Entre la diffusion fin janvier du nouveau "Caméra Café" et le quatrième album de Ma guitare s'appelle reviens -"Esperanza"- l'actualité d'Yvan Le Bolloc'h est extrêmement chargée... Malgré tout, nous avons pu nous poser et échanger longuement avec cet artiste protéiforme dont l'engagement sans limite n'a plus de secret et qu'on a à nouveau pu entrevoir au détour de l'interview enflammée qu'il a accordé à BFM à propos des réformes des retraites... Rencontre avec un artiste profondément humain pour un échange sans filtre autour de l'espoir et de la communauté gitane si chère à ce Breton attachant !
Quelle est la question qu’on t’a trop souvent posée et à laquelle tu aurais marre de répondre ?
Yvan Le Bolloc'h : "Qu’est-ce que fout un Breton chez les Gitans ?" (Rires) !
Et on ne te la posera pas. En revanche, ton actualité est la sortie du quatrième album "Esperanza" d’Yvan Le Bolloc’h et ma Guitare, là jusqu’où 2009, le groupe s’appelait Yvan Le Bolloc’h et ma Guitare s’appelle reviens. Pourquoi ce changement de nom ?
Ça ne tenait pas sur les affiches, c’était trop long
Sérieux ?
Oui (Rires) !
Le dernier album en date "La Manoucherie Royale" est sorti en 2013. Dix ans se sont écoulés entre cet album et "Esperanza". Qu’est ce qui explique ce long laps de temps entre deux albums ? Doit-on voir ici une compétition entre toi et Francis Cabrel qui aime aussi prendre son temps entre deux albums ?
(Rires) C’est très, très aimable de nous mettre sur la même ligne de départ que Francis Cabrel -le barde d’Astaffort- qui n’est pas insensible d’ailleurs aux douces mélodies de la rumba flamenca puisqu’il avait lui-même convoqué Nicolas Reyes (NdStruck : chanteur des Gipsy Kings) sur la chanson ‘La Corrida’.
Non, c’est simplement la vie qui va et vient avec ses joies, ses peines… Il y a des choses qui m’ont particulièrement touché pendant ces dix années. Et puis, tu rajoutes à ça une épidémie qui a mis le pays à l’arrêt… Pour être tout à fait honnête avec toi, notre album devait sortir un mois avant le confinement : tout était prêt…
A notre niveau, on n’a pas de maison de disques derrière nous -ni devant, ni même sur le côté (Sourire)- : tout ce qu’on fait est très artisanal !
J’entends, mais on est sorti de cette crise et des confinements depuis au moins an… Pourquoi ne pas l’avoir sorti à ce moment ?
Absolument ! Le tournage des 20 ans de Caméra Café est venu se greffer dessus… C’est le problème des multi-casquettes, à un moment, c’est une question de priorité et puis d’enjeux économiques également ! Sachant que ce film, on l’a coécrit mais coréalisé, co-monté, co-mixé et co-promotionné avec mon camarade Bruno… On a fait tout le boulot à deux et je ne pouvais ajouter la promotion de cet album…
Le premier single du nouvel album est sorti en 2020, en pleine pandémie et l’album sort trois ans après. Tu as dit que cet album était prêt avant la pandémie mais on aurait pu penser que cette crise avait impacté l’écriture de cet album, à commencer par son titre "Esperanza" ?
Bien sûr, nous, les artistes ne sommes pas étanches avec les préoccupations de nos proches concitoyens. Quand il fait froid, on s’enrhume. Quand les gens n’ont plus de pouvoir d’achat pour aller dans les salles de spectacle, on tousse aussi… A mon niveau, je ne suis pas étanche à tout ça mais il y a peut-être des vedettes qui sont au-dessus de ça et qui ont une maison de disques ou les reins suffisamment solides pour pouvoir se permettre de faire de la sélection dans leur public en leur réclamant par exemple de tous aller se faire vacciner parce qu’on l’a vu aussi ça…
‘Humanidad’ fait le constat de ce qui nous arrive [...] on ne pourra pas dire qu’on ne savait pas !
Nous sommes d’accord mais plus encore que le titre de l’album, à l’écoute de titre comme ‘Humanidad’ ou l’instrumental ‘Un Mundo Nuevo’ aux titres également évocateurs, on penserait que l’écriture de ces chansons a été directement influencée par la pandémie qu’on a vécue ?
Je vais le dire de façon tout à fait modeste, avec toute l’humilité qui caractérise le Finistérien au pied du menhir, il faudrait peut-être y voir le fait que c’est peut-être le boulot des artistes soit de monter sur le sommet d’un menhir, soit de prendre des échasses… en clair, prendre du recul pour essayer de voir ce qui nous attend !
Je veux dire par là que ‘Humanidad’ fait le constat de ce qui nous arrive. Notre position nous permet de voir un tout petit peu ce qui risque de nous tomber dessus. Et il ne faut pas être grand devin pour s’apercevoir qu’on laisse à nos enfants, un tableau plein de noirceurs et d’inquiétudes, que ce soit la guerre autour des ressources naturelles, que ce soit l’extinction des espèces, que ce soit le réchauffement climatique, la disparition des glaciers… Aujourd’hui, j’ai envie de te dire que c’est quand même incroyable -même si c’est sous nos yeux- on ne pourra pas dire qu’on ne savait pas !
J’aurais 20 ans aujourd’hui peut-être que je finirais en hôpital psychiatrique, peut-être que je serais tenté de me jeter par la fenêtre ou de rester dans ma chambre à pleurer tout mon soûl parce qu’on laisse, quoi ! C’est effrayant !
A l’instant où nous réalisons cette interview, la jeunesse à qui on laisse une planète dans un piteux état, deux ans de confinement -on leur a pris deux ans de leur vie-, le Front National a 80 députés, la perte des glaciers, la montée des eaux, le chômage, la précarité, des files devant les Restos du Cœur et 5 euros de moins sur les APL, notre président qui dit que ce n’est pas facile d’avoir 20 ans en 2022… je me dis que ces mêmes jeunes qui manifestent ont compris grâce à une conscientisation absolument expresse des enjeux de la réforme des retraites. Ils ouvrent les yeux et voient bien qu’autour d’eux, que ce soient leurs parents ou leurs grands-parents, personne n’a envie, ni même les capacités de pouvoir travailler deux ans de plus sans hypothéquer son temps de vie à la retraite…
J’aurais du mal à me regarder dans la glace si je ne participais à cette lutte sociale qui est historique et déterminante !
Tu nous dépeins un tableau noir de notre monde. N’es-tu pas fatigué de ce constat et ces combats que tu mènes, notamment sur la réforme des retraites où tu es en première ligne ?
Fatigant, ça l’est ! Perturbant, ça l’est ! Il y a effectivement une fatigue nerveuse qui se met en place mais quand on fait la part des choses, je me dis qu’en ce moment-même où nous réalisons cette interview, il y a des gens -des hommes, des femmes- qui sont en grève depuis 20 jours et qui sont en train de se mettre dans une situation financière très périlleuse pour les droits des copains. Donc non, je ne me plains pas au contraire, ça fait partie de mon boulot : j’aurais du mal à me regarder dans la glace si je ne participais à cette lutte sociale qui est historique et déterminante !
Chacun prend ses responsabilités mais il me semble que c’est une question d’humanité : un ou une artiste qui a accès aux grands médias et réalise la promotion d’un film, d’un disque, d’un spectacle… se doit de manifester son désaccord ! Qui ne dit mot, consent…
On sait que c’est un sujet qui te tient particulièrement à cœur, mais on va parler de ton album qui contient toujours ces ambiance manouches…
Attention, il y a un contresens à ne pas faire : manouche, non !
… gitan alors…
Absolument !
Les Tsiganes -qui est un terme générique- regroupent les Manouches, les Gitans, les Sintis, les Yéniches, les Roms… bref, les hommes et les femmes qui sont partis de l’Inde au XIXe siècle et qui se sont essaimés à travers le Monde entier, certains sont passés par le Nord de l’Europe pour aller jusqu’en Bohème par exemple ce qui a donné le nom de Bohémien…
Les Manouches -qui veut dire Homme du dehors- ont donné Biréli Lagrène, Django Reinhardt… c’est le fameux jazz manouche…
… Revu au goût du jour avec Thomas Dutronc qui l’a remis au goût du jour récemment…
Absolument ! En y ajoutant du chant parce que c’est rarement chanté…
Et il y a ceux qui sont passés par le Sud et qui sont descendus vers le Maroc, l’Espagne, l’Algérie… ce sont les Gitans ! La musique que pratiquent les Gitans, c’est la rumba flamenca qui est une catégorie du flamenco. Le flamenco peut être comparé au jazz dans sa vastitude : c’est la Bulería, c’est aussi la Martinete, c’est un Tango… et tu as la rumba flamenca qui est la musique populaire qui représente le mieux le flamenco parce qu’elle est en quatre temps. C’est celle qui a été mise en lumière par un mec qui s’appelle Peret connu pour sa chanson ‘Un borriquito como tu’ qui a fait l’Eurovision… et c’est également une figure légendaire à Barcelone parce que c’est celui qui a théorisé la technique du ventilador.
Excuse-moi de prendre un aspect un peu professoral mais comme le monde sur Music Waves sait de quoi il retourne (Sourire). La rumba flamenca a été popularisée par Peret à Barcelone qui a traversé les montagnes et c’est arrivé en France via sans doute les réfugiés espagnols qui fuyaient Franco et c’est ainsi que Manitas de Plata est devenu ce qu’il est devenu et a vendu autant de disques que Michael Jackson -ce dont nous sommes très fiers- et ensuite repris par les Gipsy Kings et Kendji Girac…
Au travers de ton historique, on se rend compte que la musique gitane est très ouverte et variée, loin du cliché communautaire du monde gitan…
En fait, les baladins, les artistes tsiganes ou gitans qui soient chanteurs, guitaristes, violonistes… au cours de leurs pérégrinations ont intégré les coutumes musicales de chaque pays où ils élisaient domicile… C’est pour ça que les Manouches ont un peu ces influences ashkénazes, juives d’une certaine manière parce que partout où ils sont allés, ils ont pris ce qu’il y avait de mieux dans la culture musicale du lieu…
J’ai eu une période disco funk assez marquée...
Après cette introduction historique dirons-nous, parlons de cet album qui contient plusieurs reprises : ‘Let the Music Play’ de Barry White et ‘My Life is Going On’ (Casa De Papel) de Cecilia Krull. Comment a été arrêté le choix de ces titres ?
C’est marrant parce que j’ai beaucoup, beaucoup écouté Barry White quand j’étais petit. J’ai eu une période disco funk assez marquée avec des groupes comme Delegation, Shalamar, Imagination… : à l’époque, je me trémoussais et frottais mes espadrilles sur les dancefloors et j’adorais ça ! Et Barry White, c’est presque une icône de presque deux mètres avec un coffre pas possible…
Et comme nous aimons faire des reprises, on avait repris -avec j’espère honneur- ‘Les mots bleus’ de Christophe. On avait comme projet de reprendre une chanson de Jean Ferrat ‘La femme est l’avenir de l’homme’ en version raï…
Le Gitan de l’an 2000 certes a été bercé par les Gipsy Kings mais
également avec Barry White, Carlos Santana ou que sais-je encore…
… et pourquoi ça ne s’est pas concrétisé ?
Parce que celui qui devait l’interpréter Idir est mort… mais on la fera peut-être avec Faudel : il est parti s’exiler au Maroc mais je dois lui proposer…
On a une culture de reprises -qu’on essaie de faire sans accroc (Rires)- et donc, j’étais fan de Barry White et j’ignorais que le soliste de Ma guitare s’appelle reviens Patrick Baptiste a été comme moi marqué par ce chanteur. Il est venu avec une maquette qu’il m’a fait écouter et j’ai trouvé ça énorme : il avait également vu cette séquence incroyable de Jamel qui lui aussi a fondu devant Barry White sur les plateaux de Nulle Part Ailleurs… Cette séquence nous a tous marqué et aujourd’hui, le Gitan de l’an 2000 certes a été bercé par les Gipsy Kings mais également avec Barry White, Carlos Santana ou que sais-je encore…
Et pour l’anecdote, Patrick Baptiste est dorénavant guitariste des Gipsy Kings depuis un an et demi, expliquant le décalage de la sortie de notre album…
…. et ça ne va pas être compliqué la situation pour vos concerts ?
Ça va être compliqué mais on a une formidable alternative avec un autre guitariste, Kader Fahem… Et puis de toutes façons, un musicien doit toujours avoir son remplaçant mais avec les Gitans, ce n’est pas toujours évident à caler (Rires) !
Je n’ai pas monté un groupe de musique gitane pour rien !
A ce titre, on a le sentiment que le rapport entre les membres du groupe est très fort, au point que plus de que parler de groupe, on pourrait parler de famille…
Oui, oui, c’est une famille parce qu’on se connaît évidemment depuis très, très longtemps… Je n’ai pas monté un groupe de musique gitane pour rien ! Je ressentais d’abord un grand intérêt, une fascination pour leur musique mais ensuite, évidemment, la musique est le fruit direct de la culture gitane…
Qu’est-ce que la culture gitane ? Comment ça se définit ? Quelle est la place de la femme, des anciens, de l’amitié, de la parole donnée… dans la culture gitane ? C’est le cheminement logique… C’est-à-dire que la musique, c’est d’abord des hommes et des femmes et bien sûr, la famille -comme tu dois t’en douter- est un soubassement fondamental de la culture gitane, j’ai même envie de te dire que le Gitan naît, grandi, vit et meurt dans le cadre familial : tu ne trouveras pas de vieux gitan dans des Ehpad, ça n’existe pas !
Par conséquent, quand un Gitan te donne sa confiance, ça n’a l’air de rien mais il faut bien mesurer les enjeux c’est-à-dire que je sais bien d’où je viens, je suis un Gadjo. Maintenant, ils m’appellent le Gitan du Finistère et composent des titres pour rendre hommage d’une certaine manière à mon engagement dans cette musique, dans cette culture et dans le fait que j’ai de temps en temps porté la juste parole pour les défendre… Il n’y a pas longtemps, un sénateur -Hervé Marseille- qui a comparé l’Assemblée Nationale à un camp de Gitans vu que ça criait et que ça s’invectivait…
De mon point de vue, ça ne pouvait pas être autrement que Ma Guitare s’Appelle Reviens soit une famille ! Il faut comprendre que travailler avec des Gitans, c’est aussi accepter et prendre en cause leur mode de vie ! Surtout qu’ils détestent voyager et c’est assez paradoxal c’est-à-dire que ce qui compte pour eux, c’est d’être à moins de 45 centimètres du premier membre de la voyage et en permanence et le plus longtemps possible… Dans la caravane, on a tout : la maman, la famille, les enfants, le frigo et la bouffe… Donc ils restent ensemble, soudés le plus longtemps possible.
On marche sur les travées de groupes familiaux comme les Gipsy Kings
Est-ce que cela explique ta vie…
… un peu nomade (Sourire) ? Bien sûr, ce côté vie en caravane avec les miens- mes enfants et ma femme- ça me tient à cœur depuis de longues années. Donc, la famille est très importante pour moi, pour eux, c’est fondamental… Donc évidemment, la jonction des deux ça fait une super grande famille : famille nombreuse, famille heureuse !
On marche sur les travées de groupes familiaux comme les Gipsy Kings qui sont frères, cousins… et il n’y avait pas de raison pour que ça soit différent ! Et du coup, ma femme et moi sommes parrains d’un petit Gitan, le fils du guitariste soliste, Patrick Baptiste.
Dans le prolongement, la pochette de l’album est très symbolique et colle bien au titre "Esperanza" où vous apparaissez heureux sous un ciel bleu et sans nuage - même si ça peut paraître paradoxal au regard du contexte actuel. Quel est le symbole derrière cette pochette ?
Il y a un symbole : l’écharpe qui apparaît sur cette pochette s’est envolée avec le vent et on ne l’a jamais retrouvée (Rires) !
Comme disent les Gitans "Jamais plus heureux qu’aujourd’hui !".
C’est la déclinaison gitane du Carpe Diem…
Exactement ! C’est-à-dire qu’aujourd’hui, on se parle, on est en vie mais demain… Hier, ça n’existe pas parce que dans la culture gitane, il n’y a pas de passé puisqu’il n’y a rien pour fixer le passé : il n’y a pas de photographe, pas de film, pas de livre d’historique écrit par des Gitans… C’est un peuple sans passé…
Le seul héritage qui reste c’est cette musique la rumba flamenca ! Notre boulot, c’est de faire en sorte qu’elle perdure…
Et toi comme d’autres avant toi, en gravant sur disque cette culture, est-ce un moyen pour toi de pallier ce manque ?
Oui en quelque sorte… Et le fait de reprendre du Barry White prouve que le Gitan de l’an 2000 est sur Internet, les réseaux sociaux, il écoute de la musique "contemporaine", il se cultive… Par exemple, Patrick Baptiste voue une passion absolument incroyable pour Ennio Morricone : il s’inscrit dans une certaine modernité…
Mais le seul héritage qui reste c’est cette musique la rumba flamenca ! Notre boulot, c’est de faire en sorte qu’elle perdure…
La musique est un fil invisible qui relie les hommes
On a évoqué la pochette de cet album "Esperanza" mais penses-tu que le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui est porteur d’espoir ? En quoi as-tu foi ?
J’ai foi en la six-cordes parce que dès qu’on a bien mangé et qu’on prend la guitare, on va se régaler ! C’est notre boulot d’artiste, d’ouvrir des fenêtres vers la joie, la solidarité, le rapprochement des peuples… La musique est un fil invisible qui relie les hommes, n’est-ce pas ?
On le savait, et cette interview confirme ton engagement en tant que citoyen et artiste mais à notre époque, les artistes sont de moins en moins engagés contrairement aux années 1980 notamment avec des icônes comme Daniel Balavoine, Coluche…). Comment expliques-tu que ces artistes qui peuvent -doivent ?- éveiller les consciences ne le font plus ?
Ils sont à l’image de l’affaissement idéologique de notre époque…
A cet égard, regrettes-tu de vivre dans l’époque actuelle ?
(Rires) Je ne me pose pas la question ainsi, mais il y a des choses qui me donnent espoir parce qu’un artiste, s’il n’est plus en lien avec ce qu’il se passe, s’il est coupé des réalités… comment peut-il faire danser les foules ?
Mais oui, il y a un affaissement idéologique et ça me fait froid dans le dos !
Et arrives-tu à faire la part des choses quand tu croises certains artistes qui ne s’engagent pas ou pire soutiennent des décisions contraires au peuple ?
Oui, j’arrive à faire la part des choses, on ne peut pas tous être des Fidel Castro ou des Che Guevara. Chacun fait à sa mesure mais il faut bien voir qu’on vient d’une séquence où le représentant de la CGT des comédiens, des techniciens du spectacle était Jean-Paul Belmondo, l’acteur le plus populaire de France qu’on n’ait jamais eu ! Et après lui, il y a eu Michel Piccoli et avant lui, Gérard Philipe, Picasso, Yves Montand, Simone Signoret…
Historiquement, la culture a toujours été à gauche et ça montre l’affaissement complet de notre corpus idéologique : ça devrait nous interroger !
Et pour revenir et finir sur ton actualité, qu’attends-tu de cet album ?
Qu’on en vende des wagons sur des plateformes qui ne paient pas leur impôt en France (Sourire) ! Qu’on en vende pour qu’on puisse continuer à en fabriquer et que les choses restent aussi simples qu’un coup de rosé, quelques olives et une guitare…
On a commencé par la question qu’on t’a trop souvent posée au contraire quelle est celle que tu souhaiterais que je te pose ou à laquelle tu rêverais de répondre ?
(Silence)
J’ai réussi à clore le bec d’Yvan Le Bolloc’h…
(Rires) Direct : ça m’a bien calmé !
Ce qui m’importe, c’est que la culture gitane perdure et qu’on vende suffisamment d’albums pour acheter des guitares et les distribuer dans les campements de Gitans parce que pour l’instant, ils sont à douze sur une pelle… ce qui explique notamment pourquoi notre guitariste soliste a ce jeu si particulier c’est-à-dire qu’il joue à l’envers sans prendre le soin d’inverser les cordes : il attaque les cordes aiguës en haut et tu me demandes comment c’est possible (Rires) !!!
Merci beaucoup
Je t’en prie : j’adore ces petites interviews au coin du feu dans lesquelles tu peux vraiment partir et prendre des Départementales (Rires)…
Merci à Calgepo pour sa contribution...