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TITRE:

VOICE OF RUIN (MARS 2020)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

DEATH METAL



Voice of Ruin, né dans les alpages suisses, se livre sur son nouvel album "Acheron", sur ses peurs existentielles et ses envies. Les musiciens nous invitent à franchir le Styx, a tutoyer les enfers au travers d'une musique pétillante.
THIBAUTK - 15.04.2020 -
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Votre album précédent “Purge and Purify” avait été très bien accueilli, comment avez-vous vécu cela ? Est-ce que vous avez été fiers d’avoir eu de la reconnaissance après presque dix années d’efforts ?

On s’était mis énormément de pression pour cet album et on a beaucoup travaillé sur le booking et la promo, donc c’est clair que c’est toujours un énorme plaisir quand un tel travail est bien accueilli et que la reconnaissance tombe gentiment !


Dans quelle mesure cela vous a fortifiés et aidé à débuter l'étape de composition de “Acheron” ? 

Je pense que ça nous a donné de la confiance, mais d’un autre côté ça nous a clairement poussés à nous dépasser pour faire mieux. On s’était aussi mis pas mal de pression pour "Acheron" car on ne voulait pas trop attendre entre les deux sorties.  





Que signifie "Acheron", est-ce que cela fait référence au fleuve grec, ou est-ce un clin d’œil à Donjons et Dragons, au méchant de “L'affaire Jane Eyre” ou un hommage au groupe de death metal "Acheron" ? 

C’est clairement en référence au fleuve grec. Acheron est l’une des branches de la rivière Styx qui mène aux Enfers. Comme les textes naviguent entre fiction et réalité, il fallait un titre qui puisse représenter ceci et Acheron était justement le nom parfait vu que c'est une rivière qui existe réellement et qui est illustrée, comme expliqué ci-dessus, dans la mythologie grecque.


Cela semble lié à la Grèce (antique) - le visuel du disque présente une église orthodoxe -, est-ce cela ? Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur la pochette et comment elle s’intègre dans le concept ? 

Alors ce n’est pas vraiment une église orthodoxe, et si tu regardes bien, les marges font penser aux voûtes d’une cathédrale. De jouer avec ces références de monuments religieux est dans le but de mettre en image que toutes les religions sont au final les mêmes. Elles ont chacune leur code, leur imagerie et leurs mythes…Une fois que le tout était écrit et composé, on a directement pensé à Valnoir pour le visuel. Il a été emballé par le projet et il a proposé cet artwork en se basant sur les textes et la musique. On est directement tombés amoureux de ce visuel qui représente parfaitement l'album. C'est là qu'on a décidé de l'intituler "Acheron" car ça collait autant avec le visuel que les paroles.


Le groove est à la base de vos compositions, est-ce que c’est essentiel pour faire passer n’importe quel type de musique, aussi violente soit-elle ? En somme peu importe le contenu tant que les formes et le rythme sont là ?

Oui je pense qu’au final le groove est le plus important. L’un des buts principaux de la musique est de divertir et donc d’être entraînant.


Votre musique fait penser à Carcass, tant dans la voix que dans le style, est-ce que c’est une influence pour vous ? Quelles ont été les autres influences dans votre carrière musicale et sur cet album particulièrement ?

Ha marrant, je n’avais pas fait le rapprochement, mais maintenant que tu le dis c’est vrai qu’il y a une ressemblance. Alors nos influences sont vraiment très vastes. On ne voulait pas se fixer de barrières et on n’a pas composé en voulant ressembler à untel ou untel. Les musiciens ont laissé leurs tripes sortir en essayant de mélanger les influences pour proposer quelque chose un poil plus original et varié que sur l’album précédent.


A l’époque les groupes tels Carcass ou Arch Enemy étaient des pionniers, est-ce que vous vous considérez toujours comme des pionniers alors que le death et le metal sont devenus des genres répandus, normés et avec une plus large audience ?

Non, on ne se considère pas comme des pionniers. On n’a malheureusement rien inventé même si on essaye toujours d’être le plus original possible. Mais ce n’est pas toujours facile.





Comment souhaitez-vous alors affirmer votre propre personnalité musicale ? Votre album est relativement classique, comment voulez-vous vous démarquer, est-ce que vous avez envie de vous démarquer ou simplement de faire la musique qui vous plaît ?

Notre premier objectif est de se faire plaisir et de jouer la musique que l’on aime. Après c’est clair que pour chaque album on essaye au maximum de se dépasser, autant sur les plans personnels que musicaux. Le but est toujours d’essayer de sonner différent pour se démarquer mais c’est très difficile.


Dans 'Parasomnia' vous avez inclus des mélodies folkloriques, est-ce que c’est dans une démarche progressive pour étendre les limites de genres ?

Mmmmh pas sûr de tout à fait comprendre à quel passage tu fais référence ! Mais si tu parles de l’intro acoustique c’était dans le but de faire descendre la pression pour que l’entrée du passage suivant soit encore plus fracassante.


Le soli sont nombreux, est-ce que c’était nécessaire d’en inclure, alors que cela peut paraître comme un cliché et nuire à l’intensité de l’album ? Comment avez-vous réussi à concilier intensité des riffs et mélodies presque douces ?

Darryl est un super soliste donc on était tous d’accord sur le fait qu’il fallait pousser le côté solo sur l’album. Après on ne se fixe pas des codes du genre il faut absolument un solo sur cette partie. C’était justement l’un des objectifs de cet album de réussir à varier les intensités pour que les passages puissants soient mis en valeur. C’était pas mal de job pour trouver ces enchaînements mais on est super contents du résultat.


Est-ce qu'il était difficile d’atteindre cet équilibre, car les guitares sont nombreuses, parfois à la limite du shred, on sent que vous avez voulu en mettre beaucoup mais peut-être dû vous restreindre aussi ?

Oui, le but était de mettre les guitares en avant, on trouvait cool d’avoir un côté suédois. Honnêtement on n’a pas eu l’impression de devoir se restreindre, tout s’est fait assez naturellement, de la composition aux arrangements en studio.


Vous vous démarquez en introduisant des notes folkloriques (‘Parasomnia’), pourquoi sur ce titre en particulier ? Quel est le thème de ce titre ? Quel est le thème de “Thanatophobia” ?

Le but de ces passages acoustiques c'est justement pour augmenter l’intensité des passages puissants. Parasomnia veut dire parasomnie en français et c'est un trouble du sommeil. C’est l’état dans lequel tu as des terreurs nocturnes. Thanatophobia c’est la peur de la mort, je me mets donc dans la peau de quelqu'un qui a la phobie de la mort et qui décide de se suicider pour ne plus devoir faire face à cette peur. 


Quels sont les thèmes et l’imagerie de votre album, car il semble y avoir une grande noirceur et un désespoir, ? Mais il y aussi a une force motrice positive, qui vous pousse en avant, est-ce le cas ?

Pour chaque album je me fixe un thème général et pour "Acheron" j’ai continué sur la thématique des problèmes et catastrophes qui traversent les siècles, toujours en mélangeant fiction et réalité. Sur certains titres, j’ai mis l’accent sur la période du Moyen-Âge qui m’a toujours passionnée. Et sur d’autres, je me suis concentré sur certaines peurs contre lesquelles le cerveau humain lutte depuis toujours. Les thèmes sont donc noirs mais l’énergie de la musique est clairement positive.





L’album, malgré le thème sombre, est positif et plein de vie, est-ce que c'était votre intention de faire un pied de nez à la mort ? 

Oui je parle énormément de la mort et d’autres sujets sombres, mais j’y intègre toujours une notion d’espoir. C’est ce que je ressens en écoutant les démos que les musiciens m’envoient et j’essaye de faire passer ce message dans mes textes.


Que vous a apporté Fredrik Nordström, est-ce qu’il était nécessaire de travailler avec lui ? Est-ce que grâce à lui vous avez franchi un cap dans votre carrière, même si la mastering précédent avait été effectué par Jens Bogren ? 

Lui et Henrik Udd ont clairement apporté quelque chose à ce disque. Même si le tout était composé et écrit avant d’arriver en studio, il y a eu énormément d’arrangements et de petits changements sur place grâce à leurs conseils et leur expertise. C’était un cap supplémentaire d’avoir deux monstres comme eux impliqués sur cet album.


Est-ce que Frederik vous a apporté un son nordiste, le son de Goteborg pour s’approcher du son de groupes comme Entombed, Dismember, Dark Tranquility ou In Flames ? Toutefois votre son semble plus moderne, plus précis et plus propre que ces groupes, comme Omnium Gatherum ou Mors Principium Est, est-ce que vous vouliez avoir un son plus “grand public” ?

Quand la composition était terminée, on était tous d’accord que cet album sonnait plus nordiste. C’était pour nous tous un rêve d’enregistrer une fois dans le Nord alors on a directement contacté Henrik Udd et Fredrik Nordström qui étaient carrément emballés par ce projet. La touche moderne était importante pour nous et c’est clairement la patte de Henrik qui a mixé l’album.


Vous êtes proches de la démarche de groupes comme Entombed ou Gojira : faire du groove peu importe le style, est-ce que ce sont des références pour vous ? Est-ce que le départ de vos chansons est le groove est le reste venant se coller dessus ?

Alors le groove vient assez naturellement et c’est important pour nous d’en avoir dans notre musique comme je te le disais plus haut. Gojira et Entombed, bien que très différents à mon avis, font partie de nos influences !


Est-ce que la mort vous attire, car vous abordez ce thème sous différents angles: maladie, suicide, drogue et de la mort dans la mythologie ?

Elle ne m’attire clairement pas (rires), j’en ai même très peur et le fait d’en parler dans mes textes est comme une sorte de thérapie.


Pourquoi avoir eu envie de parler de mort au lieu de célébrer la vie ? Est-ce une manière de célébrer la vie ? 

J’écris toujours mes textes en écoutant la musique et je m’inspire de son énergie. Les ambiances étaient plutôt sombres, d’où les thèmes sombres côté paroles.


Parfois célébrer la mort, c’est aussi ne pas avoir peur de la fin, car elle fait partie de la vie, est-ce votre avis ? Pour certains la mort est juste un commencement, est-ce votre conviction ?

Pour ma part j’ai justement très peur de mourir et quand je pense au fait que la vie passe tellement vite, j’ai encore plus peur…j’essaye justement de ne pas penser à ce qu’il y aura après car ça me fout carrément la trouille (rires). 


Votre musique est bourrée de contrastes entre colère, rage et douceur (‘One Way Overdose’), est-ce que les contrastes sont le fondement de toute musique, comme ça l'est dans le blues ? Est-ce que finalement le death metal ou le metal moderne est du blues sous une autre forme ? 

Au final le metal est autant musical que le blues. Je pense que c’est important d’avoir des variations et de l’intensité dans tous les genres de musiques. C’est ça qui rend l’expérience plus intéressante et qui peut apporter de l’émotion à l’auditeur.


Qu’est-ce que vous attendez de cet album ? Est-ce que vous avez déjà des idées pour le prochain ?

On essaye de monter d’un cran avec chaque album. On espère qu'"Acheron" nous aidera à accéder à davantage de gros festivals et nous apportera des fans supplémentaires. Le but est vraiment de faire vivre cet album en live et de transmettre notre passion et notre énergie à un maximum de spectateurs. 


Un dernier mot pour nos lecteurs ?

Un grand merci pour tes questions et ton intérêt, ça fait plaisir. Merci également à tous les lecteurs et fans et pour ceux qui ne nous connaissent pas encore, allez faire un tour sur Youtube, Spotify ou Deezer !


Plus d'informations sur https://voiceofruin.bandcamp.com
 
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