Nous avons l’habitude de commencer nos interviews par la question qu’on vous a trop posée, quelle est cette question ?
Il n’y a pas forcément de question récurrente, ou peut-être « dans quel style musical pourrions-nous nous définir ? ». Nous répondons dans ce cas-là que nos principales influences sont les groupes des années 70, ou des groupes de rock progressif comme Pink Floyd, King Crimson, ou d’autres plus modernes comme Steven Wilson, Porcupine Tree, Opeth... mais chacun se fait son idée.
Nous avons passé un palier en terme de son
Votre actualité est votre nouvel album "Legacy" mais avant cela vous aviez fait l’objet d’une chronique sur Music Waves pour son prédécesseur "Duality". A ce propos, avec le recul êtes-vous satisfaits du résultat dans sa globalité ?
Nous sommes satisfaits, oui et non… disons que nous l’avons réalisé avec les moyens du bord de l’époque et nous sommes fiers de ce que nous avons fait. Mais en regardant maintenant les moyens que nous avons mis pour "Legacy", ça n’a rien à voir. Nous avons passé un palier en terme de son, et puis la réalisation d’un premier album est toujours une expérience particulière.
Pour ma part, tout était à découvrir, que ce soit sa réalisation mais aussi l’univers musical qui se dévoilait au fur et à mesure des compositions. En re-écoutant "Duality", il y a beaucoup de choses que nous n’aurions pas faites, des erreurs, des choix, mais c’est l’expérience qui rentre comme on dit. Nous ne regrettons rien !
A la lecture des retours, cela vous a-t-il incité (ou non) à changer/ garder le cap initié sur "Duality" ?
Pour être francs, nous avons composé les morceaux de "Legacy" avant de recevoir de quelconques retours du premier album. Nous aimons laisser faire les choses et nous voulions, je pense, tout de suite enchaîner suite aux difficultés de réalisation de “Duality”.
Au début, Orion Dust est né de la rencontre de Fabien Bouron et Guillaume Coplo. Guillaume a quitté le navire, j’imagine que ça ne doit pas être facile de poursuivre l’aventure en ayant perdu un des deux fondateurs ? Fabien, as-tu envisagé d’abandonner ?
Il y a toujours des doutes, cela n’a pas du tout été évident. Plein de scénarios sont passés dans ma tête, mais je suis d’un naturel à aller de l’avant. Malgré les difficultés, l’important pour moi est de réaliser la musique que l‘on aime et de la défendre jusqu’au bout. S’arrêter sur un seul album était pour moi difficilement concevable. Nous avons encore pas mal de choses à dire, je pense, musicalement, et j’espère que nous pourrons défendre encore longtemps notre musique. Mais c’est évidemment pas facile tout les jours…
Après un thème lourd développé sur "Duality" autour de la dépression et de la complexité humaine, nous voici plongés dans un univers plus léger et ses contes… Vous aviez besoin de changer de thématique plus légère justement pour donner suite à votre premier album très prometteur ?
Ce n’est pas forcément calculé, disons que tout est parti du titre "Legacy" qui est sorti avant les textes. Nous avons réfléchi sur le thème de l’héritage, et l’univers des contes et légendes nous semblait une bonne base, car tout part de là finalement. L’histoire personnelle de chacun a été fondée sur des contes et légendes. Nous en sommes bercés dès notre enfance. Et quand on prend du recul, on se rend compte que les histoires, d’où qu’elles viennent, à n'importe quelle époque, se ressemblent étrangement. Nous écrivons aussi actuellement notre histoire. C'est assez intéressant. Voilà pourquoi ce choix.
Nous avons affiné les choses, pris plus de temps dans les arrangements, il y a eu un plus gros travail de groupe.
De la même façon, "Duality" se voulait rattaché aux 70´s par son expression musicale. "Legacy" présente une production plus moderne avec un dynamisme et une profondeur beaucoup plus accusés. Volonté de rupture ?
Non plus, je trouve que la couleur seventies est encore présente. La recette est la même, avec des instruments comme l’orgue Hammond, le Mellotron, des parties clairement inspirées des groupes de l’époque. C’est juste je pense la production, de meilleure qualité, plus définie, qui rend ce côté moderne. En ce qui concerne les compositions, nous avons affiné les choses, pris plus de temps dans les arrangements, il y a eu un plus gros travail de groupe. Mais notre volonté était clairement de passer un palier, que ce soit autant au niveau du son que de la composition. J'espère que nous y sommes arrivés. Pour nous c’est donc une prolongation, et non une rupture.
La guitare reste très présente dans l’univers d’Orion Dust, il semble toutefois qu’elle est dans cet album plus souvent utilisée sous le mode acoustique (et même quasi-folk dans ‘The Stream’) - l’album est d’ailleurs une assez bonne illustration de "la guitare dans tous ses états ". Ce côté organique se retrouve d’ailleurs avec une utilisation plus présente de flûte, piano et même violoncelle (‘CXXVI’), c’est une volonté délibérée ?
Je pense que notre période (suite au départ de la basse / batterie) où nous reprenions nos morceaux en acoustique en concert a pas mal influencé le deuxième album. La guitare folk est en effet beaucoup plus présente. Nous aimons aussi beaucoup de groupes folk, ce qui nous a inspirés. Nous aimons ce côté organique, fragile et extrêmement exigeant. Cela donne une couleur chaleureuse à "Legacy". Après je ne sais pas si c’était une volonté délibérée, on laisse les choses sortir naturellement lors des compositions.
Toutefois, les solos électriques sont toujours présents, avec de magnifiques interventions : ‘The Stream’, ‘The Awakening’ avec ses deux solos et surtout ‘CXXVI’ avec une exécution qui me rappelle John Mitchell d’Arena, c’est une référence pour vous ?
Non, ce n’est pas forcément une influence pour nous, le solo de 'CXXVI' est réalisé par Anthony qui a une culture metal / metal prog. Certaines de ses principales influences sont Guthrie Govan et John Petrucci par exemple.
On a cité Arena mais si vous deviez être le "Legacy" d’un groupe, quel serait-il ?
Un seul groupe, c’est compliqué. Nous avons beaucoup d’influences, mais on pourrait citer l’univers de Steven Wilson je pense.
Pourquoi ce titre ‘CXXVI’ ? Code secret, mensuration, numéro de rue ?
Ahaha, 'CXXVI' est un nombre particulier pour moi (Fabien), mais je ne peux pas vous en dire plus. Et puis cela laisse place au mystère et à l’interprétation de chacun.
Au milieu de tous ces titres musicaux, ‘Prélude’ surprend : poème déclamé en français au milieu de titres chantés en anglais, quelle est sa place dans un album qui apparaît comme un recueil de contes ?
Ce poème est directement influencé par une histoire tirée de l’Ancien Testament, celle de Sarai et Abram ; et nous voulions mettre une piste en français car pour nous, c’est notre origine, notre héritage et nous pensons que cette belle langue méritait d’avoir une place dans notre album. Cela aurait été dommage de ne pas mettre du français au milieu de tous ces contes internationaux. Il introduit et peint le décor de 'CXXVI' qui arrive par la suite.
Il y a un gros travail de voix pour repousser les limites et
découvrir de nouvelles choses, ce qui rajoute une couleur en plus aux
morceaux.
Le chant, qui a beaucoup progressé, a sa part dans l’évolution du son. Cécile Kaszowski n’hésite pas à utiliser sa voix de multiples façons : "neutre" (l’ouverture a cappella de ‘The Awakening’), rock (‘The Stream’), déjantée (le milieu de ‘The Awakening’), intimiste/acoustique (sur ‘Snerougotchka’) et un intéressant travail choral sur pas mal d’arrière-plans. C’est un élément qui a été particulièrement travaillé, visiblement ?
Cécile recherche en permanence à explorer sa voix, à l’utiliser de la façon la plus complète possible. Comme nous tous, elle n'aime pas rester sur ses acquis et encore moins faire du redondant. Il y a donc, oui, un gros travail de voix pour repousser les limites et découvrir de nouvelles choses. Ce qui rajoute une couleur en plus aux morceaux. Concernant les chœurs sur 'CXXVI', nous avons fait appel à plusieurs chanteurs et chanteuses afin de donner du corps et un timbre particulier.
Élément déjà présent dans "Duality", l’utilisation de sonorités world (orientalisantes dans ‘Absencia’), ici déclinées sous d’autres modes, à l’image du mantra introductif de ‘Norroway Song’ : cette volonté de métissage est-elle importante pour Orion Dust ?
Nous aimons beaucoup la richesse des harmonies, des rythmiques tirées en effet d’autres pays, cela apporte énormément à la composition.
On entend une parenté avec d’autres groupes français : Weend’ô et son metal prog, ou Rosa Luxembourg dans un registre plus intimiste : ces références vous parlent-elles, y en a-t-il d’autres ?
Pour être francs, pas vraiment. Nous venons tous d’influences totalement différentes : metal, classique, progressif, jazz…
Pour ma part (Fabien), je suis directement influencé par les groupes des années 70, mais aussi par des groupes plus modernes.
Qu’attendez-vous de cet album porté par une promo assurée par Dooweet ?
Nous espérons seulement toucher le maximum d’oreilles possible. Que l’on apprécie ou non notre musique, mais que les personnes sachent que nous existons. Et "Legacy" est notre étendard. Chacun se fait ensuite son opinion.
On a commencé notre interview par la question qu’on vous a trop posée, quelle est celle au contraire à laquelle vous auriez aimé répondre ?
"Comment vous soutenir et vous aider à propager votre musique ?" Au quel cas, nous répondrions :
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