Nous nous étions rencontré en mai 2016. Que s’est-il passé dans la vie du groupe Harmonic Generator depuis un an ?
Eh bien nous avons entamé l’enregistrement de "Bones" en Août. Puis nous avons fait quelques concerts avec le groupe australien Electric Mary dans le sud de la France en Septembre, d’autres concerts locaux par la suite, beaucoup de répétitions pour peaufiner les sets, un excellent concert à Paris en Février organisé par Dooweet, encore d’autres concerts dans le sud, et pour finir la sortie de note deuxième album "Heart, Flesh, Skull & Bones" ainsi qu’une tournée avec les américains d’Helmet dont nous revenons tout juste. C’était une année plutôt riche en évènements !
Etes-vous satisfait de l’accueil du dernier EP aidé au niveau de la promo par Dooweet ?
Pour l’instant tout se passe à merveille. On est extrêmement satisfaits du travail que fait Dooweet, et les critiques reçues jusqu’à maintenant sont majoritairement très bonnes. On sent que la plupart des gens ont saisi où on voulait en venir avec notre musique.
Vous avez accompli votre pari : la composition de quatre EPs réunis en un album « Heart, Flesh, Skull & Bones ». Qu’attendez-vous de cet album ?
Cet album, c’est plus de deux ans de notre vie. Beaucoup de joies, beaucoup de galères. On a voulu donner un témoignage honnête de la vie du groupe et de son évolution, un vrai regard intérieur, sans artifice. Quand on l’écoute dans son intégralité, malgré le million d’imperfections et de petits détails qui nous sautent aux oreilles, on est fiers de ce qu’on a fait, très fiers même, parce qu’on a vraiment mis beaucoup de nos personnes dans ce projet et qu’on a réussi à le mener au bout. C’est un peu notre biographie musicale.
Le dernier EP « Bones » semble la synthèse de vos influences musicales et des trois EPs précédents. Comment jugez-vous votre travail et votre évolution avec le recul ?
Quand on écoute l’album dans son intégralité, on sent vraiment la maturité qui vient petit à petit, les compos deviennent plus simples, plus efficaces, plus naturelles. Pour "Bones", on est rentré en studio avec des chansons à peine terminées, volontairement, que nous avons fini de composer pendant le processus d’enregistrement pour leur donner le plus de spontanéité possible. Ça aurait été impossible de faire ça et d’avoir ce résultat au début. On a vraiment donné le meilleur de nous-même à chaque fois, en affinant notre manière de procéder, en nous mettant en danger, et je pense que ça se sent au travers de l’album.
L’album pris dans son ensemble est très intéressant car il montre votre évolution en matière de composition. Avez-vous conscience que ce niveau de composition n’a fait que progresser au fil des différents EP ?
C’était bien évidemment le but de ce projet. Montrer l’évolution du groupe, de manière brute, sans se cacher. On a commencé par porter le projet et c’est lui qui a fini par nous porter. Plus on avançait dans les EPs, plus la manière de procéder devenait facile, naturelle même. Et puis nos influences personnelles ont aussi évolué, on est passé d’influences très old school à des trucs plus modernes, plus puissants, et notre musique s’en est ressentie. On fait de la musique par besoin, c’est notre exutoire à tous, alors on y met toute nos émotions, toute notre âme.
Le son du groupe a progressivement évolué vers un son plus brut et plus organique, avec même des influences tooliennes sur le titre ‘New Day Rising’. Etait-ce une volonté délibérée dès le début du projet ou au contraire une évolution naturelle au fil des mois et des années ?
Le déroulement du projet s’est fait de manière très naturelle. A aucun moment on a cherché à trop intellectualiser notre musique. On ne savait absolument pas à quoi ressembleraient les autres EPs quand on a composé "Heart". On a juste fait les choses comme elles venaient, au fur et à mesure, et le son s’est durci en court de route.
A notre avis, le morceau ‘My Words’ représente un titre particulièrement représentatif de l’univers de Harmonic Generator, mélange de hard rock mélodique et de grunge rugueux. Quelle est l’histoire de ce morceau et ne ferait-il pas un excellent single ?
Cette chanson, c’est un peu le cri de l’enfant qui est en chacun de nous. Cet enfant qui regarde le monde autour de lui et qui n’y voit que tristesse et désolation, qui se sent seul et impuissant, qui ne comprend pas pourquoi personne ne réagit, pourquoi personne ne tend la main. Il décrit alors ce monde avec ses mots, des mots tristes, empreints d’impuissance, des questions sans réponses. Puis l’enfant comprend que s’il veut changer ce monde, il doit se battre, contre lui-même d’abord, contre son chagrin, et continuer d’espérer et d’essayer - peu importe la difficulté. Les mots changent alors, et son regard aussi.

Vous n’avez jamais caché que l’une de vos influences majeures était Soundgarden ? Avez-vous un commentaire à faire sur la disparition récente de Chris Cornell ?
De très loin une des plus grandes voix de l’histoire de la musique, un compositeur de génie qui aura influencé des millions de musiciens et écrit des chansons qui résonneront encore dans nos têtes pour très longtemps. C’était un poète et un humaniste, et après sa mort, il est du devoir de ceux que sa musique a touchés de continuer de porter son message et ses enseignements.
Quel sera l’avenir de Harmonic Generator et que doit-on en attendre musicalement ? Une nouvelle orientation ?
Pour l’instant, beaucoup de live. Maintenant que le projet est bouclé, on veut aller le défendre sur scène. On sera donc sur les routes de France et d’Europe en 2017-2018. Pour le reste on ne sait pas encore, on continue à composer, on joue beaucoup et on verra ce que l’avenir nous réserve. En tout cas on ne manque pas d’inspiration.
Avec trois chroniques et deux interviews, les lecteurs de Music Waves commencent à bien vous connaitre. Un dernier mot à leur adresser ?
Merci à ceux qui nous suivent depuis un moment, et aussi à ceux qui nous découvrent, "you’re the fuel to our fire" !
On se voit très bientôt en live !
Plus d'informations sur http://www.harmonicgenerator.com/