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TITRE:

HELLOWEEN (20 AVRIL 2015)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

METAL MELODIQUE



Même si les Allemands d'Helloween sont des fumeurs invétérés, "My God Given Right", le 15e album de la discographie, témoigne de la bonne santé du groupe !
STRUCK - 29.05.2015 -
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La promotion est un exercice particulier et si les Allemands d'Helloween font parfaitement le job sur le fond en répondant aux questions et donnant les informations nécessaires à leurs fans, en revanche, sur la forme, force est de constater que les vieux routards de la scène heavy mélodique n'ont pas fait preuve d'un enthousiasme débordant lors de l'exercice de style...


Lors des dernières promos, les interviews étaient assurées par Sascha et Andi. Comment se fait-il qu’on retrouve Michael cette fois-ci ?


Michael Weikath : La réponse est simple, on nous a demandé de venir faire la promotion tous les deux… La plupart des journalistes invités à cette promo souhaitaient parler avec Andi et moi…


Et si tu n’étais pas présent par le passé et qu’il semble que tu sois là suite aux demandes diverses, malgré tout, est-ce que la promotion est un exercice qui te plait ?

Michael : C’est une partie de notre travail et je pense toujours l’avoir fait. Je réponds présent quand je suis disponible. Mais de façon générale, c’est un exercice qui correspond plus à Andi notamment pour la promo française sachant qu’il comprend le français…

Andi Deris : "C’est vrai mais nous allons continuer l’interview en anglais (Rires) !"





"Straight Out Of Hell" a été un gros carton, vous avez même obtenu votre plus haut classement dans les charts allemands, fait de gros scores partout, même aux USA d’ailleurs avec une place dans le Billboard 200 ! Avez-vous été surpris de marcher aussi bien alors que vous sortiez votre 15ème album ?

Andi : C’est clair que le fait d’atteindre le Top 200 aux Etats-Unis a été une vraie surprise, sachant que notre musique est assez éloignée des standards américains.
En revanche, atteindre le Top 10 en Allemagne n’est pas une surprise. Malgré tout, voir cet album être 4e de ce classement est un grand honneur, je dirais même que ce classement a dépassé nos attentes !
Le classement japonais n’est pas une surprise non plus : nos albums atteignent souvent la première ou la deuxième place. Dans le cas présent, nous avons été 2e, devancé par un groupe japonais populaire contre lequel nous ne pouvions pas lutter (Rires) !


Comment expliquez-vous ce succès durable et important pour une formation de power mélodique ? Cela alors que le style est reparti loin des modes fugaces, en gros dans les années 80 et à la fin des années 90. Helloween a une recette miracle pour durer et marcher dans la durée ?


Andi : Le plaisir (Sourire) ! Nous nous connaissons depuis très longtemps, j’ai commencé en considérant cela comme un hobby et tant que tu gardes cela à l’esprit et en essayant d’être le plus à l’écart des considérations du business, cela te permet de continuer à prendre du plaisir.


[Notre public] ressent que nous ne mentons pas


Si cela se comprend parfaitement et contribue à une convivialité interne, en revanche, comment expliquez-vous le succès vis-à-vis des fans ?


Michael : Je pense qu’ils ressentent que nous ne mentons pas : nous avons fait des chansons commerciales, des mélodies ringardes… que tous s’accordent à dire que nous n’aurions pas dû faire… Contrairement à la plupart des musiciens qui sont dans la démonstration, nous sommes naturels et pour ça, ils nous détestent !


Le fait d’avoir un line-up stable, le même depuis 5 disques mine de rien, c’est d’ailleurs je crois une première pour le groupe d’enchaîner 5 albums avec le même line-up, joue-t-il selon vous dans ce succès et cette efficacité ?

Michael : Absolument ! Prends l’exemple de Mr Big, si tu changes les membres du groupe, ce ne sera plus Mr Big ! Admettons que Rudy Sarzo remplace Billy Sheehan, les fans du groupe seront dubitatifs au début mais se feront au jeu de Rudy Sarzo en oubliant un peu Billy Sheehan en espérant secrètement qu’il revienne pour une réunion (Sourire)…

Andi : Les réunions ne donnent généralement rien de bon. C’est la raison pour laquelle j’estime que la présence de Sascha et Dani dans le groupe est très importante parce qu’ils représentent la nouvelle génération. D’un côté, tu as les vieilles branches et de l’autre, tu as du sang frais et ce mélange permet de garder le lien avec un public issu de la nouvelle génération.





Les titres sont écrits par chaque membre de son côté. Vous vous réunissez ensuite pour construire le disque. Ce mode de fonctionnement peu banal semble être la clé de voûte du groupe et c’est une réussite totale, vous rendez-vous compte de cette alchimie entre les membres du groupe ?

Andi : Comme je te disais, nous sommes le lien entre la musique des années 1980 et celle que nous jouons aujourd’hui en 2015… et je considère cela comme une bénédiction !


Le fait qu’Helloween n’ai jamais dévié de sa ligne musicale, à savoir proposer un heavy classique et mélodique dans la tradition des années 80 mais jamais désuet ou vieillot, a selon vous joué dans le succès toujours présent ?

Michael : C’est également en raison du fait que nos racines sont larges. L’idée était d’être capable d’être le plus varié possible ! Nos premiers pas dans le business l’ont été avec une musique heavy metal et l’album "Walls of Jericho" qui était la représentation de ce que nous étions à l’époque mais il n’était pas question de ne rester que ça ! Nos influences vont de Queen à Deep Purple en passant par les Beatles… Nous ne sommes pas de que des musiciens heavy metal !


Nous n’aurions pas pu percer avec la musique que nous faisons aujourd’hui !



Malgré tout et c’est vraisemblablement la raison de ce succès, l’évolution musicale du groupe a toujours été logique…

Michael : C’est exact ! A nos débuts, nous avions besoin de créer une sorte de marque de fabrique et nous sommes arrivés à la créer. Nous n’aurions pas pu percer avec la musique que nous faisons aujourd’hui !
Je me souviens de nos tous premiers fans ici à la Locomotive, c’étaient des punks (Sourire)… qui n’avaient aucune attirance pour les mélodies ! Je me souviens de notre première tournée, l’affiche était : "Helloween : The Kings of Speed" ! Bref, nos fans de l’époque ne voyaient en nous que le côté rapide !


Tu as parlé de marque de fabrique. Etes-vous conscients que Helloween est une sorte de phare, un repère pour les fans de métal, comme un Maiden ou un Accept, sachant que les formations de speed mélodique de la même génération et même les plus récentes, je pense à Edguy ou Hammerfall, n’ont pas ce statut, et souvent vivotent en seconde division ?

Michael : Il faut savoir que nous nous comportons comme Accept, nous sommes de très bons comédiens (Rires) ! Nous sommes des reliques des années 1960 et 1970, c’est la raison pour laquelle nous avons un comportement assez proche… un comportement dur à copier, si tu n’as pas vécu ces années !


Ce nouvel album vous voit retrouver le label Nuclear Blast, que vous avez fréquenté entre 2001 et 2003 avec deux disques. Est-ce qu’il faut voir dans ce retour une volonté de retrouver un label de grosse importance qui peut permettre au groupe de grimper encore quelques échelons ?


Andi : Nous serions ravis si c’était le cas, mais notre retour est plus simple : les personnes de Nuclear Blast étaient les seules que nous connaissions dans le milieu avec une vraie connaissance de la musique ! Aujourd’hui, les majors se sont éloignées des considérations musicales et se sont concentrées sur l’aspect uniquement business…
A vrai dire, nous étions assez réticents de devoir justifier à nos interlocuteurs ce que nous étions et la musique que nous faisions… dans ces conditions, il a donc semblé plus naturel de revenir chez Nuclear Blast avec lequel nous n’avions pas besoin d’expliquer quoi que ce soit !


Avez-vous pensé à passer le cap en faisant un album autoproduit et en faisant appel au mode de financement en vogue à savoir le crowdfunding ?

Andi : Non, pas pour le moment ! Peut-être est-ce l’avenir de la musique et c’est la raison pour laquelle j’y réfléchis déjà… Mais à vrai dire, ce genre de fonctionnement est surtout valable pour de nouveaux groupes…


Ta complicité avec Sascha Gerstner est frappante, elle est évidente depuis que vous collaborez ensemble, soit depuis déjà 12 ans, mais elle semble encore plus évidente depuis quelques disques et en particulier sur le nouvel album. On sent une réelle alchimie entre vous eux, alors que Sacha est de la nouvelle génération. Comment expliques-tu cela et comment ressens-tu cette relation ? Est-ce le complice idéal, comme ton jumeau parfaitement complémentaire ?


Michael : Non ! Techniquement, il est bien meilleur que moi … Mais outre ses capacités techniques, il s’intéresse à plein de choses : que ce soit la pop indé des années 1980 -c’est un grand fan de Gary Numan- ou comme moi de George Lynch… Cela nous permet de nous rapprocher et que cela fonctionne tout simplement. Mais si cela fonctionne si bien aujourd’hui, ce n’est pas arrivé sur un simple claquement de doigt, il a fallu que nous travaillions ensemble pour que cela fonctionne, pour que nous arrivions à harmoniser nos jeux.
D’ailleurs, cela a toujours été ma principale préoccupation : quel guitariste correspond le mieux à Helloween ? Nous aurions pu engager un super guitar hero qui n’en aurait rien à faire de moi si ce n’est me considérer comme le facteur gênant dans son espace… et nous en avons eu par le passé (Sourire) !





Le groupe est très démocratique, plus qu'il ne l'a jamais été. Cela ne t’apaise-t-il pas de ne plus avoir à tout assumer dans le groupe grâce à Sascha mais aussi à Andi, le poids du groupe ne reposant plus sur tes seuls épaules ?


Michael : D’une certaine manière, le cadre du groupe marche.
Nous avons également un management qui traite de certaines choses qui sont problématiques dans d’autres groupes. Et nous ne savions pas cela à nos débuts, nous étions entourés de managers stupides qui nous laissaient faire et nous retrouver dans des situations assez déplaisantes. Nous n’avons plus ce genre de personnes dans notre entourage !


Malgré tout, aujourd’hui, avec l’expérience, si les décisions d’un manager sont incohérentes vous vous en rendez compte ?

Andi : Non ! La plupart des responsabilités du management doivent rester de la responsabilité du management. Si nous laissons le groupe trouver certaines solutions lui-même, cela générera des tensions internes par la suite. Nous préférons écouter les recommandations, les suggestions du management, et c’est uniquement ensuite que nous décidons si c’est la bonne décision à prendre ou non.

Les considérations du groupe doivent rester la musique afin d’avoir le plus de plaisir possible dont découle finalement une bonne musique ! Il ne faut rien forcer : je me souviens des années 2000, nous étions dévastés, nous ne nous sentions pas totalement bien sans que nous sachions pourquoi, et le résultat était une musique qui n’était pas forcément joyeuse...

Désormais, nous essayons d’éviter cela le plus possible en laissant ce qui est du ressort du management au management, du ressort de la production au producteur…


Ce groupe a un long héritage de 30 ans et nous devons nous remettre en cause, démontrer quelque chose sur chaque album !



Le disque est d'une rare fraîcheur, pile comme on l'évoquait avant au juste milieu entre tradition des années 80 et une certaine modernité du genre, des titres comme ‘Heroes’, ‘Battle’s Won’ ou ‘Lost In America’ évoquent le Helloween fun et direct sans prise de tête tandis que ‘The Swing Of A Fallen World’ évoque plus un heavy power teinté de thrash et de progressif, tandis que ‘Creatures In Heavy’ et ‘You, Still Of War' voguent elles aussi dans des influences progressives mêlées adroitement à la patte power d’Helloween. Savoir évoluer par petites touches c’est aussi le secret de la durée pour le groupe de pouvoir évoluer touche par touche ?


Andi : C’est intentionnel ! Ce groupe a un long héritage de 30 ans et nous devons nous remettre en cause, démontrer quelque chose sur chaque album !


Malgré tout, avec toutes les influences citées, ne craignez-vous pas de perdre en cohérence ?

Andi : Cela nécessite du travail ! Il ne suffit pas de s’asseoir et décider de faire un album juste en écrivant 12 ou 13 chansons d’un jet.
Pour cet album, nous avons dû enregistrer 18 chansons et nous en avons sélectionnées 13 pour faire un mélange susceptible de fonctionner. Il faut faire attention aussi à ne pas faire un album ennuyeux composé de chansons qui seraient des copies de copies…
Comme je l’ai dit par ailleurs, Helloween a 30 ans et regroupe 2 générations en son sein, que l’on retrouve dans son public : nous nous devons de faire le lien !





Ce n’est pas un secret, Dieu et la religion sont importants pour toi Michael, ça se ressent dans les paroles depuis pas mal d’albums et encore dans cet album. La foi et la spiritualité sont-ils des moteurs pour toi, que ça soit dans ta vie mais aussi dans ce que tu exprimes à travers tes textes et ta musique ?


Michael : Je veux juste donner de l’espoir. Je suis convaincu de l’existence d’une forme de vie et de pouvoir supérieurs. Cela t’aide dans la vie, que ce soit pour la compréhension de ton existence qui peut paraître bizarre parfois. La vie peut être effrayante pour certaines personnes qui n’ont pas de Dieu ou une quelconque autorité à laquelle  se vouer : ces personnes doivent parfois se sentir très seules dans un quotidien gris et déprimant … De plus, cette autorité ou le Karma te donne des règles de vie !


D’ailleurs le titre de l’album, "My God Given Right", a-t-il un rapport avec la spiritualité ?

Andi : Ce titre est prendre dans sa forme la plus primitive que ce soient nos discussions internes après notre tournée et savoir ce que nous allions faire, les propos que tenaient ma mère pour que j’étudie et que je fasse un vrai métier pour gagner de l’argent pour rentrer dans le costume strict de l’Allemand type (Sourire)…
La seule personne qui m’a soutenu a été mon père qui a joué du saxophone et qui a dû arrêter ce n’était pas forcément l’humeur en 1944 en Allemagne … Si bien qu’il a compris mes rêves et étant son seul fils, il m’a dit qu’à partir du moment que je vivais une vie heureuse, il serait heureux tant que Dieu me donnerait ce droit !


A ce propos, est-il fier de ce que tu es devenu ?

Andi : Oui : même si il ne m’a jamais vraiment dit ce qu’il pensait mais comme il sait que je suis heureux, je sais qu’il l’est (Sourire) !


Enfin quelle est l’idée derrière la pochette inspirée du film "Le Jour d’Après", film post-apocalyptique classique. S’agit-il d’illustrer la chute de la société moderne et la prise du pouvoir par les citrouilles ?

Michael : L’idée de la pochette vient de l’artiste en lui-même, Martin Häusler, et notre manager. Nous n’avons rien voulu dire au travers d’elle : ils nous l’ont présentée et nous l’avons trouvée cool…

Andi : Si tu prends la signification du titre "My God Given Right", cela ne nécessite aucune pochette finalement si ce n’est peut-être mon père me tapant sur l’épaule en disant "Mon fils, Dieu t’a donné le droit !", mais c’est terriblement ennuyeux (Rires) !
Par la suite, on nous a effectivement présenté cette illustration avec ce côté 3D en arrière-plan qui est juste incroyable. Et effectivement, elle fonctionne très bien, notamment à l’écoute des titres 'Swing Of A Fallen World’, ‘Lost In America’, ‘Battle's Won’ pouvant être interprétés dans un monde post-apocalyptique du "Jour d’après" laissé à la merci des citrouilles !





Merci


Helloween : (en français dans le texte) "Merci"


Merci à Noise pour sa contribution...



Plus d'informations sur https://www.helloween.org/
 
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