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TITRE:

Alcatraz Festival 2017 -Courtrai- Jour 3 -13 Aout 2017


TYPE:
COMPTE-RENDUS DE CONCERT
GENRE:

HEAVY METAL



Jour 3, la fatigue se fait un peu ressentir mais la qualité de l'affiche va vite faire oublier cela.
NOISE - 08.09.2017 -
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C’est déjà le troisième  jour à l’Alcatraz, la fatigue se fait sentir mais le soleil va réchauffer tout le monde tout comme de sacrés concerts avec quelques grands moments de plaisir.

Comme samedi un grand nom ouvre les hostilités, l’assurance d’avoir du monde d’entrée pouvant encore expliquer ce choix. Car avec Raven on retrouve un trio légendaire du heavy metal porté par les frères Gallagher depuis 40 ans. Et nos gaillards, loin d’être en pré-retraite, sont décidés à en découdre et vont faire parler la poudre dans un pur esprit NWOBHM. Avec’ ‘Destroys All Monsters’ ils démarrent par un titre récent efficace qui prouve leur belle forme. Le son est bon, le public présent et la suite va confirmer ce bon départ. Raven enchaine les classiques, ‘Hell Patrol’, ‘All For One’ ou ‘Hung, Draw And & Quartered’, ‘On And On’ et ‘Rock Until You ’. La leçon des anciens est complète et parfaite et ce plongeon dans le temps a fait un bien fou. On ne peut que remercier les frères pour leur ténacité et leur attachement à une certaine idée du heavy metal.

Dans la Swamp le ton va être lancé cash avec Carnation. Le groupe belge fait du death metal à l’ancienne et ne va pas faire dans la dentelle. La puissance dégagée est assez phénoménale, le public en prend plein les gencives et apprécie. Carnation nous sert du pur death sans fioritures, le chant de Simon est guttural comme il faut et le rythme est énorme. Avec ‘Delusions Of Power’, ‘Cemetary Of The Insane’ ou ‘The Great Deceiver’ le groupe colle une sacrée mandale. Entre son à l’américaine faisant penser à Obituary, et son plus suédois à la Dismember, les Belges font un travail remarquable. Ce concert aura nettement marqué les esprits et Carnation paraît avoir devant lui un avenir doré.

Il est très tôt pour une telle légende et la foule se presse pour admirer UFO et ses 50 ans de carrière. Phill Mogg est en forme même s’il a l’air d’avoir un peu fait la fête et avec son groupe il va dévoiler un savoir-faire impressionnant. Le début du concert est taillé dans un hard assez calme avec un côté blues, notamment sur ‘Ain’t No Baby’ et ‘Run Boy Run’. Le groupe donne l’impression de se réveiller tranquillement mais cela amène un charme certain. Puis avec ‘Too Hot To Handle’ et ‘Only You Can Rock Me’ le concert part à plein régime. A la guitare Vinnie Moore fait le taf et rend hommage à ces pépites hard rock. Et en fin de set ce petit monde va se faire plaisir avec un ‘Rock Bottom’ longue durée en forme de jam qui va enchanter le public. Enfin le frisson arrive avec ‘Doctor Doctor’ qui reste un classique du hard rock faisant toujours son effet avec ce refrain légendaire. UFO c’est une qualité et une référence, et il a fait honneur à son statut.

Avec Dr Living Dead nous changeons de ton : le groupe suédois fait dans le crossover thrash, quelque part entre Suicidal Tendencies, Anthrax et S.O.D., et il va faire bien mal au public de la Swamp. Les musiciens sont masqués dans cet esprit crossover fusion et ça déménage sec d’entrée avec ‘Dead End Life’ et ‘Crush The Sublime Gods’. Les Suédois n’inventent rien mais maitrisent les codes du genre avec fougue et remuent l’audience avec un rythme et un groove impeccables. Toute la suite du concert sera à l’image de ce début, Dr Living Dead rencontre un joli succès avec ‘Suffering’ ou ‘Force Fed’. Ce concert aura été un bel apéritif et chacun en est ressorti secoué par la force remuante d’un groupe qui excelle dans son style.

Sacred Reich est de retour à l’Alcatraz. Le groupe américain n’a pas sorti d’album depuis 20 ans mais il tourne pour partager la bonne parole thrash dans un esprit revendicatif. Cela va nous donner un concert classique, basé sur les 4 premiers disques du groupe et alternant entre passages bourrins et passages lourds et mélodiques. Quand Sacred Reich a envie de cogner il le fait sans pitié, les slams s’enchainent et le public se réveille. On apprécie de plus chez le groupe cette conscience sociale, le discours pacifiste de Phil Rind avant ‘One Nation’, sonnant très juste et tristement actuel. On aura aussi apprécié ‘Free’, ‘Death Squade’ et ‘The American Way’, tous biens interprétés dans un rythme intense. Sacred Reich vit sur son passé mais il est est dans l'air du temps d’une société folle et ce concert aura servi de défouloir.

Niveau claque on continue dans le lourd avec Asphyx dans la Swamp. Martin et ses camarades sont attendus de pied ferme avec leur death doom implacable. Fort d’une riche carrière et d’un excellent ‘Incoming Death’ les Néerlandais sont passés maîtres dans l’art d’assaisonner leur brutalité d’atmosphères lourdes et sombres. Ils ne vont pas faire de quartier et frapper dur et fort. D’entrée ‘Vermin’ et ‘Candiru’ sont de monstrueuses claques dans la tronche d’un public à la fois en transe et sous le choc. Par la suite, Asphyx alterne intelligemment les plaisirs avec ses ambiances lourdes et le résultat est toujours aussi fort et prenant. Un titre comme ‘Wardroid’ est un bel exemple tant il est écrasant. Asphyx a donné en cette après-midi un concert de grande classe, tout en maitrise et en puissance.

Life Of Agony est de retour à l’Alcatraz. En 2014 il avait fait forte impression et chacun attend de se reprendre une claque équivalente. Depuis le groupe a sorti un album studio mais il ne va pas trop en tenir compte et proposer un concert quasi identique que celui de 2014 avec 7 extraits de "River Runs Reed". Mais personne ne va lui en tenir rigueur car ce concert va être mémorable, en partie grâce à une Mina intenable qui va passer un long moment dans la fosse photos et même collée à la barrière au contact du public. Sous des aspects fragiles elle montre une force incroyable et un charisme dingue, et au chant le charme opère en un rien de temps.  Et avec son hard rock mélodique et mélancolique, Life Of Agony va faire un carton plein, ‘Method Of Groove’, ‘River Runs Red’, ‘Lost At 22’ ou encore ‘World Gone Mad’ étant tous des grands moments. Life Of Agony est un groupe rare qui sait manier les émotions avec talent et ce soir il a fait très forte impression, ce concert restera sans doute dans le top de ce week-end de festival.

Après ce grand moment la pression ne retombe pas car Enslaved débarque dans la Swamp. Maître d’un black teinté de progressif et d’atmosphérique, il excelle dans l’art d’envoûter un public. Le concert de ce soir va être monumental car les Norvégiens vont faire parler leur esprit atmosphérique et leur âme viking. D’entrée avec ‘Death In The Eyes Of Dawn’ Enslaved nous emmène loin, sur plus de 8 minutes le voyage est total avec la voix glaciale de Grutle et une musique d’une rare profondeur, à la fois violente et planante. Ensuite ‘Ground’ achève les éventuels sceptiques, la force émotionnelle de ce titre est intense avec une voix claire énorme et une puissance au service de la mélancolie.’Ethica Odini’ confirme ce voyage spirituel, puis la force de ‘One Thousand Years Of Rain’ prend aux tripes de la même manière avec uneviolence black mixée à un côté progressif. Enfin Enslaved ressort ‘Heimdallr’ de son premier album et ce ton viking metal sorti du passé fait son effet et montre toute la puissance que pouvait dégager le groupe à ses débuts. Avec ce concert Enslaved a marqué lui aussi les esprits tant il a montré une intense force musicale et émotionnelle.

Trivium est de retour mais moins haut sur l’affiche. Sans faire d’album raté, le groupe américain a un peu perdu en popularité ces derniers temps et recule logiquement. Mais cela ne va pas décourager la bande de Matt Heafy. Les fans sont nombreux devant la scène et Trivium reste un monstre scénique alliant parfaitement puissance et mélodie dans un heavy fédérateur. Le son est puissant d’entrée, dans cette idée moderne et le groupe envoie la purée cash avec ‘Rain’, un classique de ses débuts. Heavy est déchainé et la sauce prend bien. Trivium va gagner son pari et faire oublier un concert de 2015 un peu inachevé. Car avec ‘Strife’, ‘The Sin And The Sentence’ ou ‘Forsake Not The Dream’ et ‘In Waves’ en final il a montré toute l’efficacité de sa musique servie par des musiciens au point et un Matt au charisme intact. Au sein d’une affiche riche, Tirivium a tiré son épingle du jeu de belle manière et a convaincu un large public de la qualité de sa musique.

Morbid Angel ayant annulé sa tournée c’est son concurrent I Am Morbid qui le remplace. Il a été formé par deux ex Morbid Angel dont le charismatique David Vincent accompagné pour l’occasion d’Ira Black, Bill Hudson et Tim Yeung, avec pour but de reprendre le meilleur de la légende du death metal américain. Si on pouvait émettre des doutes sur l’entreprise, sur son côté un peu opportuniste, ils vont être balayés en peu de temps car I Am Morbid va être flamboyant. Porté par un Vincent en voix, charismatique et plus concerné que lors de la dernière tournée avec Morbid Angel, le groupe va enchainer les moments de bravoures. Le menu est royal, en 13 titres le quatuor va proposer un formidable best of avec ‘Blessed Are The Sick’, ‘Immortal Rites’, ‘Rapture’ ainsi que ‘Pain Divine’. L’ensemble est joué avec précision et la raclée est totale. En fin de concert ‘Dominate’, ‘When The Slime Live’ ou ‘God Of Emptiness’ achèvent une prestation magistrale. On notera que Vincent, joueur, est allé chercher ‘I Am Morbid’ du contesté "Illud Divinum Insanus" pour un résultat valable. Les absents ont toujours tort et ce soir I Am Morbid a pris la place du maître avec talent.


Après cette claque place à la Metal Queen, Doro. De retour à l’Alcatraz, elle est en forme et semble intemporelle. D’entrée elle met le feu à un public d’amateurs avec le fédérateur ‘Raise Your Fist In The Air’, repris en chœur comme il se doit. Le ton est heavy et l’idée de commencer par cet hymne est excellente tant il amène l’ambiance. Ensuite Doro part vers Warlock et avec ‘I Rule The Ruins’, ‘Burning The Witches’ ou ‘Fight For Rock’, elle montre une face heavy comme on l’aime. Doro ce sont aussi des ballades et avec ‘Whithout You’ et ‘Für Immer’ elle fait le carton plein avec sa voix rocailleuse et chaleureuse. Au milieu elle balance un autre hymne, ‘We Are The Metalheads’ et termine en beauté avec ‘All We Are’ et une reprise intense de ‘Breaking The Law’ de Judas Priest. Devant une affluence importante Doro a proposé un excellent concert taillé dans un heavy à l’ancienne. Elle a largement mérité cette place sur l’affiche.

L’affluence est toute aussi forte dans la Swamp pour Moonspell. Les Portugais continuent de célébrer "Irreligious" et l’attente est forte car cet album reste un monument de metal gothique. Dans une ambiance torride le groupe va proposer un concert monumental, les lumières sont splendides, le son est énorme et surtout Fernando Ribeiro brille d’un charisme rare. Sa voix grave donne toujours le frisson et l’interprétation de l’album est parfaite. De l’indispensable ‘Opium’ à ‘Ruin & Misery’ en passant par ‘Raven Claws’ et ‘Mephisto’ on se prend dans la tronche le meilleur du genre. Délicieusement gothique et subversif ce concert part très haut  sur sa fin avec un trio de feu. Deux titres de "Wolfheart" mettent le feu, ‘Vampiria’ puis l’énorme ‘Alma Mater’ repris en chœur par un public sous le charme.  Enfin ‘Full Moon Madness’ achève cette cérémonie en beauté, ce titre au refrain si fort restant une référence. Moonspell joue la nostalgie mais il l’a fait avec un talent et une force incroyable. Ce concert restera longtemps dans les mémoires.

La venue des Vikings d’Amon Amarth est un des points d’orgue de cette journée. Partout où ils passent ils mettent le feu avec leur mélange death heavy mélodique teinté de viking si fédérateur. Dans un décor splendide, avec un casque viking autour de la batterie et les animations de combats ainsi qu’avec de la pyrotechnie, Amon Amarth va présenter le gros show. La set list va s’équilibrer sur une carrière déjà riche en mettant 6 albums à l’honneur. Tout cela va être flamboyant, d’une rare maitrise et porté par un Johan Hegg charismatique avec ce sourire carnassier impressionnant. En première partie de concert ‘The Pursuit Of Vikings’, ‘First Kill’ ou The Way Of Vikings’ et ‘Deceiver Of The Gods’ font un effet bœuf. Les aspects épiques font passer le frisson et la fosse s’enflamme. La deuxième partie est encore plus intense et le groupe livre un festival. ‘Death In Fire’, ‘Father Of The Wolf’, ‘Raise Your Horns’ et le final qui enchaine ‘Guardians Of Asgaard’ et ‘Twilight Of The Thunder Gods’ est gargantuesque. Tant musicalement que par le spectacle Amon Amarth a asséné un grand coup. Son heavy viking a largement été apprécié. Amon Amarth fait parti des grands et a largement justifié son statut sur l’affiche.

C’est Paradise Lost qui conclut les débats sous la Swamp. Après Amon Amarth et à une heure déjà tardive, le cadeau est empoisonné. D’ailleurs l’affluence sera moindre en fin de concert, cela va s’avérer très injuste pour le groupe, car le concert va être fort et diversifié, Nick est moins bavard mais il est en voix et ses camarades sont au point. En début de concert la tente affichait comble et l'entame fut énorme avec ‘No Hope In Sight’, un brulot death doom avec alternance de growl et de chant clair. Ensuite avec ‘Pity The Sadness’ et ‘One Second’ Paradise Lost montre ses deux visages, puissant d’abord avec un titre qui reste d’une force rare puis mélancolique avec un titre toujours aussi fort émotionnellement. L’ambiance ne retombe pas grâce à un extrait du nouvel album, ‘Blood And Chaos’, très réussi et mixant les influences du groupe. Mais petit à petit la tente va se vider alors que le niveau ne baisse guère. C’est dommage car avec ‘The Enemy’, ‘Embers Fire’ ou ‘Say Just Words’ le groupe balance les classiques avec énergie. En fin de concert on ne peut que saluer la classe gothique et flamboyante d’un ‘Enchantment’, la force de  ‘The Longest Winter’ qui a tout d’un classique et la fin sur ‘The Last Time’. Paradise Lost a donné un excellent concert mais n’aura su convaincre qu’une partie du public, l’autre venue en touriste aura eu le tort de déserter trop vite. Les amateurs auront été ravis et guetteront le retour des Anglais sur sa tournée à venir.


La tête d’affiche de cette dernière journée c’est Korn. La légende du néo metal se fait un peu attendre, la foule est dense et compacte et le décor est impressionnant et digne d’une grande tête d’affiche. La bande à Davis va proposer un concert carré, impressionnant de maîtrise et complet, balayant la carrière du groupe avec l’accent mis sur "Issues" et le référentiel premier album. Davis semble ne jamais devoir vieillir et reste cet éternel adolescent génial, jamais l’impression que ce groupe a plus de 20 ans de carrière ne vous effleure. Le public va largement lui faire honneur pendant cette prestation. D’entrée Korn frappe avec ‘Rotting In Vain’ et le classique ‘Here To Stay’. La suite confirme cette bonne santé, en matière de néo le groupe américain reste une référence loin devant les autres et ‘Did My Time’, ‘Shoot And Ladders’ et l’énorme ‘Got The Life’ font un tabac. Le chant écorché, puissant et teinté de rap de Davis fait toujours autant d’effet tandis que musicalement ses compères tissent un ensemble d’une sacrée puissance. La cornemuse est bien sûr au rendez-vous, en adéquation avec le kilt de David et l’ambiance monte d’un cran sur une fin costaud.  De ‘Make Me Bad’ à ‘Blind’ et ‘Freak On A Leash’, en rappel Korn a été énorme. Et on a apprécié la demande en mariage surprise du bassiste de I Am Morbid, Ira Black, sur scène sous les vivats de la foule et dans une franche sympathie. Korn est clairement une machine de scène et une tête d’affiche incontestable, il a achevé le festival avec force et classe.

Le week-end aura été bien chargé, riche en émotions et en excellents concerts, l’anniversaire de l’Alcatraz est une réussite et la suite des aventures de ce festival s’annonce intéressante. Il nous reste à remercier la direction du festival pour son accueil et l’ami Filip pour sa sympathie.



Plus d'informations sur https://kornofficial.com/
 
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