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TITRE:

KO KO MO (08 FEVRIER 2022)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

ROCK



Groupe de scène par excellence, Music Waves a rencontré le duo Ko Ko Mo qui nous présente son nouvel album "Need Some Mo"...
STRUCK - 30.03.2022 -
9 photo(s) - (0) commentaire(s)

A l'image de son line-up réduit à son plus simple appareil, le duo nous propose son nouvel album "Need Some Mo", véritable condensé d'énergie rock à découvrir sur scène... A l'issue de cette interview, vous en saurez un peu plus sur cette découverte rock à suivre de près...





Quelle est la question qu’on vous a trop souvent posée et à laquelle vous auriez potentiellement marre de répondre ?

K20 : "Pourquoi Ko Ko Mo ?" (NdStruck : Ko Ko Mo est le nom du dernier chef amérindien "Ma-Ko-Ko-Mo" mais également un lien avec les racines blues en hommage à James "Kokomo" Arnold qui écrit la chanson ‘Sweet Home Kokomo’ reprise par Robert Johnson en ‘Sweet Home Chicago’)


Et on ne vous la posera pas…

K20 : (Rires)


On peut dire que l’année 2022 commence bien pour Ko Ko Mo avec la signature chez PIAS et ce nouvel album, que va vous apporter cette signature et ne craignez-vous pas de perdre un peu de votre liberté ?

Warren : Non, parce qu’on reste indépendants, on garde la main sur tout ce qui est artistique, ce qui est essentiel pour nous ! Cette signature va nous apporter de la visibilité et puis surtout de l’aide et de l’espace de disponibilité dans nos têtes pour n’avoir à penser qu’à l’artistique et pas trop se disperser sur les réseaux même si on le restera quand même, mais on sera épaulés et ça fera la différence…

K20 : On reste quand même une famille depuis huit ans, depuis qu’on est ensemble avec LMP… On n'est que deux sur scène mais il y a toute une équipe derrière et effectivement, PIAS est un gros soutien avec un contrat de distribution, ça ouvre plus de portes, peut-être plus de dates de concerts…


Mais dans ces conditions, pourquoi se retrouver ici au Hard Rock Café et pas dans les locaux de PIAS ?

K20 : Parce que nous avons fait appel aux services d’un attaché de presse, l’agence Replica qu’on a eu l’occasion de rencontrer avant la signature chez PIAS d’ailleurs. On a le même état d’esprit… Malgré tout, il y a toujours LMP, il y a PIAS, il y a Replica… c’est toute une équipe où chacun a son rôle !


Sur scène, il y a une liberté à deux qui est incommensurable par rapport à n’importe quel groupe de trois ou quatre…




Les formations à deux sont plutôt rares de nos jours (hormis Crown Lands) ou soit on est solo soit minimum trois pourquoi un tel choix ?

Warren : Je trouvais plutôt que ce genre de formule était de plus en plus visible, peut-être pour des raisons économiques (Rires)…

K20 : Ce qui n’est pas notre cas (Rires) !

Warren : Ça s’est fait tout à fait par hasard….

K20 : Tout à fait. On a commencé ainsi des dans bars ; on avait fait le premier album en constatant que ça manquait d’un clavier, d’un saxophoniste ou d’un bassiste mais comme ils sont toujours en retard, on n’en a pas pris… Ça s’est fait comme ça et on prône ça parce que sur scène, il y a une liberté à deux qui est incommensurable par rapport à n’importe quel groupe de trois ou quatre…


Malgré tout, n’y a-t-il pas certaines choses difficiles à retranscrire sur scène dans ce format ?


K20 : Tu compenses avec l’énergie. Nous sommes un duo mais c’est un duel en même temps… C’est vrai que c’est une liberté et peut-être que grâce à ça, nous avons pu tourner un petit peu partout dans le monde : c’est facile de voyager à deux.

Warren : C’est un confort fou en termes organisationnel !


On aurait pu prendre d’autres exemple mais ‘Tracking My Soul’ démontre qu’il n’est pas nécessaire d’être nombreux pour faire du bruit et traduit un disque à l’ensemble énergique et direct, sans fioriture, c’était la ligne directrice de cet album ?

Warren : Un peu, oui !

K20 : Après toute cette merde, on voulait refaire un petit retour aux sources en reprenant les basiques de notre duo guitare/ batterie ou basse/ batterie et chant et aller à l’essentiel !

Warren : Aller à l’essentiel et prendre le temps du mûrir les morceaux pour épurer au maximum, ce qui est finalement beaucoup plus dur que de produire et superposer des couches qui est la facilité… C’est un petit peu la frustration qu’on a sur les albums précédents parce qu’on a les faits pendant les tournées et on n’a pas eu vraiment de pause pour tout faire d’un coup à l’ancienne…


Et ne craignez-vous pas que demain -quand tout ira mieux, vous serez à nouveau fréquemment sur la route-, l’écueil que vous soulignez des précédents se reproduise ?

Warren : Non parce qu’on s’est complétement réorganisés avec le Covid. Comme nous étions toujours en tournée, nous ne répétions jamais par exemple, vu que nous sommes deux, s’il fallait changer un truc, on se le disait avant de monter sur scène… Et forts de cette expérience, on s’est dit que ce serait bien d’avoir un petit endroit à nous pour composer, enregistrer un morceau un week-end par exemple : en gros, que ce soit aussi rapide mais mieux fait !

K20 : On a eu le temps de se poser, acheter du matos, enregistrer et trouver notre son…


Certes mais si on ajoute aux dates qui vont reprendre, votre signature chez PIAS qui va vous demander de sortir des albums plus fréquemment je présume, vous n’aurez plus ce luxe du temps…


K20 : C’est quelque chose qu’on n’a pas pris avant et qu’on peut prendre ! Mais il était prévu de faire cette pause -peut-être moins longue que deux ans- à la fin de la tournée de "Lemon Twins" en 2020 : il était prévu de faire une pause de six mois pour travailler l’album, la stratégie etc… et repartir en tournée.


On n’est pas un groupe de revival qui ne fait que du rock seventies pur et dur



Parmi vos influences il y a du Led Zeppelin surtout dans le chant qui fait penser à Robert Plant mais aussi musicalement (la guitare de ‘Laid Your Astray’), mais aussi à Rush pour ces quelques breaks que vous disséminez un peu partout sans pour autant aller vers du metal prog comme peut le faire une autre formation duo -Crown Lands- tout en apportant quelques touches un peu soul… C’est dans ce mélange des genres que se trouve votre particularité ?

K20 : Je ne sais pas si on peut parler de mélange des genres mais c’est vrai que Warren vient du delta blues et moi, du hip-hop électro… Effectivement, on n’est pas un groupe de revival qui ne fait que du rock seventies pur et dur. Ce n’est pas un truc qu’on a cultivé, c’est arrivé dès le début et qui perdure depuis.

Warren : Ce n’est un truc de très conscient…

K20 : C’est ça, ce côté seventies mis au goût du jour qui fait notre patte sans que ce soit conscient.


On évoquait Rush dans la précédente question. Vous tutoyez un peu ce progressif dans ‘Non Essential Man’ avec cette progression lente comme une oraison funèbre qui peut trouver son explication dans le fait que la culture a été longtemps mise de côté comme étant non essentielle et tous ceux qui la font vivre. Ce titre et sa construction est-il l’expression de votre frustration ?

Warren : Clairement !

K20 : On avait prévu une pause mais elle a été plus longue que prévue et on ne s’y attendait pas et on avait plein de dates de prévues…


On s’aime comme frères mais le sens de notre vie, c’est quand même la musique et la scène !



Justement avez-vous eu des doutes pendant ces deux ans sur la suite à donner à votre groupe, et est-ce que ça a remis en cause vos certitudes ?

Warren : Oui et non ! C’est vrai que pendant ces moments, tu te mets en boule en essayant de ne pas trop écouter les news même si quand tu les coupes, elles te reviennent quand même dans la tronche (Sourire). On a la chance d’avoir notre manageuse, Muriel (NdStruck : Muriel Bousseau) depuis le début qui bosse chez LMP Musique et qui a gardé la tête sur les épaules et a eu un discours très optimiste… et c’était un peu la seule à le tenir dans ce tableau qui se dessinait autour de nous (Rires) : sans elle, on ne serait pas là !

K20 : Tout est une question de soutien : encore une fois, nous sommes toute une équipe qui tient le truc ! Et il a fallu prendre le taureau par les cornes parce qu’on s’aime comme frères mais le sens de notre vie, c’est quand même la musique et la scène ! J’ai eu un enfant pendant le Covid -j’ai pu m’occuper d’autres choses (Sourire)- mais pour la musique, c’était important de relancer la machine !
De façon altruiste, on pense surtout aux copains qui tournaient dans les bars… -nous, on a une structure qui fait qu’on peut être payé à faire des résidences, faire du studio….- et qui galèrent aujourd’hui quand ils n’ont pas splitté


Et toujours concernant un titre comme ‘Non Essential Man’, est-ce que ce genre de construction est amenée à se renouveler chez Ko Ko Mo ?

Warren : Pourquoi pas ? On n’en sait rien (Rires) même si on est déjà en train de composer des trucs pour l’album suivant mais c’est trop tôt, on n’a même pas exploité en live les morceaux de l’album qui sort…


Effectivement, tout dépendra de l’accueil qui leur sera fait…

Warren : Exactement !

K20 : Et ‘Non Essential Man’ est un morceau particulier qui dénote dans l’album, raison pour laquelle on l’a mis à la fin de l’album. J’espère qu’il n’y aura pas de morceau dans ce style parce que ça souligne une période de merde !


Il y a une image forte que vous donnez dans votre musique, votre look, votre logo… tout pioche dans les années 1970 voire 1980. Que représente pour vous cette époque où tout semblait possible musicalement et où les auditeurs étaient peut-être plus ouverts aux expérimentations musicales ?

K20 : … et de la drogue (Rires) !

Warren : Et nous allons laisser celui qui l’a vraiment vécu en parler (Rires) !

K20 : Je suis né dedans et donc, ça représente un peu tout avec beaucoup de batteurs qui m’ont influencé : John Bonham, Soft Machine, Bill Bruford… C’est ce que j’écoutais à la maison et ça a ouvert mon champ des possibles à la musique. Les années 1980 étaient moins mon truc…


L’album se clôt sur ‘Last Night a DJ Save my Life’ -reprise de Indeep- dans une version rock qui décoiffe. Finalement, est-ce par la culture que l’on peut être sauver ? C’est tout un symbole de finir ainsi l’album et le voir comme un album concept ?


Warren : Ce sont des mots qui font peur ! Je pense aux paroles dont l’inspiration a été alimenté pendant cette période et par ce qui était autour de nous… nous étions largement baignés dedans : il y a donc un petit fil rouge !

K20 : On a enregistré et tourné ‘Last Night a DJ Save my Life’ en février 2020 et on devait le sortir un mois plus tard… L’histoire a un peu traîné et on ne pensait pas que la promo de ce troisième album allait se faire avec ce titre. En effet, ‘Last Night a DJ Save my Life’ est sur l’album mais il ne devait pas forcément y être parce qu’on a raconté une histoire pour l’album…

Warren : … et finalement, ça colle bien comme tu l’as très bien résumé dans ta question…


Les covers ne sont pas forcément un kiff, un péché mignon…



D’ailleurs précédemment vous avez proposé une reprise dans cette veine rock de ‘Personnal Jesus’ de Depeche Mode, inclure ces relectures à vos albums est une forme d’hommage à ces groupes, à cette époque qui constitue l’essence de votre musique ?


K20 : C’est une très belle question !

Warren : Les covers ne sont pas forcément un kiff, un péché mignon…


Malheureusement (ou non c’est selon) avec cette nouvelle reprise dont nous parlons aujourd’hui, est-ce que la reprise n’aura-t-elle pas vocation à devenir un passage obligé dans un album de Ko Ko Mo ?

K20 : Tout à fait !

Warren : C’est pour ça qu’on n’est pas très friand de ça parce que tout le monde le fait !

K20 : En revanche, une telle cover permet de faire découvrir l’univers de Ko Ko Mo par l’intermédiaire d’un morceau que les gens connaissent. Et finalement, personne ne nous attendait dans ‘Last Night a DJ Save my Life’…

Warren : Mais pour faire une reprise, il faut que ça reste rigolo…

K20 : … sachant que cette reprise est partie d’une blague…


Le son de votre album sonne résolument live et n’utilise pas trop l’électronique, du moins on ne le ressent pas. C’était la couleur que vous souhaitiez donner à cet album, un son proche de l’auditeur, proche du live ?


K20 : Ce n’est pas un son que nous voulions initialement. Comme on te l’a dit, on a acheté du matos, on a enregistré en testant des choses comme des places pour les micros… On a voulu avoir un son qui nous plaisait et une espèce de grain à la source de l’enregistrement, le reste est un travail de réalisation et de mixage que nous avons fait avec notre ingénieur du son.

Warren : K20 joue de la batterie, je fais de la guitare et du son et nous voulions que les gens aient ça comme image de cet album !

K20 : Mais ça ne nous empêche pas d’avoir des machines sur scène parce que nous les dominons.


On parlait d’un son proche du live. A ce propos, arrivez-vous à vous projeter et à prévoir des dates de concerts ?

K20 : En ce moment, on fait des résidences, on bosse au VIP de St Nazaire. On bosse le live et ça nous fait du bien de pouvoir remonter sur scène même s’il n’y a pas de public… on bosse le live pour les copains et les fans.
Et on est contents de ce qui se passe, d’avoir la chance de pouvoir bosser et d’avoir du temps pour faire des résidences avant de remonter sur scène. Et on fait quelques petites dates avant notre release party qui aura lieu le 26 mars à Nantes…


Et clairement quelles sont vos attentes pour cet album ? Est-ce que cet album et les signatures notamment chez PIAS font que vous vous dites qu’il faut passer un cap ?

Warren : On a déjà envie de remonter sur scène pour ne pas s’ennuyer et on est obligés sinon on est cuits (Rires) !

K20 : Et effectivement qu’on passe une étape supplémentaire et plein de dates pendant trois ans… Quoi qu’il arrive, PIAS ou non, on aurait continué, on aurait fait la même chose -avec d’autres moyens bien sûr…


… et une exposition différente…

K20 : Je suis d’accord avec toi sur ce point…


Et donc qu’attendez-vous de plus avec cette exposition ?

K20 : Plus de tournées…

Warren : Plus de dates et d’exigence envers nous-mêmes mais on l’était déjà assez comme ça avant (Rires) !

K20 : Proposer pas seulement un concert mais un show dans de belles salles…


Et quelles belles salles prévoyez-vous pour promouvoir cet album ?

K20 : On ne sait pas tout mais on aimerait faire un Olympia en 2025… Mais pour le milieu du spectacle, 2022 est la petite sœur de 2021 mine de rien donc on planche plus sur 2023 et 2024…


On ne s’est jamais "ennuyés" sur scène




Mais vous n’aurez pas marre de jouer le même set pendant toutes ces années ?

K20 : C’est justement tout l’intérêt d’être à deux : si on a envie un soir dans l’hôtel avant le concert, on peut décider de changer de structure, on improvise tout le temps… On ne s’est jamais "ennuyés" sur scène même avec quatre personnes dans la salle ou 15.000… à partir du moment où tu aimes jouer avec la personne avec qui tu joues….


On a commencé par la question qu’on vous a trop souvent posée au contraire quelle est celle que vous souhaiteriez que je vous pose ou à laquelle vous rêveriez de répondre ?

Warren : Oh la, la, la, je sèche…


Je vous propose d’y réfléchir et à la promo du prochain album ne quelle année ?

K20 : 2025…


Et bien en 2025, on commencera l’interview par cette question et sa réponse histoire de vérifier si vous avez bien fait vos devoirs…

K20 : (Rires) J’adore !


Merci

Ko Ko Mo : Merci à toi !


Merci à Calgepo pour sa contribution...


Plus d'informations sur https://www.facebook.com/thisiskokomo/
 
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