques à mon goût et souvent trop longs (je fais partie de la génération élevée aux vinyles qui considère qu'un disque dépassant 45 minutes risque fort de tourner au remplissage fastidieux), je ne peux qu'être séduit par un EP de 25 minutes revenant à plus de douceur et de mélancolie. Alors certes, le contenu est très homogène et l'auditeur navigue en terrain connu. Mais c'est très bien fait et la brièveté de l'EP évite pour ma part toute lassitude, même s'il laisse planer des doutes sérieux sur la capacité de Nick Barrett à se renouveler. Mais c'est souvent le lot des groupes dont la carrière compte plusieurs décennies !
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"(Des) hymnes puissants qui sonnent comme le (hard) rock devrait toujours le faire". Voilà une phrase tirée de la chronique et qui résume parfaitement "Darkfighter". Pas d'esbrouffe ni de surenchère, pas de pompage d'un dinosaure du genre, Rival Sons affirme sa personnalité en jouant des titres sincères, tout à la fois mélodieux et complexes, puissants sans pour autant se résumer à une débauche de décibels balancés aux oreilles de l'auditeur en se disant que plus c'est fort et rapide, mieux ça passera (mais qui est rarement gage de qualité).
Un chanteur qui ne fait pas que gueuler, mais qui insuffle une bonne dose de sentiments dans un chant inspiré, un guitariste qui ne cherche pas à battre un record du plus grand nombre de notes à la minute et qui connaît le sens du mot "feeling", un batteur qui a compris que son rôle n'est pas de taper comme une brute tout le temps, mais de mettre en relief le travail des autres musiciens en sachant parfois faire preuve de discrétion, Rival Sons a tout compris !
En alternant morceaux puissants ('Mirrors', 'Nobody Wants to Die') et ballades sombres ('Bird in the Hand', 'Darkside'), "Darkfighter" s'avère captivant de bout en bout. Mention spéciale pour l'angoissant 'Guillotine', meilleur titre de l'album en ce qui me concerne. Rival Sons joue effectivement du hard rock comme on devrait toujours le faire.
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