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TITRE:
ALDEBERT (10 JUIN 2024)
TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:
METAL ALTERNATIF
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Aldebert a décidé de sauter le pas en déclinant avec succès ses "Enfantillages" à la sauce metal pour un résultat addictif pour les petits et les grands...
STRUCK
- 05.07.2024 -
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Depuis quelques années, Aldebert fait parler de lui dans l'industrie musicale à la faveur de ses "Enfantillages" initiés en 2008. Malgré le succès de ce qui ne devait être qu'une parenthèse, l'artiste n'a jamais oublié ses racines et son goût pour le metal et il en découle son dernier album en date "Helldebert" où Alderbert décline son projet à la sauce metallique accompagné d'acteurs glorieux de la même scène Serj Tankian (System of a Down), Max Cavalera (Sepultura), Johan Hegg (Amon Amarth), les frontmen des 3 Gros (Mass Hysteria, Tagada Jones, Ultra Vomit) ainsi que Stéphane Buriez ou encore -M-, Yarol Poupaud... Le succès est déjà au rendez-vous comme en témoigne les multiples concerts qui se profilent avec en apothéose quatre Olympia en 2025 et l'inauguration du premier Hellfest Kids...
Quelle est la question qu'on t'a trop souvent posée et à laquelle tu aurais marre de répondre ?
Aldebert : Pourquoi j’ai basculé vers la chanson pour enfants ?
Non, celle qui me saoule vraiment est de savoir si je vais revenir à la chanson pour adultes sachant que la chanson pour enfants que je propose, il y a des chansons d'adultes…
"Enfantillages" était une parenthèse au départ
A cet égard, depuis quinze ans, tu te consacres aux enfantillages et à d'autres projets parallèles, y compris des livres. En 2008, après le premier album "Enfantillages", t'attendais-tu à en être au cinquième en 2024 ?
Pas du tout, parce que "Enfantillages" était une parenthèse au départ. J'avais envie de la réaliser parce que j'étais à l'époque -au début des années 2000- j'étais animateur en emploi jeune et je me suis trouvé artistiquement dans cet univers qui convoque des parents, des grands-parents, des enfants… et du coup je me suis senti hyper bien là-dedans. Mais je ne m'attendais pas en faire cinq (Sourire) !
Justement ce cinquième nouvel album est sous-titré "666" mais où est passé le cinquième album ?
Il n'est pas encore fait ! En fait le "666", c'est un peu un pas de côté, c'est un choix de ma part parce que depuis longtemps, j'avais vraiment envie de faire un album metal. Cet album n'est pas un hors-série parce que je n'aime pas trop parler de série, mais c'est un peu un inédit.

Est-ce que tu penses, en t'adressant aux enfants, que tu peux aborder des sujets contemporains comme l'écologie avec ‘Assis soient-ils’ en duo avec Peter Garrett, la condition animale dans ‘Joli zoo’ avec Grand Corps Malade, l'homoparentalité dans ‘Double papa’ avec Calogero et le harcèlement scolaire dans le ‘Le Cartel des Cartables’ dans cet album avec Max Cavalera. Est-ce que tu penses pouvoir aborder -avec le projet "Enfantillages" ou Helldebert- des sujets que tu n'aurais pas pu aborder autrement ?
Je peux aborder tous les sujets en fait ! Tout ceux que tu as cités sont des sujets délicats surtout en s'adressant aux enfants mais il faut trouver la façon de le faire, il faut trouver la clé pour pouvoir en parler sans que ce soit frontal et sans que ce soit relou… Du coup, le travail n'est pas vraiment la chanson en elle-même mais plutôt trouver la façon de le faire.
A ce titre, as-tu conscience de l'impact que ces chansons ont sur ton jeune public mais aussi justement sur leurs parents ?
D’une certaine façon, oui parce que moi je suis un chanteur qui écoutait vraiment en famille et j'ai ce retour des familles -des parents et des enfants- qui sont connectés ensemble. Du coup, c’est vraiment une cellule familiale -qui apprécie "Enfantillages"- écoute ensemble.
Je ne voulais surtout pas faire comme ceux qui étaient catégorisés "jeune public" que ça soit Henri Dès ou Chantal Goya...
Dans tes albums, tu abordes des sujets légers mais également d’autres plus sérieux -comme on l’a dit- avec intelligence en prenant les enfants pour ce qu’ils sont sans les infantiliser. Comment abordes-tu ce travail particulier et finalement soigné ?
Ce n’est pas vraiment volontaire c'est à dire que quand j'ai démarré dans cette chanson pour enfants, je n'avais pas spécialement de modèle et je ne voulais surtout pas faire comme ceux qui étaient catégorisés "jeune public" que ça soit Henri Dès ou Chantal Goya...
Ça te pose un problème si on te dit que tu es le Henri Dès des années 2020 ?
Non, ça ne me saoule pas parce que j'ai beaucoup de respect pour les gens que j'ai cités parce qu'ils ont fait des carrières incroyables. Mais je n'avais tout simplement pas envie de faire la même chose et j'avais surtout envie de convoquer les adultes.
Je voulais vraiment travailler avec des acteurs du metal

Malgré tout, on peut pousser la comparaison avec Henri Dès jusqu’au bout puisque lui-même à faire un album metal avec "Henri Dès metal"...
Par rapport à ça, je ne voulais pas être dans la parodie. Je ne voulais pas être dans l'imitation et dans un truc rigolo. Je voulais vraiment travailler avec des acteurs du metal -qu’ils soient français ou internationaux- avec des spécialistes et des musiciens qui sont qui sont reconnus dans cette chapelle parce que je viens de là.
Le metal est une niche musicale, surtout en France. Pourquoi avoir choisi ce genre pour une œuvre entière alors que tu l'avais déjà exprimé avec du gros son et le remix avec Dagoba ?
C'est une envie que j'ai depuis longtemps ! Je ne pouvais pas attaquer directement le jeune public avec du metal mais c'était le bon moment de le faire après quatre albums. Il fallait que je fasse quelque chose de différent, que je sorte de ma zone de confort. Et c'était l'occasion !
Tu sors de ta zone de confort, mais pas seulement toi, mais également ton public. Et ce public te suit fidèlement. Est-ce que tu en as douté de cet engouement ?
Oui, parce que je sais qu'il y a plein de familles qui ne sont pas du tout dans ce truc mais ils trouvent ça cool en fait. J'avais un peu cette appréhension de me demander si le public allait suivre malgré ces grosses guitares, d'avoir un Max Cavalera qui hurle..
… mais comment expliques-tu le succès malgré des choix radicaux comme ces quelques growls de Max Cavalera ou Johan Hegg ou également le titre metal barré avec Gautier Serre d’Igorrr ?
C'est parce que j'ai respecté l'ADN "Enfantillages" : on reste dans un album "Enfantillages". Ça reste des chansons avec du texte et ma sensibilité, on est juste dans une enveloppe et dans une esthétique metal, mais finalement, je crois que ça sert le propos et que ça passe.
Il y aura toujours des gens qui seront un peu réticents parce que c'est quand même compliqué de rentrer là-dedans. J’écoute ça depuis que j’ai 10 ans donc ça me va très bien et il y a des gens qui me connaissent bien et qui m’ont fait ce retour en me disant que cet album était encore plus moi.
Quels défis as-tu relevé spécifiquement pour cet album ? En gros, comment se sont passées les collaborations avec des artistes comme justement Max Cavalera, Gauthier Serre d’Igorrr, Johan Hegg, Serj Tankian et la bande du Gros 4 ?
Hyper bien, hyper simplement et dans une bienveillance totale…
A aucun moment, tu ne t’es pas dit que ça allait être compliqué ?
Non. Igorrr, je l'avais eu par téléphone. Gauthier m'avait envoyé une maquette qu'il avait démarrée dans le train. C'était tout de suite complètement fou et c'est ce que je voulais. Je n'étais pas capable d'avoir cette folie : ce côté un peu électro/ metal/ indus mais je voulais ça… Je voulais un pétage de câble quoi et lui il sait faire ça ! A l'instar d'un Cavalera raque qui va cristalliser cette voix de cet enfant qui est prisonnier dans ce harcèlement scolaire. Je ne sais pas faire ce hurlement-là mais il fallait ça.
Et comment vas-tu retranscrire cela sur scène ?
Il est en vidéo. Il nous a fait une vidéo. On est allé à Boston l'enregistrer et il nous a gentiment fait la vidéo, comme Johan Hegg d'ailleurs. En fait, le décor est un grand masque qui fait trois mètres de haut, une tête de kid avec des cordes. Il tient dans ses mains des sacs Marshall. Ils sont un peu grands comme les arbres qui font des écrans LED en fait. Et du coup de temps en temps, ils sont dans les écrans. C'est comme ça qu'on les fait participer.
Et dans ‘Sum non pas 41’ mais ‘Seum 51’, tu fais participer ta famille. Est-ce que c'est la participation la plus émotionnelle et gratifiante pour toi ?
C'est particulier mais je l'avais déjà fait, j'avais déjà un duo avec Charlie -mon fils- sur l'album précédent sur le titre ‘Le Grand Voyage’. Après, c'est toujours émouvant mais c'est fun aussi à faire parce qu'on les fait tous chanter… Et puis la famille, c'est aussi l'ADN de "Enfantillages" : il fallait qu'ils soient représentés. Là, c'était l'occasion de faire un truc marrant léger mais également fort pour moi parce qu’il y a mes enfants et ma femme et c'est cool quoi !
Et finalement, qu’attends-tu de cet album ?
J'attends de pouvoir le tourner comme on l'a fait avec les précédents c'est-à-dire : deux ans, 250 représentations… Et que ça soit aussi bien accueilli.
Il fallait que je prenne ce risque

C’est déjà bien parti avec toutes les dates annoncées et notamment les deux Olympia…
Quatre ! En fait, tu sais, on en fait beaucoup deux par jour. Et du coup, c'est pour ça qu'on se retrouve avec des tournées de 200 dates. Par exemple, ce week-end, on en a fait quatre. La semaine dernière, cinq. Tu vois, ça va très vite.
Et on devrait normalement faire une mini-tournée mondiale : on va aller aux États-Unis, on va retourner en Asie en 2025, si tout va bien. Mais là, je ne peux pas dire en fait que ça va être rempli sur deux ans parce qu’aujourd’hui, ce n’est que le début. On a fait quatorze concerts qui ont tous été complets : c'est du bol ! Je ne peux pas te dire que c'est bon, que c'est gagné, je te dirai ça dans six mois (Sourire) parce qu’il y a toujours cette appréhension sachant que cet album est dans une esthétique particulière.
J'ai des réticences mais c’est tant mieux, il fallait que je prenne ce risque parce que sinon ça me fait arriver à "Enfantillages 45" avec toujours des chanteurs français… Dans cet album, je voulais ouvrir aux écrivains avec notamment il y a Amélie Nothomb, Nicolas Mathieu… "Enfantillages" est une espèce de grande cour de récré avec des gens qui ne sont pas forcément connectés au metal dans le cas présent. Amélie Nothomb est connectée parce qu'elle est fan de Tool. Nicolas Mathieu ne l’est pas forcément, ce n'est pas son truc mais il va beaucoup écrire sur l’adolescence, cette adolescence de province que je connais bien, que j'ai vécue -tu es dans une petite ville, tu te fais chier, tu traînes avec des cassos… je suis parti en CAP/ BEP, c'était un peu chaud patate…- et je me retrouve énormément dans ces personnages et c’est pour ça que je l'ai invité.. -M- par exemple, Matthieu (NdStruck : Matthieu Chédid) n'est pas un métalleux et quand je lui parle d’Iron Maiden, il me regarde avec des grands yeux en me disant que ce n'est pas du tout sa cam mais Mathieu est présent parce que c'est lui le guitar hero français.
"Enfantillages" est une espèce de grande cour de récré
Exactement, ce titre n’est pas un titre metal à proprement parler puisque comme son nom l’indique ‘Guitar Hero’ évoque des guitar heroes comme Jimi Hendrix ou Eddy Van Halen que vous citez et à cet égard, -M- a toute sa légitimité pour jouer sur un tel morceau…
Oui, et il a participé aux arrangements, il voulait un truc un peu Led Zep, un peu hard rock à l'ancienne…
Un autre exemple Laura Laune n’est pas du tout une métalleuse mais comme elle est complètement folle... Sous une image de petite fille modèle, de princesse, tout d'un coup, elle peut devenir méga trash…
On parlait de dates de concerts. Est-ce que le fan absolu de metal que tu es pourrait jouer cet album au Hellfest ?
Oui, je pense. Carrément. D’ailleurs, on fait le Hellfest Kids qui a été annoncé il y a quinze jours. On travaille sur ce projet avec Ben (NdStruck : Ben Barbaud) depuis longtemps et ils ont créé un Hellfest Kids qui aura lieu à Clisson ou du moins juste à côté à Gétigné, la veille.
Donc c’est tout nouveau, on inaugure cette année un Hellfest Kids qui est déjà blindé avec en première partie, des ateliers de tatouages éphémères pour les mômes, plein de trucs… Ça permet aux enfants de moins de 7 ans -parce que le Hellfest commence à 7 ans- de venir participer. Ils ont invité tous les enfants de 7 ans des écoles du territoire mais également les parents, les grandes sœurs, les grands frères…
Avant de se quitter, on a commencé par la question qu’on t’a trop souvent posée au contraire quelle que tu souhaiterais que je te pose ou à laquelle tu rêverais de répondre ?
Oh, je n'en sais rien…
Alors ce que je te propose, c'est que tu réfléchis et la prochaine fois qu'on se rencontre -pour la promotion de "Enfantillages 5", on commencera par cette question et ta réponse ?
Oui, mais peut-être qu'il y aura un autre nom. Je ne sais pas en fait. Je n'ai pas du tout de plan de carrière, je ne sais pas ce que je ferai après celui-là….
Merci
Merci à toi !
Merci à Calgepo pour sa contribution...
Plus d'informations sur https://www.aldebert.com/
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