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TITRE:

DEATH DECLINE (07 NOVEMBRE 2021)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

DEATH METAL



Nous avions de nouveau rendez-vous avec Death Decline, qui doucement mais sûrement continue son chemin, pour parler de leur troisième méfait, "The Silent Path" le bien-nommé...
STRUCK - 01.12.2021 -
6 photo(s) - (0) commentaire(s)

Nous nous étions donné rendez-vous dans trois ans, même jour, même heure, mêmes pommes... et notamment avec Alesix Fleury chanteur de Death Decline, ce gentil misanthrope comme il se définit lui-même, qui revient sur ce troisième album : celui de la maturité ou du plantage ? Début de verdict dans cet entretien...


On s’était vus il y a trois ans exactement. Comment vas-tu ?

Alexis Fleury : Dans les grandes lignes, il y a eu pas mal de mieux : j’ai quelques petits pépins de santé mais rien de bien méchant.  Malgré le Covid, les années de compositionsde l’album ont quand même été des années plutôt positives pour moi : pas mal de choses se sont débloquées.





Oui, car on a le souvenir que tu avais avoué avoir traversé des moments difficiles…

C’était un peu le bordel à l’époque : je traversais une grosse galère personnelle. Aujourd’hui, toutes les tuiles de ma précédente boîte se sont clôturées en mai dernier… : je suis libre depuis ce moment !


On s’était quittés par la question que tu voulais que je te pose et nous devions commencer cette nouvelle interview par ça….

Oh putain, la vache !


Je vois que tu n’as pas fait des devoirs, on va donc la remettre à la prochaine fois ! Votre album précédent était “ravageur” mais il était également déstabilisant, peut-être par ses influences. Quels ont été les retours et avez-vous rectifié le tir pour “The Silent Path” ?

Ecoute, les retours qu’on a pu avoir étaient globalement bons. Après, les critiques les plus dures sur l’album ont été faites par nous ! Sur le deuxième album, sous l’influence de César (NdStruck : César Vesvre alias Keyser, le précédent batteur) et peut-être la mienne aussi, vu que nous n’étions pas tous disponibles… l’album tirait sur un côté un peu plus death qui finalement ne nous allait pas. On ne se l’est jamais dit clairement mais c’était tacite entre nous…


On est un peu revenus aux sources de ce qu’était Death Decline à l’époque de "Built for Sin"




… vous avez donc pu enfin faire du deathcore !

(Rires) C’est ça : nous y voilà enfin (Rires) !
Le processus de composition a recommencé naturellement mais ce n’était pas la direction qu’on voulait prendre avec Death Decline. Du coup, sans forcément y penser, sans que ce soit dirigé, on a ralenti un peu la machine et on a eu la chance que quelqu’un mange un pangolin si bien qu’on a eu pas mal de temps à passer à la maison pour peaufiner la composition ! Sans pousser dans une direction ou l’autre, on est un peu revenus aux sources de ce qu’était Death Decline à l’époque de "Built for Sin", à savoir un album sur lequel on va plus être sur une ambiance Machine Head que bourrine.
Je ne sais pas dans quelle mesure nos situations personnelles ont pu influencer -les thèmes abordés sont toujours les mêmes, c’est juste qu’ils ne sont pas traités de la même façon- on est juste partis sur une musique qui nous ressemble plus. Il y a eu l’arrivée d’Arnaud notre nouveau batteur (NdStruck : Arnaud Fournet) qui venait de rejoindre le groupe lorsque tu m’as interviewé la dernière fois mais il n’avait pas pu participer au processus créatif du deuxième album. Il s’est donné à fond et son jeu, sa façon d’aborder la musique ont été une grosse influence qui nous a tirés dans le sens pris pour ce nouvel album. César -de son propre aveu- avait tendance à peut-être en mettre beaucoup et charger les parties parce que c’est un technicien. Il fallait que la musique soit plus ou moins adaptée, même si avec le recul on pense qu’elle ne l’a jamais trop été.

Aujourd’hui, nous sommes sur des parties plus efficaces qui respirent beaucoup plus. Il y a eu un temps d’adaptation, même pour nous parce qu’on se demandait ce que ça allait donner avec une batterie plus impactante et moins fournie -pour nous, le côté death de Death Decline était amené par le chant et la batterie- et on a constaté que ça marchait tellement mieux comme ça que le problème ne s’est pas posé.
Depuis, les nouvelles compositions nous ont tous donné envie de nous dépasser. Nous nous sommes mis beaucoup d’objectifs à atteindre, que ce soit moi pour le chant et les gars au niveau guitare, basse et batterie… Et certains avaient une revanche à prendre avec l’épisode du studio : ils se sont défoncés pour arriver prêts avec des parties bien chiadées et c’est ainsi qu’on est arrivés avec cet album.


Certains avaient une revanche à prendre avec l’épisode du studio


Cet album justement, quel est ce “chemin silencieux” du titre ? Est-ce que c’est un clin d'œil au “Left Hand Path” ? Est-ce que c’est votre chemin en tant que groupe, qui fait sa place en silence ?

C’est marrant que tu parles de ‘Left Hand Path’ surtout cette année. Je ne parlerais pas de clin d’œil parce que Petrov ne nous avait pas encore quitté quand le nom de l’album a été décidé.
‘Left Hand Path’ est un concept spirituel qui va beaucoup plus loin que les thèmes que j’aborde. Ce serait plus de se dégager des toutes les directions dans lesquelles on essaie de nous pousser. Nous ne sommes pas coupés de la société, nous n’avons pas la prétention de vivre complétement en dehors des clous mais il faudrait juste arriver à remettre tout ça à la place que ça mérite dans notre quotidien et de faire son chemin, tracer sa route sans trop prêter attention aux sirènes qui essaient de nous amener à des endroits où on n’a pas trop envie d’aller.


Il faut éviter de suivre la foule et suivre son propre chemin en silence.




Ce chemin de la pochette est le chemin vers une idole, une déesse. Il y a aussi l’idée d’une déesse de la fécondité, une sorte de temple sexuel. Est-ce que cela traduit l’idée que l'homme veut toujours retourner vers la matrice originelle et retrouver cette douceur ?

Non, au contraire. Si tu veux, l’idée de la pute Decline -comme on l’appelle depuis des années faute de mieux- est censée matérialiser, représenter tous les vices, les travers de l’Humanité. Du coup, l’idée étant que le moine qui est au premier plan est contemplatif devant la foule qui se pousse. En n’étant absolument pas originaux, tu peux voir ça comme une représentation du consumérisme actuel, de la tendance à s’énerver, à vouloir prendre parti sur tout…
Nous sommes plutôt dégagés de toutes ces choses en traçant notre vie dans notre coin en faisant ce qu’il nous plait et en essayant de ne pas causer de tort. Il faut plus voir ce temple comme tous les travers qu’on identifie à notre niveau comme des travers et le fait qu’il faut éviter de suivre la foule et suivre son propre chemin en silence.


Autant dans ses couleurs que dans son style, la pochette de Stan W Decker peut évoquer Suffocation (“Pierced From Within”), Benediction (“Transcend The Rubicon”), bref, au travail de Dan Seagrave. Est-ce que cette référence voulue ou inconsciente n’est finalement pas paradoxale au moment où tu nous avoues vouloir vous détacher d’un death oldschool du précédent album ?

Quand on a donné à Stan les directives, on lui donné la ligne globale de l’album, nos quelques demandes à savoir retrouver l’idole… et je lui ai donné quelques pistes que j’avais : un personnage principal sur une falaise et en contrebas une foule qui se dirigeait vers un abîme avec deux idoles en monolithe.
Il a adapté ça à sa sauce mais la consigne lui avait donné de plus s’inspirer de pochettes oldschool du groupe de death américain Disma et son album exceptionnel "Towards the Megalith". J’aimais aussi beaucoup la pochette de l’album "Deathless" de Révocation. Nous voulions donc une pochette un peu plus fouillée au niveau des détails, un peu plus oldschool… et il a très bien retranscrit ça en gardant quelque chose où on comprend que c’est notre style, où on comprend que tu gardes les accointances Death Decline…


Lors de notre dernière entrevue, tu nous avais également confié avoir commencé à écrire en parallèle de reportages et bouquins historiques que tu lisais et "toutes les affaires qui sont restées en suspens. Comme les affaires concernant l’unité 731 en Chine, les expérimentations faites par les Japonais, le sac de Nankin… […] l’historique complet de l’intervention qui a eu lieu à Tchernobyl […] une ébauche de titres qui s’appellerait ‘Atomic Pride’ qui traite du bien-fondé de la course à l’armement atomique"…

Tout à fait !


… Il n’est pas sur l’album pourquoi ?

Tu as effectivement un morceau sur l’unité 731 qui est le morceau ‘Eleven’. Tu devais avoir le dernier morceau ‘Through The Stranger's Eyes’ qui à la base devait être ce fameux morceau sur Tchernobyl et finalement, le texte existe, les essais de chant ont été faits dessus, le côté très mélancolique du morceau m’allait bien mais entretemps, j’ai eu une autre idée qui a un peu sauvé comme une conclusion sur l’album et qui m’a plus plu… donc ce morceau a été mis de côté.
Le morceau ‘Atomic Pride’ sur la bombe atomique, c’est ‘Little Boy’ où on parle du bombardement d’Hiroshima.

Du coup, finalement, la plupart des thèmes que j’avais annoncés ce sont bel et bien retrouvés sur l’album…


Ce qui impressionne d’emblée, c’est la puissance et la production énorme. Est-ce que c’était un impératif d’être plus puissant que le disque précédent comme pour coller l’auditeur aux murs dès les premières secondes ?

C’était un concours de circonstances : plus tu avances sur les albums, plus tu sais où tu veux aller en termes de son …
Je t’avais dit à l’époque qu’on avait constaté pas mal de défauts sur les deux premiers albums qu’on avait décidé de corriger sur l’album suivant. Aujourd’hui, nous sommes arrivés beaucoup mieux préparés et il y a eu un excellent feeling avec Sébastien Camhi (NdStruck : du studio Artmusic). Et comme nous étions mieux préparés que lorsque nous avions enregistré chez HK au Vamacara studio, là où HK avait dû se concentrer pour nous driver, Sébastien a pu se concentrer sur le but de tout ingénieur son à savoir faire un gros album. On savait où nous voulions aller en termes de son, il a été très réceptif et il nous a emmené là où nous voulions aller.
Le but de tout groupe est d’avoir un gros son, un son qui colle au style qu’il s’est donné et on est tous très satisfaits de la tournure que ça a pris à ce niveau.


Tu m’avais avoué que les prises de chant du précédent avaient été compliquées au regard de tes problèmes personnelles. Est-ce que tu as travaillé le chant afin de le rendre encore plus terrifiant et plus contrasté que sur le disque précédent ? Et est-ce qu’ajouter du chant clair était un défi pour vous, une manière de quitter votre zone de confort et de troubler l’auditeur ?

C’est complétement ça : c’était un défi pour moi ! Comme je te le disais, ce confinement nous a tous permis de consacrer du temps à la musique. De mon côté, je ne voulais pas faire une redite. Si tu veux, mon chant death n’a pas spécialement changé : la façon de le capter sur l’album et de le faire sonner en enregistrement est différent donc forcément, ça ressort avec un peu plus de couilles mais je ne pense pas que mon chant death ait tant évolué que ça. Le chant thrash est toujours celui que j’utilise.
En revanche, je voulais vraiment me mettre des défis au niveau du chant clair parce que tous les gars se sont défoncés pour sortir un album avec beaucoup d’arrangements et je ne voulais pas rester dans ma zone de confort et uniquement arriver avec ce que je savais faire. Ça va se ressentir sur quelques passages notamment le passage clean sur ‘Threshold’ ou à la fin de ‘Through The Stranger's Eyes’, le refrain sur ‘Eleven’… ce sont des parties où je ne suis clairement pas dans ma zone de confort !
Mais on a eu la chance notamment en live, je suis passé en In-Ear donc je m’entends beaucoup mieux en concert : ça m’a permis de mieux bosser également en répétitions où j’utilise aussi les In-Ear. Je ne me fais plus mal ce qui est très, très important pour moi et j’ai repris goût à faire de la musique parce que je savais que j’allais m’enfermer dans un studio et soit je mettais des bouchons et je ne m’entendais pas donc je ne progressais pas, soit je n’en mettais pas et je me défonçais. Maintenant qu’on a le matériel adéquat, ça nous permet d’être plus performant en live comme quand on bosse.

Et encore une fois, on a tous pu bosser chacun de notre côté : on a beaucoup pré-produit cet album, on a fait beaucoup d’essais. Et comme je te disais, le dernier morceau qui aurait pu parler de Tchernobyl, j’ai dû essayer quatre textes avant d’en trouver un qui me plaise, le morceau ‘Little Boy’ à la base n’était pas parti dans cette direction et c’est au dernier mot que je suis revenu sur l’idée que j’avais évoquée…


Te concernant, est-ce que c’était un plaisir d’ajouter des chœurs, d’empiler des lignes de chant pour diversifier les ambiances ?

Oui, c’était un plaisir déjà d’avoir le temps de le faire. Et la chance est que Sébastien est également un très bon coach. Au-delà de l’ingénieur son, c’est quelqu’un qui sait tirer le meilleur de toi et qui n’a pas peur de te dire quand ça ne va pas et qui va te faire refaire une prise quinze fois mais qui va savoir comment te le dire… L’enregistrement a été difficile dans le sens où je n’ai pas de compétence théorique sur le chant clair, je suis autodidacte à ce niveau et j’avais beaucoup de résonance intracrânienne qui me lattait vraiment trop la gueule quand je montais trop dans les aigus… Ça donc été difficile mais en même temps, on voyait le résultat qui se déroulait petit à petit devant nous : c’était vraiment plaisant de voir l’album évoluer de cette façon !


Death Decline évolue maintenant sur une sphère un peu mainstream




L’album est tout en contraste : entre chant clair et grunt, entre guitare dépouillée et distordue, entre passages sombres et plus apaisés. Est-ce que c’était un défi d’intensifier les contrastes tout en ayant plus de cohérence ?

On va essayer de faire un album varié et que tu n’aies pas cette impression -que tu peux retrouver sur de très bons albums- qu’arriver à la première moitié, le reste va être cool mais tu l’auras déjà entendu. Nous voulions essayer d’avoir une diversité.
On a toujours dit dans Death Decline peut importe si le riff est black, death, thrash… s’il est bon, on le prend. On joue ensemble depuis suffisamment longtemps pour avoir une idée de la couleur qu’on veut. Et ça s’est fait naturellement, on a vu arriver beaucoup de relief sur les morceaux et on s’est dit que ça nous permettrait de faire beaucoup de choses. Il a fallu se réfréner un petit peu parce que quand tu sais que tu as cette liberté tacite avec les membres du groupe, tu as tendance à partir un peu dans tous les sens. De mon côté, j’avais tendance à vouloir utiliser tout mon panel de chant et il y a eu un moment s’est posée la question au niveau du chant black -c’est un chant que j’aime beaucoup- mais après les premiers essais, les gars m’ont dit que ce n’était pas mal réalisé mais ça n’avait pas trop sa place sur cet album, ça ne fonctionnait pas. Sur le moment, ta fierté, ton ego est un peu piqué mais après, tu te poses, tu réfléchis deux minutes et tu t’aperçois que ça ne sert pas la musique.
J’ai toujours la possibilité d’en faire un peu live et de me faire plaisir à ce niveau. Il y en a quelques petites touches sur l’album en soutien sur certains growls mais les parties où je voulais vraiment mettre des lignes entières en chant black, c’était trop parce que Death Decline évolue maintenant sur une sphère un peu mainstream et ça n’a plus trop sa place pour le moment.


Avec tous ces constats, si je te dis que cet album est plus mature et plus personnel que le précédent, est-ce que c’était le but recherché ?

Tout à fait ! Tu as toujours cette petite pression parce que tous les gens vont te dire que c’est l’album de la maturité ou du plantage, c’est suivant…
Du coup, nous ne voulions pas nous planter avec cet album, nous avons essayé d’aborder les choses de façon plus pro que ce que nous avions fait par le passé et puis, surtout pour la première fois, nous avons tous été présents pour composer l’album. Il n’y avait pas de dissension, il n’y avait pas un qui avait un procès, un autre qui était en train de se faire regreffer un œil… On était tous ensemble et on avait du temps à y consacrer.
Donc, oui, c’est cool si c’est ce ressenti que tu as, parce que c’est le premier album où on est contents de ce qu’on a fait. C’est la première fois où on peut réécouter l’album du début à la fin en se disant que c’est cool. Ce n’est pas l’album du siècle mais on est vraiment contents de ce qu’on a produit.


Par son son, votre album se rapproche des modèles (Suffocation, Morbid Angel, Obituary), tout en s’en éloignant par son contenu très personnel. Sans parler de maturité, penses-tu que vous avez créé un son Death Decline ?

On a décidé que le prochain album se ferait avec Sébastien parce que je pense que pour le moment, nous sommes arrivés au genre de son qu’on attendait de ce groupe. Aujourd’hui, c’est ce que nous recherchons, aujourd’hui, nous sommes contents de la production de l’album que ce soit en termes de son, en termes de diversité de morceaux… On a tout un tas de pistes à explorer. Au niveau du chant, j’ai pleins de trucs pour m’amuser. Aujourd’hui, on sait que maintenant on est capables de partir sur ces terrains et c’est super cool pour nous.


La mélodie de ‘Through The Stranger's Eyes’ est envoûtante. Est-ce que c’est une manière de finir sur une note presque positive, un apaisement... comme l’entrée dans la matrice de la statue de la pochette ?

C’est un morceau assez mélancolique et en termes de textes va apporter une conclusion à tout ce qui est abordé de façon directe ou indirecte sur le reste de l’album. Ça a été sujet à débat de la mettre en dernier parce que autant je pars du principe qu’en live, il faut finir sur un morceau fort, assez pêchu, autant un album, ça ne me dérange pas de finir sur un morceau un peu plus calme.
La "force" du morceau que Fab nous a posé m’a fait changer de direction dans les textes abordés et nous avons eu le concours d’Antoine Roszak -de Stone Horns ou son nouveau projet Aquarius- qui nous a aidé pour les orchestrations. Du coup, tout s’est goupillé pour que tu sois sur un final un peu doux/amer où le morceau est certes apaisé même si au niveau, tu t’aperçois que les problèmes ne sont pas forcément résolus, c’est juste que tu prends le parti de suivre ton chemin silencieux.


Mais que sont ces yeux d’étranger, est-ce que cela exprime un déphasage entre un personnage de la chanson et la manière dont il se voit ?

‘Through The Stranger's Eyes’ est la façon dont je me vois mais nous en avions parlé lors de notre dernière rencontre…


Justement est-ce que ces ‘Stranger's Eyes’, ce n’est pas toi finalement comme s'il y avait un déphasage entre la manière dont tu te perçois et la manière dont on te perçoit, le public notamment ?

Ce n’est pas d’un point de vue musical mais d’un point de vue personnel. Ce sont mes croyances et ma façon d’envisager les choses : j’ai souvent l’impression d’être en décalage comme beaucoup de gens à l’heure actuelle qui ne se retrouvent plus forcément dans ce qu’on voit au quotidien, dans la façon dont les choses évoluent.
En fait, c’était juste se mettre à la place de celui qui se retrouve étranger à la société, aux codes, à ce qu’on attend de ce que tu dois faire en tant qu’adulte en 2021… A travers les yeux d’étranger, tu deviens toi-même un étranger au sein de ton espèce, de ta communauté parce que tu ne suis pas les codes…


C’est dans la lignée de la discussion qu’on avait pu avoir à l’époque…

Tout à fait ! Même si ce n’est pas abordé de la même façon que "The Thousand Faces Of Lies", on reste toujours sur les mêmes thématiques.


Je sais que l’étranger, c’est moi mais [...] je sais que c’est un regard que de plus en plus de gens partagent également…




Même si la période trouble a dû t’apaiser, puisque tu as dû avoir moins d’interaction avec certains congénères infréquentables…

Je suis toujours un gentil misanthrope. Ça m’a fait chier de moins voir les gens que j’apprécie et ceux que je n’ai pas trop envie de voir, je ne les vois pas trop en temps normal et encore moins pendant cette période (Rires) !

Aujourd’hui, contrairement au deuxième album, j’ai la chance d’avoir un boulot où je m’épanouis et qui me plait beaucoup. Le bar tourne bien : j’ai une clientèle qui est super saine et super cool… Donc si tu veux, mon boulot se passe bien et comme je te l’avais dit, aujourd’hui je ne peux plus foutre un pied dans un supermarché parce que ça me beurre la raie, je vois des gens qui ont un comportement qui est pour moi un peu vain…
Ce n’est pas un jugement de valeur, chacun voit midi à sa porte et s’ils atteignent l’épanouissement ainsi, c’est cool. C’est juste que de mon côté, ça me fatigue…
Donc je sais que l’étranger, c’est moi mais pour connaître les gars qui sont des amis depuis des années, je sais que c’est un regard qu’on partage et que de plus en plus de gens partagent également…


Comme pour le précécent album, vous vous êtes donnés les moyens, quelles sont donc vos attentes ?

Ça n’a pas changé : on veut refaire du live, partager à nouveau…


Ce projet qui commence à avoir un début de bout de petite notoriété et on se dit qu’on tient un truc qu’il sera difficile de réobtenir avec un nouveau groupe.


Cet objectif justement pour le précédent album a été quelque peu mis a mal par le Covid…

C’est vrai, mais j’essaie de retirer le positif. Pour les tournées, ça a été galère mais on a eu plus de temps à consacrer aux compositions du nouvel album donc l’un dans l’autre, ça s’équilibre.
Donc aujourd’hui, les attentes sont toujours les mêmes : voir jusqu’où on peut aller. C’était balbutiant lorsqu’on s’était vu la dernière fois : trois ans plus tard, on peut dire qu’Arnaud est quelqu’un de génial et qu’on est extrêmement contents de l’avoir dans le groupe comme on était contents d’avoir César. L’unité du groupe est toujours présente : nous sommes toujours cinq connards qui se font plaisir et qui veulent voir jusqu’où ils peuvent aller !
On sait qu’on a ce projet qui commence à avoir un début de bout de petite notoriété et on se dit qu’on tient un truc qu’il sera difficile de réobtenir avec un nouveau groupe.





Et as-tu des dates à m’annoncer pour confirmer ce début de bout de petite notoriété ?

On sera donc à Dijon vendredi 12 novembre pour la sortie du nouvel album, on sera à Nice avec Achiavel et Mind Imperium le 20 novembre, on sera à St Polgues pour le Polguester Fest le 27 novembre. En décembre on se repose et en janvier, ça repart pour quelques dates qui seront annoncées comme d’habitude sur notre réseau avec notamment un nouveau festival qui vient de se monter en Bretagne, le Metalearth festival par une association qui soutient la cause écologique…
Il y a pas mal de choses qui commencent à se monter doucement. On sait qu’on va encore traverser un an et demi, deux ans où ça va être compliqué au niveau du booking parce qu’il faut le temps que les affiches se fassent mais on est contents d’arriver à faire notre trou avec de nouvelles associations qui se montent : c’est très agréable de repartir sur les routes…


Merci

Merci à toi !


Merci à ThibautK pour sa contribution...


Plus d'informations sur https://deathdecline.bandcamp.com
 
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