En mai 2020, Dave Greenfield, le claviériste émérite des Stranglers tirait sa révérence en plein enregistrement du nouvel album des Stranglers. Malgré cette nouvelle funeste, les survivants se devaient de terminer l'enregistrement, tout en honorant la mémoire de ce "démon des claviers" comme l'appelait l'ancien guitariste des Etrangleurs, Hugh Cornwell. C'est ainsi qu'on écoutera non sans émotion la chanson qui lui est dédiée. Si cet évènement a endeuillé la production de "Dark Matters", le groupe avait suffisamment enregistré de matières, sombres ou non, pour ne pas se focaliser sur ce trépas. Nous avons rencontré Jean-Jacques Burnel, chanteur et bassiste des Stranglers, et depuis peu unique membre fondateur au sein des Etrangleurs, après le retrait de Jet Black...
Nous aimons commencer nos interviews par cette question traditionnelle : quelle est la question que l'on t'a trop souvent posée et à laquelle tu en aurais marre de répondre ?
Jean-Jacques Burnel (un peu surpris) : J'arrive toujours à reconnaitre un journaliste qui n'a pas préparé son interview. Et ça me coupe l'envie de répondre. “Pour nos lecteurs ou pour nous auditeurs, faites-nous un bref résumé de la carrière des
Stranglers.” Fuck !
Encore aujourd'hui?
C´est très rare, mais ça m'arrive de temps en temps. En France, je n'ai pas encore connu ce déplaisir. Lorsque je suis confronté à ce genre de questions, je réponds : '' Je m'excuse mais j'ai de la peinture a regarder sécher, au revoir madame.'' Une autre question qui m'agace c´est : ''Pour nos auditeurs et lecteurs, quels sont vos plans pour les 6 prochains mois ?'' End of interview (rires) !
Je ne te poserai pas ces questions, on en a un paquet mais pas celles-là.
Allons-y !
Le 3 mai 2020, Dave Greenfield, le sorcier des claviers disparaissait. La nouvelle a donc dû t’attrister au plus haut point, vous étiez ensemble depuis les débuts du groupe et vous avez participé à d’autres projets (The Purple Helmets, Fire and Water (Ecoutez vos murs), il joue sur ton album solo "Un jour Parfait"). On a pu lire des journalistes gloser sur la mort des Stranglers, mais on oublie souvent de dire que s’il y a eu une période Hugh Cornwell, Paul Roberts, il y a surtout une période Jean-Jacques Burnel très active. Donc il était logique que les Stranglers continuent même après la sortie de l’album?
Il y a plusieurs façons de répondre a cette question. Si tu m'avais demandé cela le jour où j'ai appris le décès de Dave - je l'ai eu au téléphone trois jours avant - j'aurais dit “Non, c est fini”. Quinze jours plus tard, alors j étais toujours sous le choc, je me suis mis à penser différemment. Quand tu as été complice et copain pendant quarante-cinq ans... (il réprime un bref sanglot), quinze jours plus tard quand mon agent m'a téléphoné, il m'a dit que nous vendions plus de billets pour les concerts. Mais pourtant les gens savaient que Dave était décédé, c'était aux infos en Angleterre... Il m'a répondu : ''Oui, mais peut-être les gens veulent écouter et célébrer Dave et les
Stranglers.'' Après cela, je me suis dit que ma seule mission était de terminer ce disque car il était à 90% entamé...
Dave Greenfield
joue sur 8 des 11 chansons de l’album, comme si sa musique avait
réussi à survivre à son existence et donc de surcroît il fallait
que l’album puisse sortir et être défendu sur scène, pour honorer
sa mémoire ?
Je ne pensais pas exactement ainsi. Puis petit a petit, je me suis dit “Fuck it !”. D´abord je ne savais pas si je ferais des concerts mais en tout cas, je voulais finir le disque. Dave était unique et il avait fait des émules, des disciples qui connaissaient chaque note qu'il avait jouée depuis 40 ans.
Dave était unique.
Il était très humble, nous l´avions rencontré en 2012 lors d'un concert à l'Olympia.
Dave était autiste, a une époque on pensait qu'il était excentrique, maintenant on sait pourquoi les gens peuvent être excentriques a ce point.
Aujourd’hui je vois que cet événement te marque encore. Est ce que n'est pas difficile ce genre d'interviews ou on revient toujours a la même chose. Quelque part cet album est un peu un hommage.
Non, au contraire ça ne me gêne pas. Au début, ce n'était pas un album hommage mais ça l'est devenu ensuite. Aujourd’hui je suis partagé, je ne sais pas si c'est le dernier album...
De la façon dont on parle j'ai l'impression qu'au départ tu voulais arrêter, maintenant tu veux honorer la mémoire de Dave et j'ai le sentiment que tu n'as pas forcement envie d'arrêter.
J'ai eu ce sentiment plusieurs fois. En 1990, quand Hugh est parti du groupe, je me suis dit que c'était la fin. On a continué même si on a un peu galéré et tourné en rond. En 2004 avant la sortie de "Norfolk Coast", tout le monde nous disait que les Stranglers étaient finis et j ai décidé de tout reprendre en main et nous avons refait parler de nous.
Est ce que ce ne sera pas difficile sur scène, avec Jet qui n'est plus là non plus?
Manchester United a continué à jouer après le crash de 56 et la retraite d'Eric Cantona ! Quelque part c'est un véhicule pour moi, je suis the last man standing, le seul membre originel. Baz est avec nous depuis 21 ans et mondialement les Stranglers n'ont jamais été aussi bien accueillis. Ce n'est pas une question de personnalités, ce ne sont pas les individus, c'est un groupe. Pour moi, les gens ne nous ont pas abandonnés. Qu'est-ce que cela veut dire? Je l'ignore, je ne comprends pas, je ne veux pas trop l'expliquer. Ce disque a peut-être eu la meilleure réception parce que c'est peut-être le plus honnête.
Je suis the last man standing.
Avant de parler de l'album, je voulais parler du clip.
Ah oui, tu l'as vu?
Le clip tourné par Vadim Lasca met en scène une jeune fille au volant d’une voiture (dont raffolait Dave, les voitures peut-être, les filles aussi !) qui part pour un voyage californien dans lequel on note des références au groupe (le rat sur la plaque d’immatriculation et celui qui rappelle 'Down In The Sewer', le film au cinéma fait référence à un album "The Gospel According To The Meninblack" dont nous reparlerons plus tard, une affiche avec gogo qui évoque la salle de concert le Whiskey A Gogo ou aussi la chanson ´Shah Shah A Gogo´, le soleil d’'Always The Sun, etc', le Regent Theatre, dernier lieu de concert de Dave à Los Angeles). En somme, ce clip est un voyage au pays des Stranglers dont Dave Greenfield était un éminent représentant (on peut voir un clavier sur la banquette arrière)?
Ce sont des références pour ceux qui connaissent les
Stranglers. Oui absolument, je crois que c'est le plus grand hommage que l'on pouvait faire. Dave aimait les voitures rapides. Le seul clip pour lequel nous avons utilisé une voiture, c'était à Los Angeles dans une Ford Mustang 1965 (ndlr clip d' 'All Roads Lead To Rome'). On a réussi à trouver un réalisateur qui voulait tourner pour presque rien. Le plus gros coût du clip, c'était la location de la Ford !
On peut entendre “Water has gone’’. Beaucoup de vos chansons ont des
thématiques très sociales voire politiques. Est-ce que comme pour
Curfew, vous avez élaboré un scénario ‘catastrophe écologique’ ou
est-ce que cette eau est plus métaphorique ?
'Water has gone' ce n est pas au sujet de l'eau, c'est une métaphore de la démocratie lors du printemps arabe. Ils ont eu une pénurie d'eau et de démocratie. Au début, nous étions tous ravis de voir ces gens opprimés se rebeller contre l'oppression mais à la fin ce n était plus qu'un rêve puisque tout est reparti comme avant. Du coup, je me suis dit que nous imposions nos valeurs et nos cultures sur ces peuples, grave erreur. Après le 11 septembre, les Américains ont voulu imposer la démocratie en Irak. Ce sont des
bullshits. On a créé plus de problèmes en faisant cela. Nous avons fait cette erreur plusieurs fois en Afrique, en imposant la démocratie et la chrétienté sur des civilisations qui ne partageaient pas notre culture et notre histoire. C'est cela dont parle ce morceau.
Sur cet album
comme en général, ton chant est rageur mais plus froid, presque
doux tandis que celui de Baz est plus agressif, en somme Ice And
Fire, entre explosion et recueillement, comment vous répartissez-vous
la tâche en studio ainsi que pour l’écriture des chansons? 'This Song' est
marquée par le chant un peu agressif de Baz Warne mais est adouci
par les orgues en fin de morceau, qui plongent le titre dans une
autre ambiance. Votre discographie en témoigne, les Stranglers n’a
jamais été un groupe de punk ou de rock, mais un groupe toujours en
quête d’autres sons. Si c’est plus jouissif de ne pas avoir
d’étiquette, en revanche, est-ce que les grands patrons des
maisons de disques ne s’arrachent pas les cheveux devant votre
aspect résolument anti-commercial ?
Le succès, c'est quand on a réussi à enregistrer quelque chose qui nous plait, et pas le succès commercial. S'il y a un succès commercial, c'est du bonus. Et on l'a connu plusieurs fois, ce bonus. Mais ce n'est pas ce que nous recherchons. Si c'était cela que nous recherchons, alors ce serait la queue qui fait remuer le chien. Aussi je crois que nous avons une obligation, nous sommes dans une position privilégiée de faire des disques et de trouver un public mondial. Aujourd’hui notre fanbase est encore plus grande qu'avant. Nous avons l'obligation d'explorer le minimum de talent que nous avons et de nous épanouir et non pas rechercher le succès commercial a tout prix. Le succès pour moi, c'est déjà d'être capable d'enregistrer. En dehors de cela, si tu traverses les chemins déjà battus par toi-même, cela n'a pas la même valeur.
Le succès pour moi c'est déjà d'être capable d´enregistrer.
Justement, est-ce facile de
trouver un équilibre entre passé et modernité et de réussir à
toujours sonner The Stranglers même en défrichant de nouveaux
terrains?
Je n ai pas vraiment de réponse, c'est aux critiques de le dire.
Je le constate mais est-ce que c'est quelque chose de naturel, est-ce que vous le cherchez? Par exemple, 'If Something’s
Gonna Kill Me (It Might As Well Be Love)' nous emmène encore
ailleurs, avec le clavecin évoque un esprit de valse. Mais de façon
imprévisible, vous évoluez vers un son un peu électronique qui
rappelle vos anciennes heures de gloire tout en vous montrant modernes.
J'ai un certain âge, j'ai énormément vécu dans la musique : toute ma vie adulte s'est faite dans la musique. J'ai grandi en Angleterre dans la musique pendant une période incroyable. Voir Fleetwood Mac en concert avec Peter Green devant 40 personnes à l'arrière d un pub à 14 ans... Voir toute cette évolution musicale... Ça fait partie de mon ADN.
Tu regrettes cette période?
Non, je ne regrette rien. Ça fait partie de mon ADN et ce disque puise dans tout ça. Il ne faut pas renier son passé au contraire, le passé se conjugue au présent.
Sur un pont
instrumental de No Man´s Land, le morceau se montre un peu expérimental avec des
claviers fous qui rappellent un peu le solo orgasmique de 'Nice In
Sleazy'. Etait-ce facile de cadrer Dave ou avait-il envie parfois
d’aller encore plus loin avec ses claviers?
Je ne sais pas et je ne le saurai jamais. Je sais que ce morceau est un peu une référence à "Black And White", c´est sur l´égoïsme du présent, les gens se croient si importants qu'ils veulent partager les petits moments insignifiants de leur vie. Regarde Twitter, on est trop egocentré, on veut partager les petites choses de la vie et oublier les vraies choses.
On a l’impression
que sur 'The Lines', tu as voulu te confier de façon intime, te livrer
à nous dans toute ta nudité et honnêteté. Comment ce morceau
est-il né et pourquoi celui-ci est si court (moins de deux minutes)?
Il dit tout en deux minutes. Tu sais, en vieillissant le mec que je vois dans le miroir le matin n'est pas celui que je voudrais voir.
Mais c'est uniquement d'un point de vue physique. Quand tu le regardes profondément et que tu vois l'intérieur, es-tu content?
Je ressens cet intérieur mais je vois quelque chose qui ne correspond pas à ce que je ressens. En vieillissant on a tous ça et ce constat est assez honnête et sans maquillage.
Le morceau 'Down'
est une ballade nostalgique quasi acoustique, assez réussie, sur laquelle ta voix magnétique nous transmet
plusieurs émotions. Comment réussit-on cette alchimie avec des
moyens plutôt minimalistes?
C est la meilleure façon de faire, se dévoiler, se dénuder. C'est sur le fait que tout le monde recherche l'amour et une complicité avec quelqu'un, c'est en l'honneur d'une certaine personne.
'The Last Men On
The Moon' avec ses claviers typiquement Dave Greenfield (qui a droit à
un solo), la voix lointaine, les chœurs lumineux nous envoient dans
l’espace. On voyage dans cet album à travers la vie et la mort, la
Terre et l’espace et les autres dimensions, entre passé, présent
et futur. Est-ce que les Stranglers se cachent derrière ces derniers
hommes sur la Lune, un groupe qui nous livre des albums somptueux et
assez riches mais dont les médias ne parlent peu alors que la lune
va de pair avec le soleil ('Always The Sun')?
(rires) On a eu des rapports, disons... compliqués avec les médias. Ils nous ont cherchés parfois et on a leur a bien rendu à une certaine époque. Maintenant la plupart des critiques qui nous descendaient sont dans des maisons de retraite ou morts.
Non, il y a toujours Philippe Manoeuvre.
(Rires) En demi-retraite alors! Le morceau parle plutôt d'un problème potentiel à venir. Toute la déchetterie dans l'espace. Maintenant il y a tant de satellites morts ou actifs qui vont éventuellement se casser la gueule. On a pollué notre planète et maintenant on va polluer l'espace.
'Breath' termine
l’album sur une atmosphère orageuse portée à la fois par ta
voix, la guitare acoustique et les claviers. Ce morceau assez chargé
dramatiquement était la bonne façon de conclure l’album, l’orage
finissant par éclater sur les refrains puis dans un solo
où toutes les tensions se relâchent. C’est d’ailleurs le son
des claviers qui ferment le disque. Etait-ce une façon d’exorciser
votre peine que de la choisir comme dernière piste?
Je ne l'avais pas conçu du tout comme ça. Si je peux me permettre, c est l'intellectualisme à la française.
Tant mieux, cela veut dire qu'on travaille!
Oui, énormement, beaucoup plus que les Anglais ! A part les Grecs, les Français sont les philosophes du monde (rires). En Angleterre, les gens sont sceptiques, un rockeur ne doit pas être philosophe mais passer à l'action.
Est-ce que cet
album possède un esprit thérapeutique, une catharsis, une façon de montrer que la
musique peut aider à surmonter un deuil tout en continuant à
honorer la mémoire du disparu? Mission accomplie?
Je suis d'accord avec toi. Affirmatif!
Les fans qui
auront commandé l’album à l’avance recevront un CD 8 titres
"Dave Greenfield - a Tribute" mettant l’accent sur le jeu étincelant
de Dave. Etait-ce d’une certaine façon de faire de deux pierres
deux coups (coup double) : récompenser la loyauté de vos fans qui
vous ont toujours soutenus même dans les moments les plus durs et de
rendre hommage à nouveau à un musicien dont on n'a pas assez parlé
de son vivant?
Oui absolument, je pense qu´en général les peuples ont les gouvernements qu'ils méritent et je crois que les groupes ont les fans qu'ils méritent.
Ce CD bonus met
l’accent sur Dave. Dave Greenfield chantait au début de la
discographie des Stranglers au moins une chanson par album (dans "Rattus Norvegicus", il est présent dans les bonus avec le live 'Peasant In The Big Shitty'). Mais depuis 'Four Horsemen' de "The Gospel
According to the Meninblack" (avec peut-être l’exception de 'God is
Good' sur "Coup de Grâce"), sa voix était toujours en accompagnement
mais il ne chantait plus de chanson en lead, pourquoi ?
Nous n'avons pas trouvé les bonnes chansons pour lui. Avant Hugh et moi décidions : tiens, ça ce serait parfait pour Dave. Mais après nous nous partagions le chant Hugh et moi et n'avions plus de chansons pour lui.
Avec du recul,
que penses-tu de l’album-concept maudit "The Gospel According To The
Meninblack", qui avait eu une gestation difficile et avait été très
critiqué à sa sortie mais était un bon cru?
A mon avis, c´était un désastre à l´époque, ça nous avait ruinés financièrement. On l'avait enregistré un peu partout à travers le monde. Nous avions une obsession pour les Ovnis et sur la question que nous ne pouvions pas être les seuls dans l'univers. Mathématiquement c'est impossible. Aujourd’hui, beaucoup de gens pensent que c'est un chef-d'œuvre.
Comment l'expliques-tu ?
Nous étions 40 ans en avance peut-être (Rires) !
En novembre 2021,
il y aura 7 dates en France, à l’exception de Philippe Manœuvre, la France est un pays
qui aime les Stranglers et réciproquement. Quel est ton rapport à ce pays qui est aussi le tien?
7 dates, c'est optimiste. J'ai toujours voulu avoir un public en France vu que cela fait partie de mon ADN et que j'ai vécu en Angleterre la plupart de ma vie. Aujourd’hui je paie mes impôts en France, des impôts très élevés mais ça en vaut la peine. Je voulais apporter les Stranglers en France et pourquoi pas être respecté en France, merde c'est mon pays! Et n'oubliez pas que la musique n'est pas exclusive à la Grande Bretagne. À un moment donné, les Français avaient un complexe vis a vis du rock 'n' roll. Mais aujourd’hui, le terme de rock est une trop pauvre pour nous définir. Soit il faut élargir la définition du rock soit tout enfouir dans une poubelle et inventer un nouveau nom.
Ton collègue
Dave Vanian de The Damned qui avaient également fait des morceaux
flirtant avec le rock progressif nous disait que l’étiquette punk
leur avait été collée mais qu’ils n’avaient jamais voulu
s’enfermer dans la prison du punk. Malgré une histoire assez
chaotique des Damned, est-ce que les Stranglers seraient les grands
frères des Damned?
Oui, et aussi je pense que c'est a nous de redéfinir le terme de punk. Au début, punk voulait dire la liberté. Puis le terme a été kidnappé par des fondamentalistes qui ont dit que le punk ce n'était pas ça, qu'il ne fallait pas de synthés... Je me suis dit “qui a crée ces règles? Moi aussi je pourrais les redéfinir”. Tu redéfinis le truc ou tu te mets à part. J'aimerais bien me considérer comme un vieux punk et que les Stranglers puissent permettre de redéfinir le terme.
Au début, punk voulait dire la liberté.
Depuis la bande
originale de "Gankutsuou" en 2005, nous n’avons pas eu de nouvel
album de Jean-Jacques Burnel, peut-on espérer en voir un nouveau
après les tournées?
Qui sait ? J'ai commencé à chanter en français. Il y a une version française de 'Down'. Mais mon accent n'est pas terrible, je ne sais pas si ça serait acceptable. J'écris toujours, maintenant que je vis en France, pourquoi pas ? Peut-être que les Stranglers deviendront plus tard un groupe français !
On a commencé cette interview par la question que l'on t'a trop souvent posée, a contrario quelle serait celle que tu souhaiterais que je te pose ou a laquelle tu adorerais répondre?
Comment se fait-il que vous ne réalisez pas que les Stranglers est le groupe le plus important de l'histoire de la musique? En toute modestie (Rires) !!
Justement, j'avais posé la question à Jet et Dave : Un groupe qui n’a
jamais fait comme les autres et qui occupe une place unique dans le
monde du rock. Dave avait dit : “Tant qu’un groupe comme le
nôtre continuera à faire ce qu’il fait envers et contre une sorte
d’establishment, on ne pourra pas nous considérer comme des
légendes musicales !’’
Wow. Ce n'est pas vraiment a nous de considérer légendaires ou non !
Mais après le décès de Dave, est-ce que cela ne va pas vous mettre un pied dans la légende?
C'est un peu horrible à admettre. Le fait que nous existons signifie déjà quelque chose. Si les gens sont héroïques, iconiques et légendaires, il y a une exagération du sens des mots, je m'en fous complétement, même si c'est un peu flatteur.
C'est mérité aussi ! Merci...
Merci à toi !