FESTIVAL 666 (8 Août 2023)

Le Festival 666 va entamer sa quatrième édition après une période difficile liée à la pandémie. Qu’est-ce que la pandémie à changé dans votre façon d’aborder les choses ?

Ça a été une expérience très enrichissante. Ce n’est pas tous les jours que l’on apprend à déconstruire totalement un festival (2020) pour le reprogrammer l’année suivante (2021). En plus j’avais que 17ans à l’époque. On a appris à parfaitement travailler avec les collectivités pour être sûr que tout le monde est ok de chaque côté. Beaucoup de contraintes certes, mais une période enrichissante malgré tout


Est-ce que vous avez senti les groupes et/ou les tourneurs changés par rapport à l’avant pandémie et si oui en quoi ?

En toute fin de Covid, on sentait que la tendance était à l’entraide pour que l’industrie reparte à nouveau. Aujourd’hui, les cachets artistiques augmentent voire explosent, et je ne sais même pas comment justifier cela à vrai dire.


Sentez-vous qu’il y a un avant et après pandémie à votre niveau ?

Les habitudes d’achats du billet des festivaliers ont changé. Je ne crois pas que cela reviendra à la normale. Le festival prend son billet plus tard qu’avant ce qui complique son organisation. C’est donc aux organisateurs et producteurs de s’organiser en conséquence pour les éditions suivantes car on ne peut certainement pas faire la morale aux festivaliers. Heureusement nous sommes à 75% de billets vendus !



Ce fut de loin l’affiche la plus difficile à mettre en œuvre depuis la première édition.


Comment avez-vous abordé la composition de l’affiche ? Avez-vous eu tous vos choix validés, ou est-ce qu’il y a eu des impondérables ?

Ce fut de loin l’affiche la plus difficile à mettre en œuvre depuis la première édition. Sans être offensant envers nos anciennes têtes d’affiches, je voulais cette année faire passer le festival à une étape supérieure. Pour cela il faut accueillir des groupes internationaux. Il aura fallu bien se vendre pour convaincre l’agent d’envoyer son groupe à Cercoux plutôt que dans un autre festival majeur en Europe. Je suis donc très content d’avoir Alestorm à l’affiche ! Toutefois deux groupes manquent à l’appel, je vais tout faire pour les accueillir en 2024 !


A chaque édition, il y a une volonté des organisateurs de mettre le curseur un peu plus haut. Quelle a été votre ambition pour cette année ?

Cette édition marquera un tournant dans l’histoire du festival. C’est maintenant qu’il faut nous rejoindre pour dire « j’y étais dès le début»


Vous indiquiez avoir à cœur dès l’origine de mettre en avant les groupes de metal français, depuis vos débuts, comment voyez-vous évoluer cette scène française bourrée de talent et quels sont les groupes qui vous ont le plus surpris dans leur évolution ?

La scène française est très qualitative. Le groupe Landmvrks me surprend particulièrement. Ils ont une ascension très rapide et je n’avais pas vu ça chez un groupe français depuis Rise of the Northstar. Ça tombe bien, ils sont eux aussi à l’affiche 2023 !





Les préventes sont plutôt bonnes avec un taux de 70% de pass vendus ? Êtes-vous optimistes pour terminer sold out ?

Oui ! Nous sommes déjà plus nombreux qu’en 2021 où nous avions terminé sold out. Donc c’est bien parti !


Percevez-vous un changement du public dans sa façon de vivre les festivals post-pandémie ?

En 2021 lors de notre dernière édition, on sentait vraiment que le public avait besoin de faire la fête. Nous étions l’un des ou le seul festival metal en France à s’être maintenu, donc avons eu un franc succès. Les artistes étaient émus de retrouver enfin la scène, et le public enchanté de sentir à nouveau les basses dans le corps en live ! Depuis, je ne sais pas s’il y a un changement du public. La réponse dans trois jours !


Comment vivez-vous cette pression financière pour rentrer dans vos frais et arrivez-vous à faire un peu de bénéfices pour investir pour les éditions suivantes ?

Même si nous prenons bien plus de risque que les années passées (le budget 2023 représente plus du double de 2021), il y a toujours eu une certaine pression financière. On essaye d’égaliser le budget le plus tôt possible en termes de prévente et on serre les boulons. Nous sommes une asso non lucrative loi 1901 donc tous les bénéfices sont gardés pour l’année suivante.


Le prix des pass est relativement accessible (moins de 100€ pour 3 jours)… comment arrivez-vous à maintenir un tel prix face aux diverses pressions économiques (énergie, location de matériel, transports…) ?

Le but du jeu est de garantir un prix accessible à tous. Surtout, on est une structure associative qui n’a pas de salariés mais que des bénévoles. Près de 60% des fonds du Festival 666 sont réinjectés dans le spectacle de l’édition suivante. Ainsi nous pouvons maintenir des prix relativement bas !


On a vu certains festivals organiser des campagnes de financement pour les aider à financer leur projet, est-ce quelque chose que vous pensez faire maintenant que le festival dispose d’une reconnaissance de plus en plus grande ?

Pas vraiment. Je ne souhaite pas faire l’aumône auprès des festivaliers. Le festivalier finance déjà le projet en achetant son billet, et on ne peut jamais assez le remercier ! C’est à l’organisateur de s’occuper de l’équilibre du reste. Je comprends toutefois les structures qui le font. Chacun a un modèle économique différent !


Cette année, je suis très content d’avoir Alestorm ou encore Dog Eat Dog


Quel est le groupe dont vous êtes jusqu’à présent le plus fier d’avoir eu à l’affiche ?

Lorsque j’ai créé le festival, je voulais accueillir deux groupes en particulier, Mass Hysteria et Gojira. C’est réussi pour Mass ! A ce jour je suis toujours très fier de les avoir eu en 2021. Cette année, je suis très content d’avoir Alestorm ou encore Dog Eat Dog dont je suis très fan à Cercoux !


Et quel serait celui dont vous seriez le plus fier d’avoir à votre affiche et pourquoi lui ?

Tout le monde le sait, mon objectif final est Gojira. Il faudra bien travailler pour les accueillir un jour. Nous avons le temps. Mais qu’ils se dépêchent à venir à Cercoux tout de même !





Qu'est-ce qui se cache derrière la devise du festival de cette année « Looking Into Your Sins » ?

A vrai dire il n’y a pas vraiment de sens ! Je cherchais à être un peu provoc. On peut traduire cela par « repentez-vous » ou « méditez vos péchés » . L’idée est d’approfondir l’univers de Charlie qui est sur tous nos visuels.


Cette édition n’a pas encore commencé que vous devez penser déjà à la prochaine, avez-vous quelques idées sur des nouveautés comme un tremplin même si lors de notre dernière interview, c’est une idée que vous ne reteniez pas, estimant que le festival en lui-même peut être vu pour certains comme un tremplin ?

Pour ma part, je trouve qu’un tremplin ne serait pas d’une grande importance. En revanche plusieurs salles sont désireuses d’accueillir le Festival 666 pour un tremplin ou un warm up. On en discute tranquillement avec elles. A ce jour rien n’est fixé, mais je pense tout de même qu’on s’essaiera à l’exercice début 2024.


Merci beaucoup et bon festival !