Presque
jour pour jour deux ans après son dernier passage à Paris (04/05/17 Palais des
Congrès), le pape incontesté du blues rock moderne est de retour dans la
capitale. Il a, cette fois-ci, donné rendez-vous à ses ouailles dans la
magnifique salle qu’est La Seine Musicale.
C’est donc un parterre de quatre
mille âmes qui attend fébrilement l’apparition du maestro aux innombrables
guitares.
Pas de
première partie, et c’est tant mieux, pour laisser plus de temps au show de la
vedette de cette soirée et satisfaire au mieux tous ceux présents ce soir.
Joe
Bonamassa est accompagné pour cette tournée par la majeure partie des
musiciens qui sont sur l’album "Redemption" sorti en septembre 2018 : Anton Fig à la batterie, Michael Rhodes à la basse, Reese Wynans aux
claviers, Lee Thornburg et Paulie Cerra aux cuivres et enfin Mathalia Barnes
(fille de Jimmy Barnes) et Jade Mac Rae aux chœurs.
Bref, du talent et de
l’expérience à tous les étages.
Ce mini Big Band débute le concert par 'Tiger in Your Tank' et d’emblée
l’auditoire est sous le charme. Il faut dire que le son et les light-show sont
parfaits.
Bien sûr tout est fait de sorte à mettre Joe, la vedette du soir, en
évidence lors toutes ses interventions. Même sa voix semble plus nette et plus
précise que d’habitude.
Bref un mix s’approchant de la perfection.
S’ensuivent
quatre morceaux du dernier album (dans l’ordre 'Kingbee Shakedown', 'Evil Woman',
'Just Cause You Can' et 'Self Inflected Wounds)' qui s’enchainent sans la moindre
anicroche.
Tout est beau, parfait. Seul bémol, Joe en oublie de communiquer et
même de saluer la salle. Ce qu’il n’oublie pas, par contre, c’est de changer
ses guitares après chaque chanson et ainsi de nous faire admirer les plus
belles pièces Gibson (essentiellement) et Fender de sa collection personnelle.
Après ces nouveautés il enchaine avec trois
chansons de l’album "Blues Of Desperation" (2016) toutes aussi compactes et de bon ton : 'This Train', 'Blues of
Desperation' et 'How Deep This River Runs'.
Après ce tourbillon de mélodies et de
notes magnifiques, Joe prend enfin le temps de présenter ses musiciens et de
parler au public qui n’attendait que ça. Ovation pour chacun des musiciens
présents sur scène et sourire sur tous les visages.
Cette pause et ce retour au
calme annoncent l’interprétation de 'Sloe Gin' qui est certainement son plus gros hit et que tout le public attend. C’est dans un recueillement quasi
mystique que l’auditoire savoure ce bijou. Quelle pureté et énergie retenue ! Un
frisson traverse la foule et l’ovation qui suit la chanson est à la hauteur
des émotions vécues tout au long du morceau.
Pour les quatre morceaux suivants
('Well Well', 'Boogie WoogieWoman', 'TeaFor One/ I Can’t Quit You Babe' et 'How Many
More Times'), les cuivres et les chœurs se retirent.
Joe se retrouve seul (ou
presque) entouré de sa garde rapprochée. Les morceaux se font plus sauvages et roots mais la précision et le feeling sont toujours là. C’est un
triomphe et Joe quitte la scène sous les acclamations bien évidemment, le
public debout pour en demander plus.
Ce ne peut se terminer ainsi et Joe revient
sur scène cette fois ci totalement seul avec sa guitare (électro-acoustique)
pour un 'Woke Up Dreaming' d’une maestria à couper le souffle.
Il arrive à garder sous le charme son auditoire en le faisant participer à ses
breaks et évite de s’enfermer dans une démonstration trop technique et froide
comme cela peut être le cas avec certains autres guitaristes virtuoses.
L’ensemble de la troupe se retrouve pour interpréter 'SWLABR' qui montre
l’importance que Cream et le british blues ont eu dans
l’apprentissage et l’évolution musicale de Joe tout au long du temps.
Vient le
final avec 'Mountain Time' (un autre incontournable) qui envoûte littéralement
les quatre mille spectateurs présents. On atteint des sommets que seuls les
très grands sont capables de nous y amener. Joe Bonamassa est de ceux-là.
Deux
heures quinze de pur bonheur qui resteront certainement gravées à tout jamais
dans un coin des mémoires de chacun des spectateurs présents.
Vivement la
prochaine tournée du surdoué New Yorkais !
Christophe MENG - Rock'N'Raw - Reproduction interdite © Tous droits réservés.
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Plus d'informations sur http://www.jbonamassa.com