Le HELLFEST, c'est bien évidemment et tout le monde le sait l'un des plus grands festivals dédiés au metal en Europe si ce n'est dans le monde. Fort de son succès, le festival se déclinera cette année autour de 16 dates autour de la France avec le HELLFEST WARM-UP avec notamment NOVELISTS... Si tout le monde ne peut pas aller au HELLFEST, ce dernier ira à vous...
Nous nous rencontrons aujourd’hui pour évoquer l’édition 2025 du Hellfest et la présence de Novelists avec sa nouvelle chanteuse Camille Contreras. A cet égard, une journée thématique dédiée aux formations féminines a été mise en place le vendredi 20 juillet sur la Mainstage 2 avec notamment Within Temptation Epica Charlotte Wessels. Est-ce une initiative que vous souhaitez pérenniser et étendre à d’autres scènes du festival ?
Eric Perrin : Il y a effectivement une journée 100% féminine sur la Mainstage 2 mais ça n'empêche pas que sur tout le reste du week-end, il y a beaucoup de formations féminines qui jouent sur les autres scènes. Mais effectivement, on a choisi de l'axer pleinement sur la Mainstage.
Alors, pourquoi la Mainstage ? Parce que c'est quand même l'une des plus grandes scènes du festival. Mais ce sont des groupes qui ont une forte portée : Within Temptation remplit désormais un Adidas Arena, Heilung ont fait un Zenith... Ce sont des groupes qui ont une notoriété assez importante.
L'idée était de composer avec des formations qui ont dans leur
line-up au moins une femme -que ce soit au chant, que ce soit à d'autres instruments ou même parfois des groupes où il y a que des femmes comme Kittie notamment. C'est un projet qu'on avait en tête depuis pas mal d'années mais qui ne s’était pas concrétisé à cause de la non-disponibilité des groupes. C'est une première effectivement mais je ne sais pas si on arrivera à le refaire chaque année pour ces mêmes raisons de disponibilité.
Mais ça permet également de montrer qu'il y a une scène qui se féminise de plus en plus.
Pour jouer au Hellfest, il faut avoir un peu de bouteille
Plus largement, comment travaillez-vous à accroître la diversité et l’inclusivité dans la programmation ?
Eric : On essaie de suivre les formations qui ont leur place au festival selon nous. Pour jouer au Hellfest, il faut avoir un peu de bouteille. On ne peut pas mettre sur le terrain de la scène des groupes qui sont tout récents. C'est une question de légitimité, de travail. Ça ne se fait pas comme ça en un claquement de doigts de monter sur une scène du festival. On essaie donc de suivre l’actualité du style musical et on voit maintenant qu'il y a un peu plus de femmes dans les groupes. C'est donc aussi notre rôle de mettre en avant ces changements.
Novelists est dans ce cas mais pourquoi l’avoir programmé aussi bien au Warm-Up qu’au festival ?
Eric : Cette année, pour la Warm-Up, on voulait choisir un groupe qui serait à la fois présent au Warm-Up et à l'affiche du festival sachant que le concept du Warm-Up est un peu un échauffement, un aperçu de ce qu'est le Hellfest en plus petit.
L'idée [est] de garder ce côté proximité avec le public
Est-ce que vous avez besoin aujourd'hui de cet échauffement en termes d’exposition ?
Eric: Tu sais, on s'ennuie : on vend les billets au mois de juillet, il faut bien qu'on travaille un peu le reste de l'année (Rires) ! Non, c’est plus dans l'idée de garder ce côté proximité avec le public. Le Hellfest s'est construit avec des petits moyens au début, aujourd’hui, il y a des gens qui malheureusement n'arrivent pas à avoir des places pour le Hellfest, on essaie de ne pas les oublier et si tu ne peux pas venir au Hellfest, le Hellfest vient à toi et notamment dans des villes qui sont un peu abandonnées en termes de metal.
Novelists est en tête d’affiche de ce Warm-Up, n’était-ce pas un risque sachant que le groupe a changé de line-up et qu’il n’a pas sorti de nouvel album depuis ce changement ?
Camille Contreras : Pour nous, en tant que groupe, ce n'est pas du tout un pari, au contraire c'est une opportunité de pouvoir faire le Warm-Up et le Hellfest. C’était un pari pour Novelists de changer de chanteur et de prendre une chanteuse. Pari réussi parce qu’on a beaucoup d’opportunités qui s’offrent à nous.
Tu parlais d'inclusivité tout à l'heure. J'aime bien ce mot et à la fois, je ne l'aime pas trop. L'inclusivité, c'est bien si le principe, c'est juste de pas défavoriser un groupe juste parce qu'il y a une chanteuse. Le Hellfest donne l'opportunité à des groupes talentueux, peu importe s’il y a une fille ou un garçon.
Eric : Comme l’a très bien dit Camille, on n'a pas sélectionné le groupe parce qu'il y avait une chanteuse et que Nervosa est 100% féminin. Avant tout, on estime qu'ils ont leur place artistiquement parce qu’ils cochent des cases musicales qui rentrent dans ce qu'on recherche. Et concernant la programmation du Warm-Up, on avait déjà fait par le passé Tagada Jones, Dagoba, Pogo Car Crash Control ou encore Benighted l’an dernier… On s'appuyait sur des groupes qui avaient déjà une notoriété déjà installée, qui font aussi beaucoup de tournées en France… Cette année, on a voulu changer un peu et prendre peut-être un peu plus le pari de la découverte, ou du moins de parier sur des formations qui ont pour nous du sens et méritent totalement d'avoir du succès chez nous.
Certains festivals explorent des croisements entre musique et d’autres formes d’art. Avez-vous déjà imaginé ouvrir davantage le Hellfest à des expériences plus hybrides, comme des collaborations avec des artistes visuels, du théâtre extrême ou même des spectacles hors du cadre musical, là où vous vous cantonnez à un concours d’Air Guitar au Warm-Up ?
Eric : C'est plus une animation qu'un spectacle à proprement parler mais le but du Air Guitar, c'est d'impliquer le public qui vient au festival parce qu'on fait effectivement gagner les dernières places pour venir au Hellfest… On s'est dit plutôt que de les distribuer en mode tombola ou tirage au sort… on a pris le parti d’impliquer le public qui devra un peu mouiller la chemise pour gagner sa place au festival. Et ça nous permet également de proposer une animation durant le Hellfest à l'ouverture des portes en présentant tous les gagnants de chaque ville du Warm-Up, d’avoir une énorme sélection et d'avoir un champion du Hellfest. Mais pour nous, c'est plus une animation qu'un parti-pris artistique que j'ai réglé dessus.
Notre statut nous permet effectivement de tester des choses
Le Hellfest s’est imposé comme une institution. Est-ce que cette position de leader vous donne l’envie ou la liberté de tester des choses plus risquées, comme intégrer des artistes plus mainstream comme un Muse ou de genres inattendus ?
Eric : Notre statut nous permet effectivement de tester des choses mais on ne teste pas non plus pour faire grincer des dents. On estime que ce sont des groupes qui ont leur place parce qu'on reste un festival avec une direction artistique très définie : on ne va pas inviter Jul ou Indochine…
Dans le genre plus inattendu, il y a eu Prodigy…
Eric : Effectivement Prodigy est un groupe qui est très respecté dans la scène metal parce qu'ils ont fait à la fois des
featurings et il y a plein d'artistes de la scène metal qui les respectent. Je prends l'exemple de Cypress Hill qui a fait beaucoup de
featurings avec des groupes de metal. Pour nous, ce sont des groupes qui ont leur place au Hellfest.
La présence de Muse a fait couler beaucoup d'encre. Mais moi je les ai vus -il y a deux ans- dans un festival du type Hellfest, mais en version américaine. où il y avait Slipknot, Architects… et ils ont cartonné et tous les interludes musicaux, c'étaient des reprises de Slipknot, d’ AC/DC, de Rage Against the Machine… Ils ont quand même une affinité pour le metal et je ne suis pas du tout inquiet là-dessus.
Sachant que les billets s’arrachent, est-ce que l’idée vous a traversé l’esprit de proposer une édition surprise sans aucune annonce de line-up, juste pour voir si l’expérience Hellfest seule suffit à attirer les foules ?
Eric : On a déjà assez de boulot comme ça (Rires) ! Le Warm-Up nous rajoute un peu de boulot aussi. Mais c’est aussi pour ça que le Warm-Up a du sens pour nous : ça nous permet de partir voir le public aussi et d'avoir des retours, des échanges… et en plus, ça nous permet de valoriser la scène française.
L’édition 2025 accueille 106 groupes qui n’ont jamais joué à Clisson…
Eric : Effectivement, ça représente 57% de la programmation.
… Comment équilibrez-vous cette volonté de renouvellement avec la nécessité de programmer des groupes incontournables pour satisfaire les fidèles du festival ?
Eric : Comme Camille est chimiste, c'est un peu une recette : il faut savoir doser les ingrédients dans la formule… Effectivement, l'idée est de satisfaire tout le monde mais ce n'est pas toujours évident surtout en ce moment, mais on essaie de compléter avec à la fois du neuf et de l'attendu parce qu'effectivement si tu ne mets pas le groupe tendance, tu te fais taper dessus...
Le festival est en top priorité des artistes maintenant
Mais quoi qu'il arrive vous vous ferez taper dessus en soulignant l’absence d’untel ou un autre…Comment faites-vous votre sélection ?
Eric : On leur demande quand est-ce qu'ils sont disponibles. Ce sont souvent des groupes qui sont aux États-Unis et qui ne viennent pas tout le temps en Europe. Mais voilà, mais on essaie quand même et l'avantage qu'on a, c'est que le festival est en top priorité des artistes maintenant : donc on a plus de demandes que de besoin d'aller chercher les groupes.
Le Hellfest affiche complet chaque année avant même l’annonce des groupes. Est-ce que ce succès anticipé enlève une certaine pression ou au contraire, vous pousse à vous surpasser pour surprendre un public qui vous fait déjà confiance les yeux fermés ?
Eric : Ça permet de travailler plus sereinement parce qu'on travaille nous sur un budget qui est déjà fixe contrairement à d'autres festivals qui doivent attendre en fonction des préventes pour savoir ce qu'ils vont pouvoir faire concrètement. Mais c’est vrai qu’on est attendu au tournant, c'est-à-dire qu'il ne faut pas qu'on se plante sur la programmation. Mais quand je vois là le très peu de nombre de reventes qu'on a eues à la suite de l'annonce de la programmation, je pense que le public est satisfait de l’affiche de cette année.
L’idée n’est pas d’agrandir le festival
A cet égard, les pass 4 jours se sont vendus en un temps record. Face à cette forte demande, envisagez-vous d’augmenter la capacité du festival dans les prochaines années ou d’adopter d’autres solutions pour permettre à plus de fans d’y participer ?
Eric : Malheureusement, on n'a plus de place. Il y a des vignes autour du festival. Mais non, l’idée n’est pas d’agrandir le festival, on est déjà à pleine capacité. Au contraire, on est plus en train de voir comment on peut optimiser pour que ce soit déjà plus vivable pour les gens présents.
Organiser un festival de cette envergure implique des défis logistiques majeurs. Quels sont les plus grands enjeux auxquels vous faites face chaque année, et comment anticipez-vous les imprévus ?
Eric : (Sourire) C'est la météo : on est dépendant de ça. Après il y a des questions d'inflation, de disponibilité de matériel en fonction des grandes manifestations comme les JO l’an dernier par exemple qui ont mobilisé beaucoup de moyens techniques... j'en ai tellement que je ne pourrais pas les lister mais effectivement ce n'est pas un long fleuve tranquille dans l'organisation d'un festival même si on le fait tous les ans…
Tu as évoqué la météo et donc le climat. Comment avance votre projet avec l’ONG Savage Lands pour réduire l’empreinte carbone du festival ?
Eric : Ça avance bien, on est justement en train de se positionner sur plusieurs années avec eux. Du coup, ces gens vont mettre en place des actions au Costa Rica mais on est en train de réfléchir à des actions à mettre en place en France et notamment pas très loin du festival.
Est-ce que même au niveau de l'organisation de cette année des infrastructures ont changé ?
Eric : On ne peut pas tout changer comme ça du jour au lendemain mais on essaie de mettre en place des choses qui permettent de réduire notre empreinte carbone... Mais effectivement une de nos priorités est de voir comment on peut réduire l'impact du festival. C'est un geste tout bête mais sur la tournée on va fonctionner qu'avec des gourdes : il n’y aura aucune bouteille d'eau en salle par exemple… On a également travaillé l'itinéraire pour éviter les détours et faire des bornes pour rien… Ce sont des petits gestes mais petit à petit, on arrivera peut-être à réduire notre impact.
On va faire un bilan carbone du festival sur l'édition 2025 : c'est un très gros projet qui nous permettra d'avoir une base de départ qu’on faudra essayer d'améliorer…. Mais ce sont des sujets auxquels les groupes sont aussi confrontés
Pierre, tu es contact avec le groupe qui en a tellement fait un cheval de bataille qu’il a annoncé son arrêt…
Pierre Danel : Tu veux parler de Shaka Ponk ? C’est en majeur partie pour ça qu'ils arrêtent…
Est-ce qu’une telle démarche est compréhensible pour vous en tant que groupe ?
Pierre : C'est compréhensible mais à une certaine échelle. Par exemple, à notre échelle, c'est un peu dur de vraiment y penser. Mais à l'échelle d'un Shaka Ponk, je trouve ça hyper honorable d'avoir dit que leur empreinte carbone était trop élevée...
Cette décision est hyper honorable comme tu le dis mais si on raisonne tous de façon aussi catégorique, on signe la fin du divertissement de façon générale ?
Pierre : Je pense qu’il y a des façons moins drastiques d’agir (Sourire)…
Et c'est ce que vous faites au niveau du Hellfest...
Eric : Oui, mais on est en bout de chaîne sur un festival : on a des demandes des
headliners auxquelles il faut répondre… Quand tu as des groupes qui arrivent avec des dizaines de camions et une scénographie de stades, forcément, ça a un impact.
Après, j’ose espérer que dans les prochaines années -sachant par exemple que le transport est de plus en plus cher- les groupes vont peut-être réduire leur configuration et réfléchir à des façons d'avoir des scénographies qui demandent moins de moyens techniques.
Difficile d’imaginer que ce soit le cas pour un Rammstein dont l’attrait réside dans cette scénographie que les gens viennent voir…
Eric : Bien sûr, et c’est tout le paradoxe de ce sujet qui s’applique à d'autres sphères comme les événements sportifs… Mais je pense que la question se posera et c'est bien de voir que ça déclenche des réflexions et des discussions. Peut-être que ça va donner d'autres idées à des groupes de se dire à quoi bon tourner avec 18 semi-remorques et que peut-être qu’avec 6, ça sera déjà bien….
Pierre : … ou organiser des scènes communes ?
Pierre : Par exemple, ça serait bien.
Le déplacement du public représente environ 70-75% des émissions de CO2
Vous pensez que c'est l'avenir des groupes sur scène à savoir des scènes communes et des festivals comme le Hellfest ?
Eric : Un festival a toujours un impact. Après il faut remettre les choses dans leur contexte, ce qui pollue beaucoup sur un festival, c'est le déplacement du public et c'est applicable à tous les événements qu’ils soient sportifs, culturels ou autres. Les études diffèrent mais le déplacement du public représente environ 70-75% des émissions de CO2. Il faut donc qu'il y ait également une prise de conscience du public qui doit choisir d'autres moyens pour venir sur un événement. Par exemple, nous avons mis en place des plateformes de covoiturage qui fonctionnent de mieux en mieux chaque année. On a aussi des partenariats avec la SNCF qui permettent de relier Nantes toute la nuit….
En tant que réalisateur, le but n'est pas d'imposer aux gens d’arrêter de prendre la voiture mais plutôt de proposer des solutions alternatives. On espère que ça donnera d'autres idées...
On a évoqué Rammstein et on va revenir à la question polémique à savoir que vous avez conscience que votre initiative de mettre en avant la scène féminine n’atteigne pas son but en raison de la présence de Till Lindemann ?
Eric : Ecoute, non, parce que de ce que j'ai vu sur les réseaux, on a eu beaucoup de retours positifs sur le fait qu'il y ait cette journée féminine.
Après, la présence de Till Lindemann… il y a également d'autres artistes qui sont plus clivants en termes de présence sur l’affiche. Mais tout ça, on l’a bien expliqué dans une interview, je ne vais donc pas y revenir…
Après toutes ces années de succès, qu’est-ce qui continue à vous motiver et à faire évoluer le Hellfest ? Y a-t-il encore des artistes ou des projets que vous rêvez de concrétiser pour le festival comme Novelists ?
Eric : (Rires) Vous serez peut-être
headliners dans trois ans…
Pierre : L’année prochaine non ?
Eric : On a dit trois ans (Rires)…. Non, je pense qu'on a encore plein de choses à faire. On a commencé un truc qui est cool avec le Hellfest Kids qui a ce côté passage de relais, transmission.
Nous sommes désormais en position de leader
D’ailleurs, comment allez-vous faire cette année sachant que l’an dernier la présence de Aldebert était l’artiste rêvé ?
Eric : Je ne peux pas encore à en parler, mais on est sur le projet. Mais en raison de cette initiative du Hellfest Kids l’an dernier, plein de groupes se sont manifesté… Non, c’est cool, ça donne d'autres idées.
Nous sommes désormais en position de
leader, on est en vitesse de croisière sur le développement du festival et notre but est de continuer à bien le faire parce que c'est quand même un défi tous les ans d’organiser un tel festival. Et puis, il y a encore de la matière, plein de groupes qui ne sont pas encore venus chez nous : des Rage, des Green Day, des Bon Jovi -même s'ils ne sont encore trop en forme (Sourire)… Il y a encore de la matière et surtout, c'est une scène hyper vivante. C'est intéressant de montrer la vivacité de cette scène.
A ce titre, avec la présence de Novelists aussi bien au festival qu’au Warm-Up, est-ce que la tendance à venir est de faire de plus confiance à la scène locale et ainsi faire taire certains reproches ?
Eric : Sur le Warm-Up, on a effectivement un groupe français et un groupe brésilien mais c'était surtout une question de style : je voulais un groupe qui soit axé plutôt metal moderne et un groupe un peu plus thrash, old school, death metal.
Mais le problème des groupes français, c’est que ce sont aussi des groupes qui tournent beaucoup en France et comme on passe dans une quinzaine de villes, je ne voulais pas que ce soit un groupe qui soit passé il y a six mois…
Donc l’explication du manque de groupes français soulignés par certains est pour éviter que le public ne l’ait déjà vu au courant de l’année ?
Eric : Sur le Warm-Up, l'idée est quand même d'avoir des groupes qui ont une actu aussi et qui ont une légitimité à jouer au festival.
Concernant le festival, le critère est d’essayer de mettre des groupes français. On a une trentaine cette année. Nous n’avons pas eu trop de critiques sur le fait qu'on n'ait pas assez de groupes français. Mais c’est certain , tu en trouveras toujours qui pensent qu'il n'y en a jamais assez mais on va pas se mentir, on n'a pas non plus la possibilité de faire 180 groupes français au festival sinon on ne ferait pas la fréquentation qu'on a actuellement.
Le plus gros groupe français à l'heure actuelle c'est Gojira : ils font un Bercy tout juste complet : il faut aussi remettre un peu les choses à leur place… Mais on ne peut pas se passer des groupes étrangers puisque le public n'est pas prêt à ça. Et je trouverais ça dommage : on ne va pas se fermer à d'autres formations. Dans l'art, je pense que la question de la provenance a moins sa place parce que tu peux avoir une sensibilité différente en fonction des pays, des artistes… Mais oui, on essaie quand même de mettre en avant les groupes français qui viennent chez nous parce qu'on a la chance d'avoir beaucoup de talents en local et dans l’Hexagone.
Camille, tu indiquais que c’était une opportunité de faire ce Warm-Up en plus du festival. Mais ne ressentez-vous pas une certaine pression vu que l’album…
Pierre : … ne sera pas encore sorti. On aura seulement sorti deux ou trois
singles.
Et toi, Camille en tant que frontwoman, n'est-ce pas une pression supplémentaire ?
Pierre : Non, pas spécialement… En réalité, ça fait plus d'un an maintenant qu'on est avec Camille.
Camille : Non parce qu’on fait des concerts pour partager des émotions, kiffer, s'amuser… On fait des concerts pour voir les fans et leur montrer un spectacle.
Mais jusqu'à présent, ils venaient vous voir, ce qui ne sera pas le cas aussi bien pour Warm-Up et encore plus le festival ?
Pierre : C'est un tremplin pour nous…
Camille : … pour pouvoir conquérir un nouveau public qui ne nous connaît pas encore.
Mais tous ces éléments réunis et finalement se trouver face à un public qui ne connaît pas l’album puisque seulement trois singles seront sortis, vous aimez les défis…
Pierre : On jouera uniquement des
singles qu'on aura déjà sortis.
Camille : Et deux anciens morceaux seulement.
Pierre : En réalité, il n'y a pas trop de stress. En vrai, c'est aussi une question d'habitude. On est parfois
dropés sur des festivals dans lesquels on n’a rien à faire. Par exemple, on a joué au V&B avec Pascal Obispo en tête d’affiche : on n'avait strictement rien à faire là (Sourire)…
L'idée est que ce Warm-Up soit un aperçu, un apéritif du Hellfest...
Et l'accueil du public ?
Pierre : L'accueil du public était mortel. Il y a toujours le côté, c'est le groupe de metal un peu exotique donc du coup, sur un truc comme ça, ça fonctionne.
Et là, c'est labellisé Hellfest, je pense que les gens font confiance à ce label et la pression redescend relativement vite à ce sujet… Il y a deux groupes ultra différents : on sait que les gens qui viennent veulent voir des choses éclectiques
Eric : On n'allait pas faire une tournée Warm-Up qu’avec des groupes de metalcore ou des groupes qui ont de l'actu, qui sont
"in" même si on aurait pu le faire. L'idée avant tout est que ce Warm-Up soit un aperçu, un apéritif du Hellfest... Après on a que deux groupes sur scène, on ne peut donc pas mettre tous les styles représentés au Hellfest. Et le truc hyper cool, c'est qu'on a plein de premières parties sur cette tournée, on va donc avoir beaucoup de groupes locaux qui vont pouvoir en jouer. Et c'est une belle opportunité pour eux de jouer dans beaucoup de SMAC -donc dans des scènes de musique actuelles- qui sont adaptées pour ça. C'est cool d'avoir des outils comme ça en France et de pouvoir en profiter.
Merci beaucoup
Merci à toi !
Merci à Calgepo pour sa contribution...