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TITRE:

EVANESCENCE (11 MARS 2021)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

METAL ALTERNATIF



Le batteur Will Hunt revient sur le premier album du groupe en 10 ans !
DARIALYS - 19.03.2021 -
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Ils ont bercé l'adolescence des jeunes nés dans les années 90 avec leurs tubes 'Bring Me To Life', 'My Immortal' ou encore 'Going Under'. Evanescence, figure de proue du metal gothique/alternatif FM n'avait pourtant plus sorti d'album depuis 2011, avec leur troisième album éponyme. La parution de leur nouvel album, "The Bitter Truth" est donc un petit évènement au sein de la scène metal, celui de la renaissance du groupe américain, une renaissance qui nous est contée aujourd'hui par Will Hunt, batteur de la formation.

Bonjour Will ! On te propose de commencer cette interview par notre question fétiche : quelle est la question que l’on t’a posée trop souvent et à laquelle tu en as marre de répondre ?

Will Hunt (batteur) : (Rires) « Comment c’est d’enregistrer un album pendant la pandémie ? ».




Oui, c’est logique car c’est l’actualité. D’autant plus que vous avez commencé à sortir des singles de votre nouvel album "The Bitter Truth" à partir du mois de mars 2020. J’imagine que cette attente a été source de frustration ?

Will : Eh bien… Dans tous les cas, il était prévu que l’on sorte 5 ou 6 morceaux en guise de singles toutes les 6 ou 8 semaines à partir de mars 2020. On comptait enregistrer les premiers singles en priorité, les sortir, et poursuivre l’enregistrement de l’album petit à petit, jusqu’en mars 2021, date de sortie de l’album. Au final, on a reporté la sortie de l’album d’un mois uniquement. Le plus problématique dans tout ça est qu’on ne peut pas tourner pour promouvoir l’album, c’est plutôt ça qui est frustrant.


Le problème n’est pas de savoir si cela redeviendra comme avant, la question est de savoir quand.



D'accord et les concerts ne sont pas prêts à reprendre. Vous avez quand même pu assurer un peu de promo sur le plateau de Jimmy Kimmel aux Etats-Unis par exemple. Pour autant, est-ce suffisant dans la mesure où cela reste une représentation virtuelle ? Comment le groupe vit-il cela, est-ce une période de doute ?

Will : Je ne crois pas que ce soit une période de doute. On sait tous que la vie va retourner à son cours (quasi) normal un jour. Le problème est plutôt qu’on ne sait pas quand tout cela sera à nouveau possible. Donc par exemple, on devait faire une tournée en septembre 2021 en Europe avec Within Temptation, mais c’est très dur de savoir si elle aura lieu. Cela dépendra aussi de l’avancée du calendrier de vaccination dans les différents pays. Donc le problème n’est pas de savoir si cela redeviendra comme avant, la question est de savoir quand. C’est frustrant car une tournée accompagne systématiquement une sortie d’album. On ne fait pas ce que l’on doit faire en temps normal et on ne sait pas quoi faire de nous-mêmes ! (Rires).


Cet album est le vrai quatrième album d’Evanescence, dix ans après votre troisième album éponyme paru en 2011. Comment expliquez-vous cette longue période sans album ? Vous aviez besoin de prendre du temps pour vous ? De vous couper du business musical ?

Will : Je pense qu’il y a eu beaucoup de raisons. Des histoires de labels, des changements de management, des histoires de business. Quand on a terminé notre dernière tournée, Amy (Lee, la chanteuse, ndlr) a voulu avoir un enfant avec son mari. Donc ils ont eu un enfant, tout cela a pris du temps. Au final, il s’est passé quelques années, et en 2015, Amy a lancé l’idée de rejouer quelques concerts histoire de prendre la température. On avait un nouveau management à ce moment-là. On n’avait pas de pression particulière pour faire un nouvel album. Les choses ont repris leur cours normalement jusqu’à ce que l’on sorte l’album "Synthesis" en 2017 (il s’agit plutôt d’une compilation avec d’anciens titres et de nouveaux titres, ndlr). On n’était pas absents pendant 10 ans mais effectivement on n’a pas sorti de véritable album entier avec des nouveaux morceaux pendant 10 ans, ce qui est inhabituel, c’est sûr ! Je suis d’accord ! (Rires). Mais nous avions de bonnes raisons. J’espère que cela ne se reproduira pas en tout cas.


En ayant été absents pendant si longtemps, on s’est demandé si cela avait du sens que l’on fasse notre retour sans avoir sorti d’album pendant dix ans




Et en même temps, c’est un luxe pour vous de vous octroyer une parenthèse aussi longue. Des groupes plus récents ou moins implantés ne pourraient pas fonctionner comme ça. Chez vous, cela a fonctionné car vous avez une fanbase établie qui a répondu positivement à chaque album. Vous le voyez comme ça, comme un luxe que vous vous êtes autorisés ?

Will : Je pense que c’est bien que l’on ait pris notre temps, mais c’est particulier, je ne sais pas pourquoi cela a pris autant de temps. Ce qui est sûr c’est que personne n’en a marre de jouer dans ce groupe, car au final, nous n’avons pas été actifs très longtemps. Je ne sais pas quelle est la bonne réponse. D’un côté, nous sommes à fond dans le groupe, donc cette pause de dix ans fonctionne d’une certaine façon. D’un autre côté, en ayant été absents pendant si longtemps, on s’est demandé si cela avait du sens que l’on fasse notre retour sans avoir sorti d’album pendant dix ans… Cette formule a marché pour nous pour je ne sais quelle raison. C’est difficile de dire ce qui va se passer pour le groupe à l’avenir. De mon côté, je travaille constamment. J’aime continuer à créer et à jouer. Si je ne joue pas avec Evanescence, je joue avec d’autres groupes. J’aime rester occupé. Il y a quelque chose de spécial en tout cas avec le groupe Evanescence qui s’est passée en écrivant et en enregistrant cet album. J’aimerais revivre ça avec le groupe sans attendre tout ce temps à nouveau. On s’est vraiment découverts tous les cinq sur ce disque. Troy (McLawhorn, le guitariste, ndlr) et moi sommes arrivés dans le groupe en 2007. Cela fait 14 ans, et on n’a commencé à vraiment travailler en tant que groupe que depuis 5 ans. Il y a une alchimie particulière en tout cas dans ce groupe.


Vous êtes une sorte de famille en quelque sorte ?

Will : Oui bien sûr ! Evanescence est notre maison !


Quand on écoute ce nouvel album "The Bitter Truth", il y a un côté planant sur des titres comme ‘Artifact/The Turn’, ‘Broken Pieces Shine’, ‘Feeding In The Dark’ ou ‘Take Cover’. Vous avez évolué, ce n’est pas qu’un disque de metal. Il y a un petit côté trip-hop un peu à la Massive Attack ou Portishead. Qu’est-ce que tu en dis ?

Will : Oui, en effet. C’est très excitant pour nous de sortir un tel album alors qu’Evanescence est connu pour son caractère orchestral historique. C’est très bien, d’être connus pour ça. Mais personnellement, je suis très fan de musique électro depuis longtemps avec des groupes comme Gary Numan, Nine Inch Nails, Buzzcocks, Ministry… J’aime ce côté électro industriel. C’est génial d’amener une évolution dans ce sens avec cet album. Il y a un côté électronique très heavy. C’est quelque chose qui nous parle en tant que groupe. C’est un nouveau son excitant pour nous. C’est pour ça que j’ai envie de continuer dans cette voie.


Il y a plus de mélancolie je trouve, c’est une couleur nouvelle.

Will : Je trouve que c’est un album plus lourd et plus sombre. C’est particulier car on peut dire que c’est un peu éparpillé, mais je pense qu’il y a une fusion de sons qui fonctionnent entre eux. L’ensemble reste très cohérent. On a enregistré 4 chansons en février et on n’a plus rien fait jusqu’au mois d’août. Pourtant, quand on écoute l’album, cela forme un tout cohérent.


Chez beaucoup de musiciens que j’admire, il y a une part de talent qui semble venir directement de dieu.


 

La force de cet album vient aussi de la voix d’Amy, à la fois forte et fragile comme depuis les débuts du groupe. Il y a beaucoup d’émotions quand elle chante. C’est beaucoup de travail j’imagine de son côté pour arriver à cet équilibre-là ?

Will : Chez beaucoup de musiciens que j’admire, il y a une part de talent qui semble venir directement de dieu. Après, à toi de voir si tu veux développer ce talent. Elle a travaillé ça pour en faire quelque chose de personnel et effectivement, elle peut y donner une coloration riche en émotions si elle le veut, ou faire du funk à la Michael Jackson ou Janet Jackson. Elle peut chanter plusieurs styles. Elle a construit sa manière de chanter et le groupe s’est structuré autour de ça. Il y a une tension entre sa voix et la musique que nous jouons qui est heavy qui constitue la base de notre identité.


On va aussi parler un peu de la batterie sur cet album et qui ressort beaucoup dans le mix. Il y a des passages très variés comme sur ‘Blind Belief’ et une vraie musicalité comme sur le final de ‘The Game Is Over’ avec un vrai jeu de cymbales sur le final. Qu’en penses-tu ?

Will : Je ne joue pas de la batterie comme un batteur mais plutôt comme un compositeur ou un producteur. Je ne suis pas vraiment un batteur technique. Depuis que je joue de la batterie, j’ai un kit acoustique. Je n’ai jamais eu de kit électronique. Quand on a commencé à écrire cet album, j’ai voulu avoir un kit à moitié acoustique et électronique. Cela ajoute des couleurs au spectre. Un bon exemple est notre morceau ‘Wasted On You’ où Amy démarre au piano et où j’ai placé un beat électronique. Cela m’aide à développer ma créativité. Sur un kit acoustique, je n’aurais pas été capable de faire ça.


On parlait d’une influence trip-hop tout à l’heure, mais pas que. On retrouve des influences plus pop également comme ‘Yeah Right’ et ‘Wasted On You’ qui peuvent faire penser à du Katy Perry en plus puissant. Est-ce que c’est difficile pour vous d’écrire des morceaux de ce genre sans que ça ne sonne comme de la musique destinée à des fins marketing ? Est-ce qu’il est difficile de trouver un équilibre entre une musique authentique et une musique commerciale ?

Will : Tout cela vient naturellement. On écoute tous beaucoup de musiques différentes et de genres différents. La pop fait partie de la musique que l’on écoute, notamment la pop des années 80 comme Michael Jackson et Janet Jackson, ou la pop plus récente de Bruno Mars par exemple. Ce n’est pas une évolution forcée, c’est quelque chose de naturel. ‘Yeah Right’ était très électro à la base. Il y a toujours cet aspect-là dans la version finale, mais on en a fait une chanson d’Evanescence. Quand on a commencé à écrire cet album, on a voulu écrire un album dont on serait fiers et que l’on aurait envie d’écouter.


On ne gagne plus d’argent avec les albums aujourd’hui, mais d’un autre côté, on vit de notre art et on en est fiers.

 


Ressens-tu la même excitation à l’aube de la sortie de cet album comme si c’était ton premier avec Evanescence ?

Will : Oui bien sûr ! On a beaucoup travaillé sur cet album et on espère que les gens l’aimeront, donc oui, on est très excités. On se sent privilégiés d’avoir une grande communauté qui attend notre album même 10 ans après notre vrai dernier album. C’est super d’avoir le privilège de faire ça. Bien sûr, le business a changé de beaucoup de manières. On ne gagne plus d’argent avec les albums aujourd’hui, mais d’un autre côté, on vit de notre art et on en est fiers. J’ai hâte de voir la réaction des gens.


Nous avons commencé cette interview en te demandant quelle était la question que l’on t’avait posée trop souvent. Au contraire, quelle serait celle que tu aimerais que je te pose ?

Will : (Rires). Oh ! Voyons voir… Tu me prends de court ! La meilleure question pourrait être… (Il réfléchit). Il y a une question que l’on ne me pose pas souvent, c’est : « quelle est ta chanson préférée sur l’album ? ». Mais en même temps, je n’ai pas de vraie réponse ! (Rires). En général, mes préférées sont celles que j’aime le plus jouer sur scène, et vu qu’on n’a pas pu jouer sur scène, c’est difficile. Si je devais en choisir deux, je choisirais ‘Better Without You’ et ‘Broken Pieces Shine’.


Pourquoi ces morceaux-là en particulier ?

Will : ‘Better Without You’ est une chanson très heavy et groovy, avec un très beau refrain. C’est comme ça que je voudrais que sonne le rock’n’roll moderne. ‘Broken Pieces Shine’ est le premier morceau de l’album si tu mets l’intro de côté, et quand ce morceau démarre, tu te dis : « wow ! ». C’est une manière de dire qu’on est de retour, et qu’on est en forme.


On vous souhaite le meilleur pour le futur, avec un retour sur scène bientôt, et peut-être en France ?

Will : En septembre , j’espère !


On croise les doigts ! Prenez soin de vous, à bientôt !

Will : Ciao !


Merci à Noise pour sa contribution.



Plus d'informations sur http://www.evanescence.com/
 
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