A quelque chose, malheur est bon... Ce proverbe a été plus que jamais d'actualité à la faveur de la tragique crise sanitaire du Covid. Pour lutter contre l'ennui créé par les confinements décrétés par nos gouvernements, certains artistes isolés dans leur logement ont continué à créer dans des circonstances inédites... Red Mourning a mis à "profit" cette période pour revisiter certains de ses morceaux en version acoustique et ainsi proposer un album sobre et dépouillé où l'émotion prime...
D'habitude, on essaie de faire des interviews avec des questions originales. Mais même si on en a parlé par le passé, tu n’y couperas pas : pourquoi avoir fait un album acoustique après un EP acoustique ?
La raison principale, c'est la même que pour l'EP parce qu'en fait, c'est un développement de cet EP. La raison principale est qu'on avait eu un peu par hasard l'occasion de faire il y a longtemps un concert acoustique et on s'est rendu compte que ça nous plaisait. On n'est pas que des métalleux : on aime plein de genres de musique, mais ça tu le sais déjà (Sourire)… Et du coup, on a commencé à faire un peu d'acoustique sur nos albums metal : par exemple, sur le dernier en date (NdStruck : "Flowers & Feathers"), il y a trois titres acoustiques et ça nous a bien confirmés dans l'idée que ça nous plaisait. Mais vu qu'on avait déjà fait un EP on s'est rendu compte que ça nous plaisait vraiment, que c'est vraiment cool et qu’on voulait développer ce truc et donc faire un vrai album parce que c'est plutôt ça notre truc : essayer de faire des objets complets.
Si on voulait faire plein de concerts, on ferait des reprises de pop française
Et pour en avoir parlé lors d’une précédente interview, vous nous aviez avoué que les opportunités de dates acoustiques étaient plus importantes. Est-ce que ça ne vous a pas confortés aussi dans cette idée d’album acoustique ?
Pas vraiment, parce que si on voulait faire plein de concerts, on ferait des reprises de pop française : on ferait plein de concerts (Rires) ! Mais ce n'est pas vraiment l'idée. C'est vrai que concrètement, c'est beaucoup plus facile de trouver des concerts acoustiques. Mais ce n'est pas le même monde, ce ne sont pas les mêmes salles, ce ne sont pas les mêmes programmateurs… Certes, on trouve plus facilement des concerts acoustiques mais c'est parce que c'est plus facile d'accès, il n'y a personne qui hurle, ça joue moins fort (Rires)… Les lieux sont moins contraints, ils n'ont pas besoin de mettre des insonorisations… et c'est plutôt ça qui fait qu’on trouve plus facilement des dates. Et c’est vrai que ces concerts acoustiques permettent de viabiliser financièrement un déplacement d’un concert metal qui aujourd'hui est vraiment difficile à viabiliser. Et comme nous ne sommes pas un groupe phare des années 1990, il n'y a pas beaucoup d'argent…
Malgré tout, après un EP acoustique, aujourd’hui, un album totalement acoustique, ne craignez-vous pas d’envoyer un signal à vos fans metal de la première heure en mode que Red Mourning est en train de nous faire une Opeth ?
(Rires) Et qu’on n'entendra plus jamais une guitare saturée ? Non, parce qu’on est train de composer le prochain album qui sera metal. Non, on n’envoie pas de signaux, on fait tout simplement la musique qu'on aime sans enjeu commercial.
Et pourquoi ce timing ? C'est la quatrième fois qu'on se voit mais jusqu'à présent, on se voyait tous les quatre ans… Pourquoi avoir décidé de sortir cet album deux ans après "Flowers & Feathers" ?
En un mot, Covid ! Confinement ! On ne pouvait pas se voir, on ne pouvait pas répéter et c'était l'occasion de faire ces compositions…
Donc cet album est né du confinement plutôt que de se lancer sur de nouvelles compositions ?
C'est l'évolution d'une maturation sur cet aspect acoustique qu'on apprécie, qui donne des sensations différentes et qui est vraiment chouette à faire. Et on s'est retrouvés confinés et on s'est lancé… Aurélien (NdStruck : Aurélien Renoncourt, batterie) avait commencé à réfléchir, à explorer un peu ce registre et il s'est lâché. Il a fait toutes les compos sur lesquelles j'ai pu enregistrer les voix. On a fait les maquettes et dès qu'on a pu s'échapper de chez nous, on est allés en studio… C'est ça la réponse du
timing...
Est-ce que tu es d'accord si je te dis que certaines chansons, maintenant en acoustique sont plus percutantes que les originales saturées ?
Plus percutante, c'est complètement subjectif… J'adore les versions acoustiques et c'est marrant parce que je crois que le morceau acoustique que je préfère sur cet album c'est ‘White Line’ qui est aussi un des morceaux préférés en metal (NdStruck : extrait de "Where Stone and Water Meet"). Après c'est comme tout, c'est une question de goût, c'est vraiment une question de ressenti personnel. Mais c'est vrai que ça marche, ça nous plaît, il y a vraiment des belles choses sur cet album acoustique. Après est-ce que c’est mieux, qu'est-ce qui est plus percutant, plus réussi ? C'est à chacun de juger…
Et à ce titre, quelles ont été les contraintes pour transformer ces titres metal en acoustique ? Avez-vous rencontré des difficultés ?
On n'a gardé que les paroles ! Donc, en termes musical, on avait une liberté totale. On a des rythmes un peu bossanova ou des trucs complètement différents. Il y a le titre ‘Blue Drums’ où c'est relativement similaire mais qui a déjà un riff vraiment bizarre à la base avec surtout de la batterie et de la voix. Là, on a mis de la guitare en plus, mais c'est plus une nappe. Mais sinon, en fait, c'est surtout Aurélien qui se fait plaisir sur les compos avec sa guitare sèche (Sourire) : c’est surtout ça !
Mais pour répondre tout à fait à ta question, bien sûr, on a rencontré des difficultés. On a fait des morceaux acoustiques mais ce n'est pas comme si ça faisait vingt ans qu'on en faisait… Donc bien sûr, il y avait des découvertes encore pour nous mais également des questions… Je prends à nouveau ‘White Line’, il y a des gros chœurs hardcore à la fin, on les a juste virés…
A l'époque des concerts acoustiques, les gars jouaient juste les mêmes riffs à la guitare mais là c'est pas du tout le cas. Finalement, la difficulté est la même que celle de n'importe quel album, c'est-à-dire qu'est-ce qui marche bien, qu'est-ce qu'on vire…
Et dans ces conditions, est-ce qu'on peut deviner en écoutant cet album que Red Mourning est un groupe de metal ?
Je ne pense pas. D'ailleurs, franchement, quand on me demande ce que je joue comme musique, je réponds metal. Mais en fait, c'est pour répondre quelque chose.
La vérité, c'est que nous sommes le fruit de nos influences… mais on essaie d'explorer
Mais dans ces conditions-là, aujourd'hui, avec cet album -déjà que c'était compliqué de mettre une étiquette à Red Mourning- quelle serait l’étiquette à mettre sur le dos du groupe ?
Ça fait chier parce que c'est encore plus compliqué (Rires). Je sais que ça peut paraître un peu prétentieux de dire qu’on transcende les courants musicaux mais la vérité, c'est que nous sommes le fruit de nos influences… on essaie d'explorer en termes d'instruments différents, en termes de manière de chanter, en termes de styles musicaux…
Je réponds metal parce que quand même notre répertoire globalement et ce qui nous anime avant tout, c'est de faire cette musique électrique, violente, avec de la distorsion… Mais j'imagine que tu es confronté à ça tout le temps à savoir comment j'appelle le style de tel groupe ?
Cet exercice est vrai pour des groupes débutants, ce n’est plus le cas de Red Mourning qui est un nom reconnu dans la scène metal française…
Intermédiaire, on va dire.
Et tu parlais d'influence, on sent de notre part des influences folk comme Bruce Springsteen, Bod Dylan ou Neil Young. Est-ce que c'était pour toi - pour vous- une manière aussi de rendre hommage à ces influences en retranscrivant ces morceaux en acoustique ?
Pas pour moi. Il y a quelques morceaux de Dylan que j'aime bien, tu vois, quelques trucs de Neil Young que j'aime bien… ça fait partie de l'univers musical, mais ce n'est pas un truc qui m'est cher. Mon analyse c’est que ce sont plutôt des sonorités qu'Aurélien a dans sa tête, dans sa culture musicale… Il est batteur mais c'est lui qui a composé ces guitares… Je l'ai plus pris comme des sonorités, comme des émotions mariées avec les textes. J’ai essayé de sortir ce que ça m'évoquait avec ma culture plus blues, rock, pop aussi parfois…
Mais c’est vrai, je quand même d'accord avec toi, il y a un peu de ça… En fait, tu me fais réfléchir. Je pense qu'il y a un truc qui a influencé cet album et qui fait partie vraiment des goûts d'Aurélien et un peu des miens aussi : c'est le côté un peu dark country, une lecture contemporaine de la country, ces
murder ballads avec des sons hyper tristes, avec ces accords un peu qui sonnent un peu ouest américain… Je pense qu'il y a aussi de ça. Je pense que si quelque part il y a une influence principale, je dirais que c'est probablement celle-là.
C'est vraiment un chant à la limite du murmure
Tant que nous sommes au niveau des influences. Au niveau chant, la comparaison avec Calvin Russell -qui fait l'objet d'un album hommage dirigé par Manu Lanvin- est encore plus flagrante avec ces versions acoustiques. As-tu du travailler particulièrement ta voix différemment sur cet album ? As-tu rencontré des contraintes, des défis ?
Clairement. Parce que c'est pas du tout ma manière naturelle de chanter. Aujourd’hui, ça l'est devenu plus avec les années. En fait, à la base j'essayais plus de faire ce que j'avais pu faire sur des morceaux électriques avec beaucoup de grain… Et en studio -parce qu'on a bossé avec Francis Caste comme on l’a fait pour tous nos albums- Francis me demandait de moins forcer, de chanter moins fort, de chanter le moins fort possible… C'est ça qui ressort sur cet album, c'est vraiment un chant à la limite du murmure.
Et cela va influencer ton chant dans vos travaux futurs et notamment l’album électrique sur lequel vous travaillez ?
Pour le chant metal ? Non ! Mais pour les morceaux acoustiques futurs, clairement ! Et là où ça m'influence c'est que ça m'a aussi ouvert un peu plus l'esprit au niveau du chant. En termes des types de chant, je me rends compte qu’il y a encore plein de façons de chanter que je ne connais pas : il y a plein de choses à explorer, il y a plein de choses nouvelles à faire. Et au début quand Francis m'a demandé de chanter le moins fort possible, mon premier réflexe était que je ne voulais pas, je trouvais ça nul. Il a insisté en me demandant au moins d’essayer pour voir ce que ça donne. Et évidemment, comme neuf fois sur dix, il avait raison ! Et du coup, je me suis rendu compte que suivant la musique, on peut aller chercher d'autres types de voix.
C'est intéressant d'oser faire ça -parce qu’initialement, je me disais que ça allait sonner tout plat, il n'y aura pas d'émotion parce que normalement je mets toutes mes tripes dedans…- et finalement, je me rends compte qu'il y a plein d'émotions qui passent, même en chantant tout doucement. Dans ce sens, c'est clairement une ouverture !
L'idée était de faire sobre et épuré
Il y a également de très belles harmonies vocales sur ce disque. Est-ce que c'est ça, quelque part, la force principale de cet album acoustique ?
Je dirais de Red Mourning en général. On adore ça ! On est obligé de se retenir pour ne pas en mettre partout (Rires). C'est marrant parce que Francis et Aurélien sont pareils : quand ils écoutent quelque chose, ils ne peuvent pas s'empêcher de chanter les harmonies vocales par-dessus. Moi, quand j'entends Cyndi Lauper, je vais chanter la même chose qu’elle mais eux, non, ils les harmonisent.
Bref, donc dans Red Mourning, on a la chance que tout le monde sache chanter, tout le monde chante sur scène… Sur cet album acoustique, c'est plutôt moi et un peu Aurélien mais sur les albums metal, tout le monde chante.
Je trouve qu'il y a une émotion qui vient du fait qu’il y a deux personnes qui chantent en même temps. Il y a une espèce d'intimité qui passe. Malgré tout, on a essayé de faire sobre : l'idée était de faire sobre et épuré, mais tu ne peux pas résister parfois en intégrant des harmonies parce que c'est magnifique.
Cet album "Acoustic" reprend des titres des trois précédents albums mais comment avez-vous fait votre choix ? Est-ce qu'il y a un fil rouge ?
C'est l'envie ! C'est l'inspiration d'Aurélien en écoutant les albums et en essayant ce qui pouvait marcher. Il n'y a pas le cinquième et dernier album parce que c'était trop récent : on n’avait pas encore envie de les réinterpréter, on était encore dans l’interprétation.
En fait, l’idée était de voir si on pouvait avoir une autre vision de nos vieux titres. Ce n'est pas humble du tout -mais je vais le dire quand même parce que je pense que c'est vrai-, c'est un bel album avec de bons morceaux…
Tu es en train de suggérer qu'on pourrait reprendre tous les titres de Red Mourning à n'importe quelle sauce ?
Il y en a certains qui sont plus ou moins réussis, plus ou moins bons (Sourire)… Il y en a certains qu’on n'a pas trop réussi et d’autres qui s'y prêtaient moins aussi : je prends l’exemple de ‘Live in a Box’ du premier album (NdStruck : "Time to Go") qui est hyper chaotique, hyper déstructuré, avec un chant qui part un peu dans tous les sens -sans vraiment de texte-ce sont plus des cris et j'imagine que ce titre s'y prête beaucoup moins. J'ai du mal à imaginer comment on pourrait faire.
Tu as évoqué les textes que vous aviez gardé contrairement à la musique où vous étiez repartis de zéro. Est-ce que cette version acoustique de vos morceaux est un moyen de mettre en avant ta voix au centre de la musique et également redonner la place aux textes ?
Le fait de mettre la voix en avant s'est plutôt imposé en studio, ce n'était pas une volonté à la base. Mais c'est vrai que ça s'est un peu imposé comme ça. Et c'est vrai que la voix étant plus centrale et aussi plus visible, ça met plus en avant les textes également.
Je suis d’accord avec ton analyse mais c'est plutôt une conséquence parce que ce n'était pas forcément une volonté à l'origine. C'est intéressant parce que ce ne sont souvent pas les textes qui sont mis en avant dans les versions metal.
Notre musique, c'est de l'émotion !
La première chose à laquelle on est confronté avec cet album acoustique, c'est la pochette et le personnage de la pochette plus précisément qui semble pleurer. Est-ce que ça signifie que jouer en acoustique va nous faire pleurer ou vous a fait pleurer ?
(Rires) Non, c'est un visuel qui est associé à Red Mourning depuis longtemps. C'est une amie, qui s'appelle Orianne Mazeaud qui l'a fait et qui mêle plein de choses liées du groupe : cet aspect un peu blues, bayou, tu as les harmonicas, il y a même une croix
straight edge au milieu, un peu cachée… et puis, tu as ce personnage qui pleure parce que notre musique, c'est de l'émotion ! Avant que ce soit le visuel de cet album, c'est un visuel qu'elle a fait pour nous -deux mecs dans le groupe se l'ont même tatoué- et quand on s'est demandé ce qu’on allait choisir comme visuel pour cet album acoustique, on a sauté dessus mais ce visuel n'a pas été fait spécifiquement pour l'acoustique.
A cet égard, vous avez désormais une identité visuelle très cohérente de disque en disque. Est-ce que c'est essentiel de mettre en avant cette unité même lorsque le style change ?
Je t'avoue qu'on ne s'est pas trop posé la question. On s'est un peu cherché au fur et à mesure, graphiquement aussi, même au niveau du logo… Ce qui nous plaît, c'est qu'il y a ce côté un peu rétro, avec cette police art déco pour le logo… C'est Orianne qui a trouvé ça et qui nous a orienté vers ça et je trouve que ça crée un ensemble cohérent qui est chouette, qui est relativement original aussi : on sort un peu des codes metal classique et c'est cool. Et surtout, ça nous correspond bien, donc on poursuit là-dedans. Après, je te répondrai comme tout à l'heure, il n'y a pas vraiment de message en fait. Que ce soit visuellement, que ce soit dans les clips, que ce soit dans la musique, on fait ce qui nous plaît, ce qu'on trouve cool : on fait la musique qu’on a envie d'entendre…
Et est-ce qu'on peut considérer cet album comme une sorte de best-of de ce que Red Mourning a pu faire ?
Non, je ne pense pas. Je pense que c'est un objet à part.
C’est une parenthèse ?
Une parenthèse ? Oui, en quelque sorte mais peut-être qu'on en fera un autre..
Fort de tout ce que tu viens de nous dire, peut-on se dire que Red Mourning est avant tout un groupe libre qui fait ce qu'il lui plaît, sans se soucier de tous les impératifs économiques ou de la réception du public ?
Bien sûr ! Et si on se pliait aux impératifs économiques, on ne ferait pas d'album, on programmerait nos batteries… Comme je te disais tout à l’heure, on ferait des reprises de groupes pop français dans les bars et voilà. En revanche, il y a un truc qui est clair et on revient à la question du tout début concernant les concerts, c'est qu’à partir du moment où tu fais de la musique, tu essayes de faire en sorte que ça tienne la route à peu près financièrement : tu essayes de gagner de l'argent pour payer ton local de répétition…
Le but est de s'auto-financer…
Exactement sinon le truc s'arrête ! Mais ce sont des choix, ce sont des choix tout le temps et sur tout... On fait des T-shirts mais si on met plus de couleurs c'est plus cher, du coup on met moins de couleurs. On nous propose d’ouvrir la tournée d’un groupe : cool mais il faut payer 500 balles par date et pour au moins vingt dates : donc on ne le fait pas parce que c’est trop cher… Si le retour sur investissement était évident, on claquerait ses 10.000 balles pour faire une tournée qui nous permettrait de vendre du
merchandising et être connus et donc gagner de l’argent mais je n’y crois pas…
Ça fait suffisamment longtemps que vous êtes dans le circuit : vous n’êtes pas dupes…
Pour revenir à la question de l’argent : ce ne sont que des histoires de choix… Par exemple, quand tu sors un album, tu veux faire un concert de lancement de ton album à Paris. Louer une salle et rentabiliser ton concert avec les entrées, pour un groupe de metal comme nous, ce n'est pas possible parce que les salles sont trop chères. Et pour finir, je vais enfoncer des portes ouvertes mais le monde musical -le monde du metal notamment- évolue : il y a de moins en moins d'argent, il y en a moins en moins de lieux pour jouer…
Fort de ce constat, depuis le temps que vous arpentez la scène metal, n’avez-vous pas connu de fortes remises en cause au point de baisser les bras ?
Non, non.
Qu'est-ce qui vous fait tenir ?
On adore ça ! On adore faire de la musique et du coup, tu as envie de la partager avec des gens, parce que cette communion entre l'artiste et le public est très forte ! Il y a aussi le plaisir de la création artistique qui est un moyen d'expression. Et je ne suis pas le premier à te dire ça mais ça te permet aussi de sortir tout un tas de de saloperies aussi.
La question est de savoir comment on peut faire en sorte de faire vivre financièrement le groupe

C’est cathartique…
Exactement ! C'est vraiment quelque chose qui fait partie de notre vie. La question est de savoir comment on peut faire en sorte de faire vivre financièrement le groupe. Mais je pense que dans plein de domaines, c'est pareil : c'est comme les gens qui écrivent des bouquins, qui peignent des tableaux… La peinture coûte cher, il faut un endroit pour stocker les toiles…
Tu parlais de concert. Comment cet album a été accueilli lors de sa release party ?
C'était super cool. C'est la première fois qu'on jouait au Hellfest Corner. On a été super bien accueillis. Mais on revient à ce qu’on disait tout à l'heure à savoir que c'est vachement facile d'accès en acoustique : n'importe qui -qui a un bar, n'importe où- peut te proposer de jouer. Et depuis, on a multiplié les dates acoustiques aussi. On est à un stade aujourd'hui où notre
show acoustique tient la route et ça, c'est un succès de pouvoir confirmer en
live… Mais ce n’était pas évident pour les musiciens notamment comme si comme nous, tu as un batteur qui a l'habitude d'être au fond de la scène et là, il est devant (Sourire)…
Et quelles sont vos prochaines attentes ?
Comme je te disais, on a un certain nombre de concerts encore à venir. On va jouer notamment sur un bateau lors du Barbeuk Fest, ça va être rigolo (Rires). Le Barbeuk Fest est un festival metal mais ils font plein de trucs autour et notamment il y a un bateau qui navigue sur la Loire avec nous qui allons jouer.
L'objectif premier est atteint à savoir qu’on peut monter sur scène -y compris une grosse scène- pour jouer ces morceaux acoustiques parce que tout est différent… Donc, on sait faire : on peut s'exprimer, on peut partager ses émotions et tout ça !
Les prochains objectifs, c’est ce clip qu'on a tourné -un premier clip est déjà sorti, mais il y a un deuxième clip qui va sortir- et on va en tourner un troisième. Tout ça, ce sont encore des objectifs à venir.
Et pour en revenir à ce qu'on se disait au début, que cette expérience acoustique vienne nourrir notre savoir-faire et notre ouverture d'esprit sur le prochain album metal classique. C'est un peu ça les projets (Sourire)…
Rendez-vous donc dans deux ans pour voir quelle tête aura ce nouveau bébé.
Exactement !
Merci beaucoup
Mais non avec plaisir. Merci à toi, mec. C'est toujours un plaisir de discuter avec toi.
Merci à ThibautK pour sa contribution...