Si pour le grand public, la carrière de Tom Leeb se résume à sa prestation avortée à l'Eurovision annulée pour cause de Covid, pour les passionnés de musique que vous êtes, que nous sommes et qu'il est, Tom Leeb c'est surtout un musicien intransigeant, authentique comme son nouvel album "Bedrock" et cette interview sans concession...
Quelle est la question qu’on t’a trop souvent posée et à laquelle tu aurais marre de répondre ?
Tom Leeb : Suis-je autant musicien qu'acteur, chanteur… En d’autres mots, qu'est-ce que je préfère : la musique ou le métier d'acteur ?
Et on ne te la posera pas…
Je crois que c'est la première fois…
Non, on va plutôt parler de ton actualité, à savoir ce nouvel album "Bedrock" qui puise ses inspirations dans le pop rock, le rock FM voire l’AOR des années 1980-1990. Alors que ton père lui est plutôt un grand amateur de jazz, comment ces influences parfois éloignées ont-elles façonné ton univers musical ?
En fait j'ai démarré ma relation avec l'instrument -la guitare- à 18 ans quand j'habitais à New York. Et c'est là-bas que je suis tombé donc sous le charme de la folk-pop et tous ces artistes comme John Mayer, comme Matt Corby, comme Ben Howard… tous ces mecs où justement la guitare est très en avant. Et même si j'écoutais beaucoup de jazz quand j'étais gamin, c’est cette histoire d'amour avec la guitare qui m'a gentiment mené à ce genre et à ces influences.
Après "Recollection" et "Silver Lining", qui étaient très ancrés dans le folk, "Bedrock" semble marquer un tournant. Ce disque peut-il être vu comme une synthèse entre ces deux premiers albums, naviguant entre folk et rock ?
C'est vrai, puisque dans "Bedrock" il y a encore des influences folk comme dans "Recollection". Il y a autant de morceaux folk que ces nouvelles influences que tu évoques, un peu
eighties,
nineties parfois et d'autres très pop.
C'est un album qui selon moi est beaucoup plus éclectique que "Recollection" mais par exemple un morceau comme ‘Wherever Leads the Road’ a pour moi des influences très folk que j'assume et que j'aime, et qu’il y avait dans mes précédents albums.
J'ai toujours eu un peu de mal avec la musique actuelle
Les sonorités des années 1980 sont omniprésentes sur plusieurs morceaux de "Bedrock". C’est un clin d’œil à une époque qui t’a particulièrement influencé ou marqué personnellement, mais pourquoi les présenter seulement maintenant ?
Je pense que c'est une question de maturité. En tant qu’auteur/compositeur, artiste, les influences évoluent.
J'ai toujours eu un peu de mal avec la musique actuelle, même si la musique actuelle devient très
eighties,
nineties et cartonne. Mais je dois avouer que je ne suis pas très influencé par les artistes aujourd'hui, c'est ça. C'est une vérité : j'ai du mal à être séduit par ce qu'ils proposent. Par exemple, je trouve qu'aujourd'hui, il n'y a plus de pont dans les chansons. Je trouve qu’aujourd'hui les artistes composent pour faire les chansons les plus courtes possible : c'est expéditif ! Alors que pour moi, une chanson, on rentre dans une histoire.
On ne parle plus d'artiste mais de business !
Mais ce n’est pas illogique, c’est pour répondre aux dictats FM qui exigent que le refrain arrive au bout de trente secondes…
C’est pour ça que les artistes ne prennent plus le risque ou pire qui commencent la chanson par le refrain puis couplet dans la foulée… Il n'y a plus d'intro dans les morceaux… C'est condensé : le morceau dure deux minutes et quinze secondes… Il n'y a plus de
storytelling à savoir qu’on dit quatre fois les mêmes choses. Et le refrain revient tellement souvent que la chanson n'est qu’un refrain. Tout ça ne m'inspire pas du tout. Pour moi, on ne parle plus d'artiste mais de business !
Mais pourquoi certains artistes se plient à ces contraintes sachant que le format FM n’existe finalement plus ?
Ça s'appelle vivre avec son temps parce qu'aujourd'hui, les artistes ne cherchent plus à faire des morceaux pour la radio, ils cherchent à faire des morceaux pour TikTok, pour Instagram à savoir des plages de 15-30 secondes même moins... Il faut que le refrain soit identifié au bout de 7-8 secondes.
Mais pourquoi ne pas se cantonner à poster sur ces réseaux uniquement le refrain mais pas le morceau dans son intégralité ?
Tu peux, mais aujourd'hui on n'a plus le temps. Si tu regardes par exemple comment YouTube fonctionne, c'est tragique. Ils regardent au bout de combien de temps les gens quittent la vidéo. C'est pour ça qu’aujourd'hui les artistes démarrent tout de suite par le refrain : c’est pour ça qu’il n'y a plus d'intro…
On ne rentre plus dans l'univers d'un artiste. Sachant que l'intro d'un titre, c'est tellement important. Ecoute Quincy Jones qui parle de l'intro d'un titre, c'est phénoménal ! Cite-moi un morceau de Michael Jackson qui n'a pas eu une intro mythique. Tous les morceaux de Michael Jackson sont mythiques par leur intro. Sting et les Rolling Stones, c'est pareil. Je suis très sensible à ça, et j'ai donc des morceaux dont l'intro font quinze à vingt secondes. Je sais que je vais perdre 80% des auditeurs de la musique actuelle.
Tu nous avoues donc plus composer pour toi que pour un public en particulier et notamment le public actuel ?
Exactement…
Je ne veux pas short-cutter la chanson pour avoir seize auditeurs de plus...
… Mais si tu te fais plaisir sur cet aspect, n’est-ce pas frustrant au regard du constat qu’on vient de faire ?
Il y a une part de frustration. En effet je pense que s'il n'y avait pas ces codes dans la musique actuelle, j'aurais pu toucher un plus grand nombre… Mais je pense que quand on est artiste, il est bien plus important de faire ce qu'on aime, vivre de sa passion, être vraiment connecté à ce qui nous anime, être authentique plutôt que d'aller chercher un public pour aller le chercher et donc devoir chanter sur scène quelque chose dont on n'a pas envie.
J'ai eu beaucoup de discussions avec mon label qui me faisait remarquer qu’il n’y avait toujours pas refrain au bout de une minute mais je ne sais pas quoi répondre… C'est une histoire que je suis en train de raconter. Je ne veux pas
short-cutter la chanson pour avoir seize auditeurs de plus (Sourire)...
Finalement, ce serait comme demander à Pierre Soulages de rajouter de la couleur parce que ça n’attire pas assez l’œil…
(Rires) Bon exemple, très bon exemple !
Des morceaux comme ‘This Love’ ou ‘Somebody Else’ abordent des thèmes très introspectifs. Dans quelle mesure tes expériences personnelles ont-elles nourri l’écriture de ces chansons ?
Tous les morceaux à part un ‘Wherever Leads The Road’ qui est le morceau qui a le mieux marché de cet album et qui est inspiré de l'histoire de ma sœur.
J’aborde également des thèmes comme le temps qui passe, l'intégrité et notamment sur le moment que je traverse avec la musique… J'ai écrit un morceau qui s'appelle ‘Breakaway’ -que j'aime beaucoup- qui évoque le fait d'avoir besoin d'être isolé parfois dans la vie, de sortir de tous les carcans, de sortir de tout ce qui est habituel, de sortir un peu de ce monde de moutons, de consommation dans lequel on est.
Et il y a aussi les thèmes d'amour mais je crois avoir aussi mûri sur ce point par rapport à "Recollection" qui n'était qu'un album sur des histoires de cœur…
A cet égard, être artiste implique souvent de lever le voile sur ses émotions et son vécu. Ressens-tu une forme de pudeur dans cet exercice, ou est-ce au contraire une manière libératrice de te raconter ?
De la pudeur, j'en aurai toujours de toute façon. Parce qu'il y a une véritable mise à nu quand on fait un titre. Mais je n’ai jamais autant de trac quand il s’agit de prendre ma guitare et jouer même si j’adore ça et c’est ce qui me fait vivre…
A ce titre, comment s’est passé ton concert à l’Alhambra le mois dernier ?
C’était formidable. Mais moins de trac : plus il y a de monde, moins on a le trac.
Je suis totalement conscient de la difficulté de défendre un album comme le mien
Mais pour en revenir à la question, peut-on être artiste et pudique ?
Bien sûr ! C’est parce qu’on est profondément artiste qu’on est pudique… Il y a une telle expression de l'âme et quelque chose dans laquelle on met absolument tout ce qu'on croit être le plus authentique.
En fait, tu as l'impression que tu as enlevé toutes tes sapes et que tu es tout nu devant un gars qui te demande de jouer ton morceau… D’ailleurs, je me souviens de fois où j'ai choisi de ne pas faire écouter mes titres pour éviter de potentiellement vivre une situation où mon interlocuteur m’avoue ne pas être emballé… C’est ce que j’ai notamment vécu avec mon label mais je suis totalement conscient de la difficulté de défendre un album comme le mien parce qu'il n’est pas dans la convention actuelle, je chante en anglais…
Aujourd'hui, tu n'as aucun contrôle sur le succès d'un morceau !
Ça me rappelle notre interview de BlackRain qui nous avouait après avoir gagné "La France a un Incroyable Talent" que bien que signé par Sony, ils n’ont pas atteint le succès espéré parce que le label ne savait pas comment travailler un tel groupe…
Je ne connais pas les autres labels, je ne connais pas leur capacité à défendre un artiste qui propose de la musique qui n'est pas dans les conventions actuelles et qui est en anglais… Ce n'est pas facile du tout de défendre ce genre d'artiste. Mais dire à un artiste qu'il n'y a pas de tube dans son album, ça ne veut rien dire sachant qu’un tube devient un tube quand il existe et qu'il explose alors qu’on parlait à l’époque de morceaux qui n’étaient pas encore sortis.
J'ai un morceau ‘Wherever Leads The Road’ qui a fait trois millions d'écoutes mais l'intro dure 42 secondes : c’était clairement le dernier morceau sur lequel j’aurais misé mais je l’adore… Aujourd'hui, tu n'as aucun contrôle sur le succès d'un morceau !
Restons sur ce titre ‘Wherever Leads The Road’ comme d’autres mettent en avant des sonorités acoustiques. Était-ce une volonté de revenir à une musique plus chaleureuse et organique, en réaction à des productions modernes souvent très chargées ?
Il n'y avait pas de véritable volonté... enfin si… La volonté était justement d’éviter toute fioriture en allant chercher des sons qui n'existent pas : à part certaines rythmiques, il n'y a que du vrai dans mon album ! Et ceux qui étaient présent à l’Alhambra ont pu constater que c'est 100% d'instruments organiques, 100% de véritables voix, il n'y a pas de séquence, il n'y a pas de clics, il n'y a rien…
Tu as mentionné des influences comme Eric Clapton et Toto. Quelle place occupe la guitare dans "Bedrock" et comment as-tu travaillé son rôle dans cet album ?
Bonne question. Très bonne question parce que j'avais vraiment l'ambition dans ce nouvel album d'aller chercher des solos et des sons de gratte… J’ai d’ailleurs fait fabriquer un
pedal board totalement nouveau pour cet album. J'ai enregistré avec trois grattes acoustiques différentes : j'allais vraiment chercher les sons spécifiques aux titres alors que ce n’était pas du tout le cas dans "Recollection". Contrairement à "Recollection", j'ai vraiment creusé, je passais parfois deux / trois jours par morceau à chercher le son de gratte qu’il fallait. Sur le morceau ‘Wherever Leads The Road’, je pense qu’on a réenregistré la ligne de gratte quarante fois en changeant à chaque fois la place du micro… j’ai également
détuné la gratte d'un demi-ton, j'ai mis un capo... mais ça n’allait toujours pas... Je pense que j’ai cherché à l’extrême pour avoir un son de gratte authentique... On a cherché pour obtenir le son voulu et comme cet album a été enregistré dans un très grand studio en Suisse : j'ai fait une prise par pièce avec des micros différents et on s’est dit qu’on verrait après ce que ça donnerait dans le mix... Comme il y avait neuf pièces avec trois micros à chaque fois, il y avait donc 27 pistes de gratte avec le clic. Et après dans le mix, il
mutait sans cesse parce que les prises de gratte étaient importantes pour moi… Mais là, ça devient une discussion passionnée et plus une interview (Sourire)…
Malgré tout, tout ce temps passé en studio à chercher le son parfait a un coût, surtout en Suisse dans un grand studio…
C’est vrai mais le mec chez qui j'ai bossé est co-arrangeur et coproducteur des titres. Et donc le temps qu’il prenait à travailler sur certains points, le temps que je passais à côté sur les grattes, je ne louais pas le studio.
Et comment s’est déroulée la retranscription sur scène ? N’y-a-t-il pas une frustration de ne pas obtenir le résultat studio ?
Non, parce que j'ai la chance d'avoir vraiment une super gratte sur scène qui est un modèle Martin OMJM où ce n’est que du
plug and play : tu branches et l’ingénieur n'a rien à faire et tu as cette rondeur, cette douceur… Et tu sais que tu es en
live, donc tu fais la paix sur certaines choses et justement, tu cherches le truc authentique.
On a beaucoup parlé guitare mais au niveau vocal, tes influences sont plus contemporaines comme Justin Nozuka : est-ce une référence ?
Ah oui !
Une influence telle que tu l’as retranscrite sur le visuel de cet album, qui évoque beaucoup celui "You I Wind Land and Sea"...
Putain, t'es fort ! Tu sais que c'est très inconscient de ma part. Mais c'est génial parce que c’est clairement le cas…
La fabrication d'un album, ce sont des obstacles !
Il ne faudra juste pas le dire à Justin Nozuka pour éviter qu’il te demande des droits… Un album aussi éclectique que "Bedrock" doit avoir présenté son lot de défis. Quels ont été les plus grands obstacles que tu as dû surmonter pour donner vie à ce projet ?
Putain, c'est une bonne question ! Des obstacles, j’en ai eu plein… Mais la fabrication d'un album, ce sont des obstacles ! A chaque étape, j'en ai eu à commencer par des obstacles financiers…
… mais après, si tu n’avais pas eu des goûts de luxe à vouloir enregistrer dans un grand studio en Suisse…
C’est vrai ! Mais pour l’instant, je n’ai trouvé personne en France avec qui je me sens aussi bien et avec qui je m'enferme dans une pièce à se retrouver entre deux passionnés… J'aurais pu chercher un gars comme ça à Paris, mais la musique, c'est aussi une histoire d'amour, de confiance…
Le gars avec qui j’ai bossé n’a jamais compté les heures. Justement, on a parfois bossé sur un morceau de 10 heures du matin à 16 heures comme des malades et à 16 heures, je lui demande de tout effacer car ça ne me plaisait pas et on repartait sur autre chose jusqu'à 4 heures du matin. Il n’a jamais regardé sa montre… C'est un gars qui m'a toujours fait confiance et qui sur chaque titre, m’a amené là où je ne m'attendais pas du tout à être… Non, c’était à chaque fois magnifique !
Sur certains titres, comme ‘Brand New Day’, ta voix adopte une texture plus rauque et profonde. Comment travailles-tu ta voix, qui semble jouer un rôle central dans la diversité des atmosphères de cet album ?
Effectivement, la différence entre ‘Brand New Day’ et ‘Wherever Leads The Road’ est énorme parce que l'interprétation vocale n'est vraiment pas la même. Tu as également un titre comme ‘Trouble’ où l’interprétation vocale est différente parce que c'est un morceau qui rappelle ‘American Woman’ de Lenny Kravitz… Comme on l’a dit, les influences ont bougé sur cet album et donc l'interprétation vocale aussi. Et c'est ce qui m'a beaucoup excité : aller chercher plusieurs types de couleurs.
Quand on cherche à plaire, on se perd !
Derrière ces couleurs, y-a-t-il un message ou une émotion universelle que tu souhaites transmettre à travers "Bedrock" ?
Oui. Justement, il y a un titre sur lequel j'insiste, à savoir que ça ne sert à rien de chercher à plaire. Parce que quand on cherche à plaire, on se perd ! C'est ce que j'ai fait avec l'Eurovision ! J'ai tellement voulu être aimé avec l'Eurovision que j'ai fait un truc que je détestais. Et donc en faisant le "Bedrock", j'ai vraiment renoué avec ce que j'étais vraiment en tant qu'artiste. Je n'ai pas cherché une seconde à tricher. Je n'ai pas cherché une seconde à faire quelque chose qui pourrait plaire aux autres.
"Bedrock" en anglais, c'est la pierre qui retient tout : c'est l'authenticité, ce sont mes racines. Et si tu aimes, c'est génial ! Si tu n’aimes pas, je ne peux rien pour toi. C'est vraiment ma musique !
Mais ce qui est malheureux, c’est qu’il y a un public pour ce type de musique mais malheureusement tu n’as pas accès aux réseaux pour les toucher…
… et aussi parce que dans mes titres, il y en a peu qui sont des titres radiophoniques. J'en suis conscient et je vais te dire la vérité, avec Ben mon coproducteur suisse, on a essayé sur quelques compos de penser à des titres radiophoniques et on s'est rendu compte que ça ne collait pas et en plus, c'est en anglais.
Ce n’est pas la première fois que tu reviens sur cet aspect anglais. Penses-tu vraiment que ce soit un frein ?
Si veux faire de la radio et de la
playlist, oui… parce que les
playlists ont des quotas. S’ils ont 50% de musique en anglais à mettre dans leur
playlist, ils vont privilégier des artistes anglophones alors que je suis un artiste français et ils le savent.
Ce que je fais est moins pertinent en français qu’en anglais…
Et justement pour palier à ça, n’as-tu pas envisagé de faire ne serait-ce qu’un titre en français ?
C’est l’idée mais sur "Bedrock", je n'ai pas réussi.
Sur "Silver Lining" qui est l’EP que j'avais fait pendant le confinement, j’ai composé un titre en français qui s'appelle ‘Si tu savais’ qui est très folk avec une guitare électrique. Je voulais voir ce que ça provoquait chez les gens. Quand j’ai sorti l’EP, toute ma communauté qui me suivait m'a parlé de tous les titres sauf de ‘Si tu savais’… Peut-être n’est-il pas bon mais il n'y a même pas eu l'intérêt de me faire la remarque qu’il était écrit en français… Et finalement, ça me renvoie à mon avis à savoir que ce que je fais est moins pertinent en français qu’en anglais…
Il faudrait que je me confine avec des auteurs compositeurs français et que je trouve ma couleur, une vérité en français… Je suis conscient que quand je chante en français avec ma gueule, ma guitare, ma mèche de cheveux… je deviens une parodie de prince charmant ! Il faut donc que je trouve comment raconter quelque chose en français en étant à l'aise parce que j'ai une voix qui fait très vite le prince Disney en français.
Mais n’est-ce pas une vision que tu penses dégager de toi vis-à-vis notamment d’un public de jeunes filles et qui t’empêche certaines choses ?
C'est possible mais du coup, il faudrait que je me détache de cette image pour pouvoir assumer une musique qui n'est pas de la musique de variété pour jeunes filles. Je crois vouloir donner plus en tant que musicien…
La prochaine fois que je vais apparaître avec un nouvel album, ce sera du français !
Avec "Bedrock", as-tu l’impression d’avoir trouvé un équilibre artistique, ou envisages-tu déjà d’explorer d’autres directions pour tes futurs projets ?
La deuxième option… parce que la prochaine fois que je vais apparaître avec un nouvel album, ce sera du français !
Ce que tu évoquais tout à l’heure n’est pas du conditionnel mais bien réel…
Il faut trouver comment être à l'aise avec ce que je fais, et que j’assume à 100% tout ce que je propose parce que c’est là que réside la difficulté… Mais aussi que j'ai la sensation de proposer quelque chose de nouveau parce que je ne vois pas l'intérêt d'aller m'exposer à la radio française, pour qu'on me dise que mon titre ressemble à du Ben Mazué…
C’est paradoxal malgré tout parce que ton titre ‘Wherever Leads The Road’ sonne très John Mayer sans que ça te dérange en revanche, une comparaison avec un artiste français te froisserait ?
Comme ces artistes ne sont pas connus ici en France, j'ai peut-être l'impression d'apporter quelque chose comme Juliette Armanet, Clara Luciani, Christine & the Queens qui -on aime ou pas- sont des artistes qui ont trouvé leur couleur, leur authenticité, leur singularité…
Et donc, je préfère prendre le temps de chercher, chercher encore… pour trouver quelque chose qui est extrêmement singulier.
Malgré tout cela, revenons au présent, quelles sont tes attentes pour "Bedrock" ?
C'est d'atteindre le million d'écoutes.
Et tu en es à combien actuellement ?
700 000…
Et dès que j'aurai atteint le million d'écoutes, je serai fier de ce que j'ai fait, je serai fier de me dire qu'il a été plus d'un million de fois dans les oreilles des gens.
La consécration c'est quand je reçois un message de quelqu'un qui a vécu au Mexique et qui me dit que Spotify lui a proposé ma musique et depuis, il ne peut plus s’en passer. Dans ce cas-là, ma mission est accomplie.
On a commencé cette interview par la question qu'on t'a trop souvent posée, au contraire, quelle est celle que tu souhaiterais que je te pose ou à laquelle tu rêverais de répondre ?
Est-ce qu'un jour je vais intégrer ma musique dans un projet cinématographique ?
Tu remarqueras que c’est toi qui évoques la question qu’on te pose trop souvent de l’interaction entre ta carrière de musicien et d’acteur mais je crois savoir que ce n’était pas le cas jusqu’à présent, il y en a désormais une ?
Oui, et c'est pour ça que je commence à en parler parce que ça se concrétise de plus en plus. Le projet de l'année 2025 est de terminer l'écriture d'un film sur la musique mais je n’en dirai pas plus pour ne pas
spoiler l’histoire…
Merci beaucoup !
Merci
Et merci à Calgepo pour sa contribution...