Starset
Starset est un groupe pour le moins conceptuel, originaire de l'Ohio, USA, mené par le chanteur de
Downplay,
Dustin Bates, baignant dans un mélange de Rock US, Neo Metal et d'Indus Rock.
Plongés dans son univers singulier, ses musiciens arborent des tenues futuristes, faites de protections de BMX, collants supra moulants et larges visières projetant une lumière bleue sur leurs visages, tels des clones anonymes autour du leader.
Ce dernier n'est pas en reste niveau technologie puisqu'il est aux commandes d'un immense écran tactile (malgré l'exiguïté de la scène, due au matériel d'
In This Moment) qui lui permet de balancer les ambiances, de distordre les sons, et de moduler celui de sa voix. Plutôt rare pour un groupe de première partie d'emmener ce type de matériel. Tant mieux pour nous !
Tel
Matthew Bellamy, le chanteur alterne entre deux micros, l'un transmettant sa voix en son clair, l'autre en son transformé au gré des titres.
Les musiciens, plutôt stoïques, incarnent bien leurs personnages futuristes, perchés dans leur univers, laissant transparaître quelques émotions en fonction de l'intensité de leur musique.
Récemment signés chez
Razor & Tie, le groupe a sorti son unique album en fin d'année dernière, "Transmissions", dont ils jouent les titres, et
Dustin nous annoncera la préparation en cours d'un roman dévoilant l'univers du groupe et des personnages pour les plus curieux et intrigués par cette ambiance.
Un vrai voyage dans un univers inconnu, n'en faisant pas trop autour de ce mystère pour suffisamment attiser l'intrigue... Un groupe qui devrait donc prochainement faire parler de lui, et que nous suivrons également de près...
Pour le plaisir de l'expérience, allez faire un tour sur leur site
web !
Fearless Vampire Killers
Quintette originaire d'Angleterre, sévissant dans un Rock Alternatif dit 'théâtral' (nous traduirons sans jugement par : "pour ados"),
Fearless Vampire Killers débarque en fanfare, plein d'énergie pour déployer un set plutôt moyen, qui ne décollera pas vraiment. En effet, malgré leurs efforts, les anglais aux looks
steampunk pèchent par un amateurisme qui priorise l'attitude et la position de la mèche sur des titres trop radio-taillés. Au final, beaucoup de riffs, de gestuelles, mais peu de surprise et d'originalité. Le son est assez brouillon et la comparaison avec
Starset, passé plus tôt, ne les sert pas.
Le retour du public se fera plus chaleureux au fur et à mesure du set.
Laurence Beveridge partagera même sa surprise d'être aussi bien reçu en France, malgré le fait qu'on "déteste les Anglais", selon ses dires... Les clichés sont encore bien là ! Il faut dire que la salle se remplit toujours et commence à être étroite vu le monde amassé pour acclamer
In This Moment.
La fin du set verra
Laurence et
Kier Kemp échanger leurs places et instruments (guitare contre micro) et fera presque digérer le début, mais pas suffisamment pour ne pas rapidement oublier l'ensemble un peu léger.
In This Moment
Voici enfin que la scène est dégagée, et le décor dévoilé. Place aux tant attendus californiens de
In This Moment pour qui Le Trabendo s'est remplit comme rarement. Impossible pour les retardataires de traverser la salle ou de trouver un spot dégagé pour admirer la belle et ses metalleux, pire que dans le RER D en heure d'affluence, va falloir se serrer les amis...
Maria Brink et ses musiciens, accompagnés de leurs deux danseuses font irruption sur "The Infection" dans une ambiance mystique qu'ils maîtrisent bien. Le décor, les costumes et la chorégraphie sont soignés, et musicalement, c'est irréprochable. Le son est au point, la voix de
Maria, parfois faible (par le volume), porte tout de même jusqu'au fond du Trabendo.
Seul hic, la dimension de la scène par rapport aux moyens déployés. Les Américains auraient-ils sur-estimés la salle avec leurs décors ? Pour preuve, la surélévation de la scène
relègue les fûts de
Tom Hane et
Travis Johnson carrément au fond, presque cachés.
Heureusement,
le premier assurera un solo dantesque largement ovationné, et le second
s'entourera des autres musiciens pour un medley instrumental mêlant 'For
Whom The Bell Tolls', 'Angel Of Death', et 'Cowboys From Hell' qui aura
pour effet de galvaniser un public déjà conquis.
Par ailleurs, après 8 longues années
d'absence sur le sol français, malgré une actu chargée, n'était-il pas évident que le groupe pouvait remplir plus grand que le Trabendo? Bref, passons.
Marquée par quelques (longues) minutes de pause entre chaque titre - le temps pour les filles de changer de costume - la
setlist met évidemment à l'honneur le dernier opus du groupe, sorti fin 2014, mais finalement équilibré avec l'album "Blood" et l'excellent 'Into The Light' (issu de "The Dream")... Mais c'est tout ! Oui, seulement onze titres pour 1h15 de show, les Américains ne joueront pas les prolongations pour le plus grand regret des fans qui auraient peut-être souhaité moins voir de costumes, mais entendre plus de titres...
Si la blonde aux formes généreuses sait se mouvoir pour faire craquer unanimement tout le public, ce n'est pas le cas de ses danseuses qui font assez "cheap" à côté d'elle, sous leurs costumes pas plus chers, de par leur grâce et une souplesse un peu limites, et une synchronisation qui tombe plus souvent à côté qu'elle n'est en phase. Bref, ça n'enlève pas grand-chose au show, mais manque de professionnalisme quand le reste, lui, est à la hauteur.
En résumé, malgré des moyens déployés importants, la sensation générale de la soirée est mitigée, avec un groupe (Fear-quoi?) déjà oublié, une déception pour la tête d'affiche qui aurait pu en donner un peu plus, mais heureusement avec un joli coup de coeur pour
Starset qui fut la belle surprise de la soirée.
Setlist :
The Infection
Sick Like Me
Black Widow
Adrenalize
Sex Metal Barbie
Burn
Into the Light
Fallen Heroes
Drum Solo
Big Bad Wolf
Whore
***
Blood