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TITRE:

PLEDGE OF HEALING (26 AVRIL 2023)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

ROCK ATMOSPHERIQUE



La vie est une question d'équilibre. Tel pourrait être le point de départ de l'album "One Step Closer" de Pledge Of Healing. Rencontre avec le duo Claire et Cyril.
CALGEPO - 02.05.2023 -
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Pledge Of Healing est l'incarnation musicale du Yin et du Yang. Formé de Claire et de Cyril, le groupe sort son premier album remarqué par son mélange  de rock indé, atmos, trip hop qui ne semble pas avoir de limite. Est ce que la musique peut être un gage de guérison pour les artistes et le public ? C'est la question à laquelle Claire et Cyril tente de répondre au fil de l'interview entre autres sujets.


Pledge of Healing est le fruit d’une rencontre artistique entre Cyril et Claire vers 2021. Comment a eu lieu cette rencontre et qu’est ce qui a été l’étincelle de ce coup de foudre ?

Claire : J’aime bien utiliser l’image d’une bouteille à la mer pour caractériser la façon dont on s’est rencontrés. On  a chacun envoyé la nôtre, sans attente particulière de timing ou de forme. Cyril souhaitant ajouter une voix sur ses compositions faites pendant le confinement, et moi à la recherche d’une nouvelle collaboration artistique. C’est par le biais d’une annonce de Cyril que tout a commencé. A la lecture des quelques lignes de présentation et à l’écoute de sa musique, j’ai eu l’intuition qu’il fallait que j’aille par là. J’ai donc répondu à l’annonce, on s’est appelés le jour même puis vus dès le lendemain. On s’est très vite rendu compte de la complicité, de la vibration commune, et de la complémentarité artistique. C’était complètement dingue ! Nous n’avions pas le même âge, on ne venait pas du même milieu, mais on se sentait malgré tout déjà très connectés. Par nos goûts musicaux, par notre amour de l’émotion et des musiques qui mettent les poils, mais aussi par notre vision commune de la vie et de l’humanité. Même si on était loin de s’imaginer ce qu’on accomplirait 2 ans après, on savait que quelque chose était né. Ça a été un moment fabuleux ! D’avoir cette chance de se rencontrer, d’unir nos univers et de nous investir dans ce nouveau projet passionnant !




Est-ce que vous aviez déjà une idée de l’orientation musicale dès l’origine ou bien ce premier album a-t-il été composé à l’instinct ?

Cyril : L’identité du projet s’est définie au fur et à mesure des compositions. Notre premier titre terminé, 'Rain To Light Up The Sun', est né d’une volonté de départ d’aborder des sonorités plutôt Trip Hop. Mais on a vite compris que ça aurait été impossible et castrateur de nous limiter à cette seule couleur. En réalité ce n’est pas le style qui a compté mais les ingrédients choisis. Nous voulions l’émotion en fil conducteur, c’était non négociable de ne pas frissonner et tout ce qui ne remplissait pas ce critère était abandonné ou repris jusqu’à ce qu’on “entende” de nouvelles idées. Ça a été par exemple le cas du titre “Life Explorer” pour lequel il manquait quelque chose. Nous avons ajouté un refrain lorsque l’inspiration est arrivée, 1 mois après avoir terminé sa composition ! Rien n’a été forcé, tout est venu naturellement. Un jour on a fait 2 morceaux, puis rien pendant une semaine à part quelques arrangements et l’écriture de textes. Et puis un titre comme 'Though The Storm' en revanche a été écrit et enregistré en 4h, une situation particulière, un trop plein à évacuer... On peut dire que cet album a été composé à l’instinct. Comme j’aime le dire, la création pour moi c’est un robinet. Une fois qu’il est ouvert tout s’écoule de manière fluide et libre sans intervention mentale et mathématique. La seule action intellectuelle est d’essayer de retranscrire le plus fidèlement possible ce qui est entendu, et c’est pas toujours facile !

Personnellement je nous vois comme des antennes, comme si on captait une énergie. Et avec tout ce qu’on a pu écouter et digérer, vivre même, le tout combiné à l’état d’esprit dans lequel nous sommes, cette énergie prend une forme ou une autre. C’est pour nous ce qui définit le choix des notes, des instruments, des arrangements, et même l’orientation du chant, sans avoir à répondre à un “cahier des charges” restrictif.


Ça rappelle le concept de dualité qui fait partie intégrante de notre identité. Le masculin et le féminin, le clair et l’obscur, la douceur et la force, la souffrance et la délivrance.


Quand l’album a-t-il commencé à être écrit ? Le confinement, les incertitudes, l’absence de relations sociales ont-ils eu un impact sur l’écriture des chanson ?

Claire :
Nous avons composé l’album entre mai et octobre 2021. Nous étions plutôt en fin de crise à ce moment-là,  le plus dur était passé. Mais je dirais que le contexte général a effectivement eu un impact dans la création de cet album, et ce à plusieurs niveaux. Il a en premier lieu joué le rôle de catalyseur car nous avions du temps, de l’espace et de la matière pour créer et exprimer des choses néanmoins déjà présentes et sous-jacentes. Quand notre vie et nos habitudes sont malmenées par les multiples restrictions, ça laisse de la place à d’autres activités, notamment à la créativité ! Pour ma part, il a aussi servi d’électrochoc. Moi  qui ne suis jamais malade, me retrouver clouée au lit presque 3 mois sans énergie ni envie a été la claque dont j’avais besoin pour prendre un nouveau départ et accéder à une nouvelle réalité ! C’était très ambivalent finalement. Ce climat ambiant très pesant et inquiétant, face à cette remise en question qui se présentait à moi comme un espoir et un renouveau très positif. Ça rappelle le concept de dualité qui fait partie intégrante de notre identité. Le masculin et le féminin, le clair et l’obscur, la douceur et la force, la souffrance et la délivrance.


Votre musique est un croisement entre trip hop, rock et progressif (la rencontre entre Massive Attack, Radiohead et Muse comme tel qu’indiqué sur votre bio), comment arrivez-vous à combiner tous ces styles en un seul ?


Cyril : Le fait de combiner plusieurs styles en un seul est davantage une conséquence qu’une démarche consciente. La musique c’est plutôt pour nous aujourd’hui comme la cuisine. Dans chaque proposition il y a des ingrédients qu’on aime moins, et d’autres qu’on adore. On a effectivement cité quelques groupes dans notre bio, parce qu’il fallait se définir, et ce sont des artistes qu’on aime beaucoup Claire ou moi. Mais ça n’est pas une chose très naturelle à faire en réalité. Les enfants ne comprennent pas toujours lorsqu’on leur dit qu’ils ressemblent à leur mère ou à leur père, parce qu’ils ont juste la sensation d’être eux-mêmes ! Parfois on nous compare même à des artistes qu’on ne connaît pas ! On a choisi ces groupes en référence, mais on aurait pu aussi citer David Bowie pour sa capacité à se renouveler sans cesse, des compositeurs de musiques de films, des groupes de métal comme          Devin Townsend ou Anathema, mais aussi de la world musique, de l’électro, du métal progressif…

En réalité c’est simple, nous répondons à nos envies, à notre inspiration, à nos émotions. Nous faisons du rock, assurément, puisqu’il y a des guitares électriques ! Mais si l’on doit tantôt composer un titre plutôt trip hop, le lendemain un riff métal, ou encore une aventure épique de 10min, on ne s’en prive pas.


C’est un album plein  d’espoir et d’optimisme, qui traite l’inconfort et la souffrance comme une composante essentielle à l’épanouissement et à l’amour.





La pochette de l’album est très imagée avec ce méandre d’escaliers qui mènent vers des portes ouvertes mais dont on ne sait pas ce qu’il se cache derrière et cette tête sans visage au centre. Quel est la symbolique qui se cache derrière cette pochette ?

Claire : Cette pochette réalisée par Melodie Archambault (MAD Brain Studio) illustre la thématique principale de l’album, à savoir l’introspection. Ce premier disque, c’est un disque post confinement. Et comme beaucoup cette période a été l’opportunité d’un changement de cap ! Nous avons expérimenté l’enfermement physique, mais nous avons vécu cette période plutôt comme une ouverture sur notre monde intérieur, et donc sur le monde en général. Car s’aventurer dans les tréfonds de soi, c’est aussi se reconnecter au tout, à notre essence même, à la vie ! Cet album et cette pochette témoignent de ce basculement, ce changement de paradigme. Chercher en soi ce qu’on pouvait autrefois chercher à l’extérieur. Ouvrir la boîte de Pandore qui nous amène à regarder en face nos peurs, nos angoisses, notre désamour de soi, et déconstruire cette vision manichéenne héritée de notre culture. Autant de portes à ouvrir et franchir pour passer de l’ombre à la lumière, ou encore pour expérimenter le champ des possibles. C’est un album plein  d’espoir et d’optimisme, qui traite l’inconfort et la souffrance comme une composante essentielle à l’épanouissement et à l’amour.


L’album sonne terriblement vivant avec des longs moments éthérés et des montées en puissance, en quoi cette couleur donnée à l’album était primordiale ?


Cyril : On est assez friands des musiques qui s’installent et posent une ambiance, une atmosphère particulière. Comme un voyage durant lequel l’auditeur peut se laisser transporter… Je suis, depuis tout môme, fan de cinéma. J’ai regardé beaucoup de films, et c’est quelque chose que j’aime retrouver, quel que soit le registre cinématographique : lorsque les éléments d’une intrigue sont doucement distillés les uns après les autres, sans qu’on ait pour autant le temps de s’ennuyer, et que tout finisse par se mettre en place. Ce ne serait d’ailleurs pas impossible un jour que je compose un titre à tiroirs ! Un titre qui, grâce à un fil conducteur, pourrait nous emmener d’un univers à un autre, comme certains films le font.


Ce mélange rappelle aussi le groupe The Gathering notamment à partir du tournant artistique issu de « Souvenirs » et la voix de Claire qui dans le timbre rappelle Anneke Van Giesbergen avec un faux air de Beth Gibbons, comprenez-vous ces références sans doute fortuites ?


Claire: Ça fait plusieurs fois effectivement qu’on nous cite ces belles références ! J’ai écouté Portishead à l’adolescence, sans pour autant avoir réellement dévoré leurs titres comme j’ai pu le faire avec Muse ou Radiohead, mais j’ai toujours beaucoup aimé cette voix entre douceur et écorchures. The Gathering par contre nous n’avions jamais écouté auparavant. On connaissait Anneke Van Giesbergen à travers ses collaborations avec Devin Townsend ou Anathema mais pas via son propre projet. Mais ça a suscité notre curiosité et à l’écoute de “Souvenirs” justement, on comprend mieux la comparaison !


Claire en outre apporte un peu plus de vie dans l’interprétation parfois proche de Bjork. Ce surplus de folie est quelque chose que Claire cultive ?


Claire : C’est un chouette compliment, merci ! Je dirais peut-être que j’essaie de cultiver l’authenticité et c’est justement ce que j’aime chez Bjork. Elle ne fait aucun compromis et affiche sa singularité avec une facilité déconcertante ! C’est très inspirant et admirable et dans cette optique, c’est vrai que je fais attention à ne  pas me brider dans mon interprétation. La musique peut effectivement être l’occasion de revêtir un costume, un masque. Pour nous c’est totalement l’inverse ! C’est un moyen de nous accomplir et de nous exprimer au plus juste de ce que nous sommes, et ce depuis la création de notre musique jusqu’à notre manière de gérer ce projet. Le chant est avant tout pour moi LE moyen d’expression le plus libérateur que
je connaisse ! Après une séance d'entraînement, c’est comme si j’avais fait une séance de sport ! Je considère que la technique vocale et la mélodie sont des outils, des moyens d’expression, et non une  finalité en soi.


Si tout le monde se plie à la norme, alors on finira dans un monde de pornfood musical


L’album contient 9 morceaux pour 54 minutes, à l’heure des playlists et du zapping musical, pesez-vous le fait que faire un tel album est un risque en étant à contre-courant des standards actuels de l’industrie musicale ? Qu’est ce qui vous à conduit à l’accepter ?


Cyril : Merci pour cette question, c’est un sujet important pour nous. Oui clairement on est conscients d’un tel risque. Mais ne pas le prendre conduirait finalement, si nous voulons absolument que ça fonctionne, à répondre au diktat mercantile des mass médias et de l’industrie musicale. Et à ce rythme, comme tout va de plus en plus vite et que beaucoup zappent au bout de quelques secondes pour consommer autre chose d’aussi éphémère, nous finirions probablement par devoir ne produire que des formats de 30 secondes simplement pour être aimés par le plus grand nombre. De notre point de vue, faire les choses pour respecter un courant ou un standard serait une erreur, nous trahirions notre art, nous nous trahirions nous-même, ainsi que le public avec lequel nous voulons un rapport vrai. Est-ce que Queen a eu raison de ne pas céder lorsqu’ils ont fait Bohemian Rhapsody ? Est-ce  que Pink Floyd aurait dû réduire Atom Heart Mother de 23 à 3min30 ? L’expérience d’un titre comme Lights de Archive est unique, et le morceau dure 18 minutes ! Nous sommes tellement reconnaissants envers ces artistes pour les chemins qu’ils ont ouverts ! Ils ont créé, c’était comme ça, et ils ont partagé leurs émotions sans se trahir. Au-delà de leurs influences musicales, ils sont avant tout pour nous des exemples de liberté artistique !

Et puis pourquoi les gens ne seraient-ils pas capables de ressentir, de prendre le temps d’écouter, de réceptionner et d’apprécier des morceaux de 6 minutes si on le leur propose et que ça a du sens pour eux ? Depuis la sortie de l’album, nous avons pu constater que beaucoup de personnes, pourtant habituées aux formats courts uniquement, accueillent très facilement nos morceaux de 7 minutes. Si tout le monde se plie à la norme, alors on finira dans un monde de pornfood musical, on ne fera que des chansons avec les 4 accords magiques et on laissera (c’est déjà le cas) des algorithmes composer en fonction de ce qui se vend le plus (ou ce qui est le plus matraqué conduisant à rentrer dans n’importe quel cerveau). Mais attention, qu’on ne se méprenne pas, j’adore des groupes comme Nickelback, qui font une musique très directe souvent qualifiée de commerciale. Simplement ils adorent ce qu’il font et le font avec sincérité.


L’un des titres les plus réussis de l’album est ‘Hopes And Dreams’ qui est assez lent et poignant avec le chant habité de Claire tout en émotions qui lentement explosent. Ce rendu était-il un grand défi à maitriser pour trouver l’interprétation juste et ne pas être submergé ce qui aurait conduit à surjouer ?

Claire : Merci beaucoup déjà pour ce retour sur 'Hopes And Dreams' ! Ça fait chaud au cœur que ça puisse être réceptionné de cette manière ! Comme pour la création de notre musique, on essaie de ne pas intellectualiser son interprétation. C’est plutôt comme ça que je qualifierais le surjeu, “fabriquer” une émotion en faisant travailler le mental plutôt que le cœur. Et pour ne pas tomber dans cet écueil, je mise beaucoup sur le lâcher prise et l’acceptation de l’imperfection. C’est un travail de tous les jours qui n’est jamais acquis ! D’autant plus que le défi réside ensuite à ne pas me laisser submerger en effet. Une question d’équilibre finalement. Je sais que je dois faire attention à ne pas conscientiser les paroles lorsque
je chante, sinon c’est larmes de crocodile assurées ! Les mots remuent beaucoup trop de choses en moi et ce n’est pas non plus le but de me laisser envahir par l’émotion jusqu’à ne plus pouvoir l’exprimer par le chant. Alors je me raccroche à la toute première chose qui me fait vibrer, à savoir la musique. C’est elle qui  m’ouvre la voie d’une interprétation juste. Je ne pense pas à ce que je raconte, j’essaie simplement d’accorder ma vibration à celle des instruments. C’est très instinctif en réalité. Quand je lâche prise, je me laisse porter complètement par l’ambiance et le ton donné par la musique. C’est d’ailleurs comme ça que l’on crée. Les paroles viennent en dernier, une fois les instruments et la ligne de chant posés.





L’album évoque aussi la confiance en soi et en l’autre notamment semble-t-il sur le titre ‘What I Have Left’, titre certainement très personnel, concevez-vous l’écriture et la composition comme une sorte de catharsis ?


Claire : Oui complètement ! En réalité, Pledge Of Healing ne représente pas seulement un projet musical pour nous. C’est un projet de vie, en lien avec notre évolution personnelle, il fait partie intégrante de nous, il est indissociable de nous. La musique a toujours été importante dans nos vies. Comme refuge, comme exutoire, elle nous a aidé dans les moments difficiles à exprimer nos peines et à nous « recalibrer » par ses vibrations. Elle nous a sauvé en quelque sorte. Ce nom de groupe, son essence même, c’est notamment pour ne pas oublier à quel point la musique coule dans nos veines. Pour nous rappeler l’engagement que nous avons pris pour nous même, d’aller de l’avant, de devenir nous, de reprendre notre responsabilité dans notre propre guérison. C’est un serment que l’on s’est fait, de ne pas nous laisser tomber !


Vous accordez une importance particulière à la musicalité avec parfois de longues musicales et deux titres instrumentaux ‘Too Late’ et ‘Though the Storm’ (qui lui contient quelques vocalises qui accentuent le fait que la voix est aussi un instrument). Que représente pour vous ces passages essentiellement instrumentaux ?

Cyril : C’est vrai tu as raison ! Nous ressentons d’abord la musique, et comme tu le dis le chant est aussi un instrument. Claire dit parfois que s’intéresser aux paroles, les écouter et les traduire, est une manière d’aller plus loin et d’apporter une nouvelle dimension. Mais lorsqu’une musique est composée, nous tenons  à ce qu’elle soit déjà “autonome”, que les émotions soient déjà présentes. Et du coup lorsqu’il y a du chant,  c’est un vrai plus, une valeur ajoutée. Pour les 2 morceaux que tu cites, c’est Claire qui a fait le choix de ne pas chanter de mots, estimant qu’elle apporterait davantage en soutenant et en complétant la musique par ces mélodies vocales. C’est un choix humble, au service de la musique.


En réalité nous n’avons pas cherché à nous limiter.


Pour un premier album, beaucoup de groupes essayent d’en mettre plein la vue et se lâchent complètement, comment avez-vous réussi à canaliser vos idées ?

Cyril : On ne l’a pas vraiment fait ! Les morceaux sont arrivés les uns après les autres de manière très naturelle. En fait, lorsqu’une idée arrive, elle vient avec l’ensemble. Quand j’entends une mélodie de piano,   ou un riff de guitare, je ne prends pas l’instrument immédiatement pour jouer, je me laisse envahir et permets à la musique de se développer. Au moment où tout est en place, je m’y colle et je cherche à jouer ce que j’ai entendu au départ, avant de tout enregistrer dans la foulée. Ça n'est pas vraiment mémorisé,
c’est juste instantané. A tel point qu'il nous a fallu tout apprendre lorsqu’il était question de répétitions et de concerts quelques mois après avoir terminé l’album. En réalité nous n’avons pas cherché à nous limiter. C’est intéressant ce que tu dis et ça nous fait plaisir, car on peut aussi taxer cette musique parfois de grandiloquente du fait de certaines orchestrations. D’ailleurs depuis peu nous l’avons requalifiée en Cinématic Rock, c’est beaucoup plus simple pour nous ! C’est plus parlant, et ça nous permettra de continuer à proposer des choses différentes, parfois orchestrées, parfois électros, des ambiances ou d’autres passages instrumentaux. Nous serions très malheureux de devoir nous brider. Comme disait Claire, c’est le projet de notre vie, l’endroit on peut tout exprimer !


Quel a été le plus gros défi à relever pour la réalisation de ce premier album ?


Claire : Je dirais que ça a été l'autoproduction. On avait un album, mais aucune connaissance dans la manière de le produire, de le promouvoir et de le diffuser. Alors il a fallu avant tout nous “former”, prendre des conseils à droite à gauche, pour pouvoir faire les choses correctement, y donner du sens, et mettre toutes les chances de notre côté. Ça a été très motivant et enthousiasmant d’apprendre et de se renseigner sur les rouages du métier et les différentes étapes d’un tel projet ! Mais ça a été très prise de tête aussi ! On a pas mal tergiversé et douté sur plusieurs sujets, car on avait peur de faire des erreurs. Ça a été un très bon exercice du coup, pour nous détacher de ce schéma très “matricé” qui consiste à vouloir suivre une recette à la lettre. C’est très rassurant c’est sûr, mais on a pu constater que chaque chemin est différent. Que ce qui est bon pour nous ne l’est pas forcément pour d’autres. On s’est donc laissé certaines libertés, pour ne pas perdre notre instinct et notre créativité et saisir les opportunités au moment elles se présentaient.


Vous avez travaillé à deux sur cet album hormis le titre ‘Thrill Ride’ composé avec Anthony Machado. C’était totalement voulu de vous retrouver entre vous deux essentiellement pour travailler ?

Cyril : Pour ma part, je n’ai jamais eu l’expérience de composition en groupe dans le sens tout le monde apportait des idées. Dans toutes les formations que j’ai connues, la composition était le fait de 2 personnes. Je crois même que je n’ai pas souvenir de groupe que j’aime dans lesquels ça se passe comme ça, ou si peu. C’est presque toujours un binôme.. On a trouvé naturellement un équilibre entre moi qui apportais la musique et Claire qui y posait son chant et ses textes. Tout a été très rapide, fluide.


Avez-vous pu trouver des dates de concert pour faire vivre cet album sur scène ?

Cyril : Oui nous venons de nous produire il y a quelques jours sur une scène à Orléans, c’était incroyable ! Le public a été très réceptif et nous a porté, poussé à donner plus, on a passé une super soirée ! Nous avions beaucoup travaillé en amont mais c’était notre 1ère scène avec toute l’équipe. J’espère qu’il y en aura beaucoup d’autres car nous prenons beaucoup de plaisir à jouer ensemble, nous sommes pour plusieurs amis depuis 15 ans, certains sont amis d’enfance, c’est la famille…
De plus, nous avons pu enfin voir comment les gens réceptionnaient les musiques, ça nous a galvanisé pour la suite ! Le prochain concert est dans 1 mois maintenant, le 1er juin à l’Astrolabe à Orléans. On a vraiment hâte, on y jouera l’intégralité de l’album et 2 titres inédits, vous viendrez ?


Qu’attendez-vous de cet album ?

Claire : Qu’il vive justement ! Qu’il puisse être partagé, en live et au-delà. On voit la 1ère impulsion de la création comme une manière de s’exprimer, d’évoluer, donc plutôt tournée vers soi. Mais pour nous l’art est aussi   fait pour être diffusé au maximum et proposé le plus largement possible ! Alors on attend de cet album qu’il voyage, qu’il touche, et qu’il fasse des petits !


Un dernier mot pour les lecteurs de Music Waves…

Merci d’avoir lu cette interview jusqu’au bout ! On espère vous avoir donné envie d’écouter notre musique ! De manière plus générale, on ne peut que vous inciter à être curieux, avoir confiance en vos propres ressentis, et ne pas compter sur les mass médias pour développer votre culture, car ils ne sont pas pour ça. Restez ouverts, allez voir des concerts, les musiciens n’attendent que ça de vous rencontrer, de partager avec vous ! Et continuez de soutenir Music Waves et tous les webzines, magazines, sans lesquels il n’y aurait plus de ponts entre les artistes et le public, sans qui nous ne serions pas à répondre à ces questions et parvenir jusqu’à vous !



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