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TITRE:

NORBERT "NONO" KRIEF (11 avril 2018)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

HARD ROCK



A l’occasion de la sortie du nouvel album événement de Trust, "Dans Le Même Sang", Music Waves a rencontré Nono Krief pour un entretien sur les chapeaux de roue.
NEWF - 30.05.2018 -
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Malgré un léger retard dû à son emploi du temps surchargé, Nono Krief a répondu à nos questions avec la franchise et la simplicité qui le caractérisent.


Nous nous étions rencontré en 2009 après la sortie de "13 à Table", que s’est-il passé pour toi depuis dix ans ?

Il s’est passé beaucoup de choses, pour moi comme pour Bernie. On reforme Trust à peu près tous les dix ans, ça nous permet de faire des choses parallèles et je prends ça vraiment bien. En ce qui me concerne, j’ai fait quelques albums, deux tournées en Russie avec Era. Era est le projet d’Eric Levi, qui a fait la musique des Visiteurs, du prog avec des chants grégoriens. J’ai fait la tournée "Autour de la Guitare" avec Jean-Félix Lalanne, Ron Thal, Larry Carlton, Roben Ford, Christopher Cross, Paul Personne, Axel Bauer, Michael Jones …





Tu as aussi enregistré un album avec ton fils David Sparte, quand sortira-t-il ?

Je l’ai terminé avant qu’on reforme Trust. Mais juste au moment où je m’apprêtais à le sortir, on a remis le couvert avec Trust. Il me restait juste le mastering à faire. Mais je l’ai repoussé parce que je ne voulais pas jeter une pierre dans l’océan et je veux avoir le temps de le défendre.


Ça doit être une grande fierté pour toi

Oui, j’en suis extrêmement fier et je suis super content de cet album. Je n’ai jamais été aussi content d’un album, même si je suis aussi ravi de l’album de Trust. Mais là mon fiston m’a fait du sur-mesure. Il m’a comblé en composant exactement la musique que j’aime et je suis très impatient que l’album sorte.


David a une voix très soul. Est-ce que la couleur générale de l’album sera aussi groovy que le montre le clip du titre que nous avons eu en avant-goût, ‘So Different’ ?

En fait l’album sera très rock mais c’est un album solo donc je me suis fait plaisir avec d’autres couleurs.


Parlons de Trust. Penses-tu que l’album aurait vu le jour si Trust n’avait pas eu autant de succès pendant la tournée des quarante ans ?

Je ne pense pas qu’il y ait une cause à effet. Je crois que, même en ayant fait une tournée qui cartonne, comme ça a été le cas, si on avait fait un mauvais album, le public ne l’aurait pas acheté. Mais c’est vrai qu’on devait tourner un mois et demi et on a tourné pendant un an. Ça a été une belle et très agréable surprise. On a passé une très belle année. Et pour l’album, on s’est fait plaisir en le faisant comme on voulait le faire. Apparemment il plait aux gens puisque cette semaine, Trust est quatrième des ventes en France.


Pour cet album, on s’est fait plaisir en le faisant comme on voulait le faire.





Comment expliques-tu cela ?


Je ne sais pas. Je pense que c’est ce qu’attendaient les gens qui aiment Trust. On a voulu enregistrer un album brut de pomme, sans fioriture : deux guitares, une basse, une batterie et de l’énergie.


Comment est venue l’idée d’enregistrer l’album en live dans une salle des fêtes ?

On voulait capter l’énergie des concerts. Pendant un an de tournée, on a développé une grosse énergie sur scène, que d’ailleurs nous n’avions jamais eue auparavant. On ne se pose plus de question, c’est peut-être la maturité. En tout cas, on prend beaucoup de plaisir sur scène et on voulait absolument retranscrire cette énergie sur l’album. Et avec l’expérience on sait que c’est impossible lorsqu’on enregistre les musiciens séparément dans un studio. La magie du live et le côté spontané disparaissent. Donc on avait joué live à Saint-Ciers-Sur-Gironde, dans cette salle qui a un super son et on a décidé d’enregistrer l’album là.


L’album est un retour aux sources hard rock mais met aussi en valeur ton feeling blues rock. C’est même, comme tu l’as dit, l’album le plus brut que vous avez enregistré de toute la carrière de Trust. Comment as-tu abordé la composition et avais-tu des références en tête ?

En fait non, on a fait tout très vite. Nous nous sommes enfermés une douzaine de jours dans cette salle de spectacle de Saint-Ciers-Sur-Gironde et on a composé. J’ai amené toutes mes idées de riffs et de chansons, Bernie a écrit les textes. Tout a été très spontané. Je voulais que ce soit rock. Tu dis hard rock mais je pense qu’on est plutôt un groupe de rock. Pour moi, AC/DC est un groupe de rock. Mais peu importe, ce n’est qu’un mot.


Je ne supporte ni le son ni le mixage de « 13 à Table ».


Pour "13 à Table", tu m’avais avoué que tu n’étais pas satisfait du mixage des guitares qui n’étaient pas assez mises en avant. Penses-tu avoir pris ta revanche avec "Dans le même sang" ?

OUI ! C’est le retour de la vengeance ! (rires) Je ne supporte ni le son ni le mixage de "13 à Table". Je trouve que le son est pourri, je le dis et je l’assume. Il y a des très bons titres dans "13 à Table" mais l’album est mal réalisé et très mal mixé.


Est-ce que ça explique la présence de Mike Fraser pour le mixage de "Dans le Même Sang" ?

Bien sûr ! C’est un choix délibéré de notre part.


C’est une demande de ta part ?

Tout ce qu’on fait actuellement, on le décide à trois : Bernie, moi et notre manager. En fait quand Trust s’est reformé en 2016, nous avons changé toute la structure autour de nous : un nouveau manager, un nouveau tourneur et une nouvelle équipe technique. Mais toutes les décisions sont prises à trois. Et nous nous sommes dit qu’il nous fallait quelqu’un pour faire sonner cet album en étant capable de retranscrire notre énergie en live. Le nom de Mike Fraser nous est venu tout de suite. C’était une évidence parce qu’on aime le son qu’il a obtenu sur les albums d’AC/DC, de Metallica ou d’autres. Donc on lui a envoyé l’album et pour l’anecdote, quand nous avons reçu le premier titre mixé, j’étais dans le TGV avec Bernie. On a mis le casque sur les oreilles et on s’est dit "waouh !!", la grosse claque!


Trust c’est Bernie et moi. Seul, je ne peux pas être Trust. 





Est-ce que "Dans le Même Sang" est plus que jamais l’album de Nono ?

Non Trust c’est Bernie et moi. Seul, je ne peux pas être Trust. Je n’aurai pas cette prétention. Je le dis et je l’assume : Trust, c’est Bernie et moi. Nous avons créé le groupe en 1977. Nous avons eu douze batteurs, Christian est le treizième. Nous avons eu cinq ou six guitaristes et plusieurs bassistes. Mais l’ossature, le son et la couleur de Trust, c’est la voix de Bernie avec ses textes que je mets en musique. Je le dis en toute modestie, c’est la vérité.


Les choristes apportent indéniablement un plus à certains refrains et surtout une couleur gospel assez inédite pour Trust. Qui a eu cette idée géniale ?

Je vais le dénoncer, c’est Bernie (rires).


Bernie a déclaré que c’était la première fois que le groupe avait une telle cohésion. Es-tu d’accord ?

Oui je suis d’accord, il y a une vraie cohésion. On ne peut pas l’expliquer, ça se fait ou pas. Mais dès les premières répétitions et les premiers concerts, chacun a trouvé sa place avec une vraie cohésion de groupe et un son qui fait bloc. Je ne sais pas comment l’expliquer, c’est comme ça. Nous avons eu d’excellentes formations dans le passé mais je pense que celle-là est une des meilleures.


Nous aurons toujours des choses à dire. Trust est un groupe engagé qui dénonce des choses.





Cet album est une vraie surprise de la part d’un groupe qu’on perçoit comme un bon vieux pote qui ne triche jamais et qu’on n’a pas vu depuis dix ans. Et pour être franc, nous n’attendions plus grand-chose de Trust. Es-tu surpris par ce retour sur le devant de la scène rock et pensais-tu que Trust avait encore des choses à dire ?

Les gens sont peut-être surpris mais pas moi. Pour nous cet album est un acte délibéré. Je pense que nous aurons toujours des choses à dire. Trust est un groupe engagé qui dénonce des choses. Bernie le dit à la fin de chaque concert : être en colère ce n’est pas tout casser, c’est simplement rester vigilant. Tout le monde sait que Trust est un groupe engagé et malheureusement les sujets ne manquent pas. Il y aura toujours de quoi dire.


N’as-tu pas craint que le retour de Trust soit placé sous le signe de la nostalgie, comme par exemple pour Les Insus ?


Non, ni Bernie ni moi ne sommes nostalgiques. On vit le présent et on pense à demain. On ne vit pas du tout avec notre passé. Evidemment peut-être que les gens qui nous suivent depuis quarante ans ont, eux, ce petit sentiment de nostalgie. Mais nous, pas du tout.


Peut-on dire finalement que les engueulades et les brouilles passées ont été bénéfiques puisque Trust a retrouvé une nouvelle fraicheur ?


Je dis oui. Un groupe, c’est comme un couple. Et Bernie et moi formons un vieux couple. Ca fait quarante ans qu’on se supporte mutuellement et effectivement, il y a des hauts, des bas, des engueulades et des brouilles. Mais effectivement je pense que tout ça forge notre amitié. De toute façon, même dans mes brouilles avec Bernie, il y a toujours eu du respect. Et effectivement ça a forgé notre force.


Comme tu l’as dit, Trust ne serait pas Trust sans les paroles engagées de Bernie. Es-tu d’accord avec l’intégralité des textes de l’album ?


Oui, je suis en très grande majorité d’accord avec tous les thèmes qu’il aborde, avec ce qui le bouleverse et le traverse. Ce sont les mêmes choses qui me bouleversent et me traversent aussi. On a appelé cet album "Dans Le Même Sang" parce qu’on est tous dans le même sang. Comme il le dit très justement, nous vivons dans un monde cynique où tout va très vite et où les gens se replient sur eux-mêmes en se moquant royalement de ce qui se passe loin de chez eux. Je suis absolument en accord avec ce que Bernie raconte. Et quand il arrive qu’on ne soit pas d’accord sur certains sujets, on en débat.





L’idée de reprendre du Piaf et le titre ‘Je m’en fous pas mal’ vient de Bernie ?


Oui, il aime beaucoup ce texte et je t’avoue que moi aussi.


Tu as été le guitariste de Johnny pendant plus de 7 ans. Qu’as-tu ressenti lors de l’hommage national lié à ses funérailles ? Toi qui l’a bien connu, penses-tu que c’est ce qu’il aurait voulu ?


Je ne sais pas vraiment. Je pense qu’il a dû en parler. Il était malade, il savait qu’il allait partir. Je pense qu’il devait être au courant de la manière dont allaient se dérouler ses funérailles. Enfin il me semble. Personnellement, j’ai été bouleversé, comme des millions de gens.


Qu’attendez-vous de ce nouvel album de Trust, après dix ans de silence studio et quarante ans de carrière ?

J’attends simplement les prochains concerts pour aller m’éclater. On repart au mois de mai.


Donc pour une tournée d’un mois et demi qui va durer quatre ans ?

On va tourner de mai jusqu’à la fin de l’année. Et on va avoir une grosse année 2019 parce qu’on va aussi tourner à l’étranger où l’on a beaucoup de demandes.


Merci beaucoup !

Merci à vous




Plus d'informations sur https://www.facebook.com/trustofficiel/
 
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