Quelle est la question que l'on vous a le plus posée ?
Marco : Qu’est-ce qu’on fait après ce tour ?
Andy/Philip : A quand le nouvel album ? En fait ça revient au même.
Et donc, on peut avoir les réponses ?
Andy : On y travaille. Dès notre retour en Suisse.
On peut espérer ça quand ?
Andy : On n’a pas de date de prévue, on peut estimer qu’il faut un an pour cela mais on ne se met pas la pression. Cela viendra naturellement. Maintenant, fin 2015/début 2016 serait un bon timing.
C’est la dernière date, après avoir annoncé votre retour en juin 2013. Comment vous sentez-vous ? Quel est le bilan ?
Pietro : On a été très surpris par l’accueil du public. On ne s’attendait pas à ça. Les gens attendaient depuis des années, c’est incroyable ! Encore ce matin au petit déjeuner à l'hôtel.
"On a été très surpris par l’accueil du public. On ne s’attendait pas à
ça. Les gens attendaient depuis des années, c’est incroyable !"
Vous ne pensiez pas qu’il y avait une telle attente ?
Marco : Non. On voulait juste rejouer ensemble, pour le plaisir. Après la petite annonce qu’Andy avait mise sur internet
(Ndlr : Facebook plus précisément), il a commencé à nous dire : "Tiens on peut aller jouer aux Etats-Unis, qu’est-ce qu’on fait ?" Et bien on y va ! "Et puis on peut aller jouer là-bas !", et bien on y va aussi ! On voulait faire plusieurs dates mais pas plus de dix.
Je parle en tant que fan de la première heure, est-ce que vous pensez qu’en plus des personnes qui comme moi vous ont connu dans les années 90 ,vous avez réussi à conquérir un public plus jeune ?
Oui, absolument ! En 1998, on a fait notre dernier tour et c’était des concerts de Clepsydra, les gens venaient pour nous. Pour ce tour on a fait moitié-moitié : des festivals et des concerts de Clepsydra seul. Dans les festivals comme aujourd’hui, on a gagné beaucoup de nouveaux fans. Beaucoup viennent nous voir en nous disant : "On connaissait de nom mais on a découvert votre musique, c’est vraiment bien"…
…Vous le voyez sûrement aussi au niveau du merchandising !
Oui, c’est évident. On voit bien que les personnes qui achètent ne sont pas les vieux, beaucoup nous ont connu alors qu’on ne tournait plus ! Ils nous disent qu’ils ont écouté notre musique chez des amis qui leur ont prêté les disques. Alors ils viennent acheter les remasters au stand.
A votre avis, entre le Mô Club à Sarrebruck en 1995 (le 21 novembre pour être précis) lors de la tournée pour "More Grains Of Sand" et cette soirée à Villemeux/Eure, où va votre préférence ?
Certainement ce soir (rires). Tu sais, on était très jeune, sans expérience. C’était très compliqué, la scène progressive n’était pas très connue et on ne réalisait pas que des personnes pouvaient faire 7/8 heures de route pour venir nous voir. Maintenant, on en a conscience et nous avons une responsabilité sur scène envers les fans. Finalement on est là aujourd’hui grâce à eux. Ils ont dû attendre longtemps donc nous devons les respecter. Au temps du Mô-Club c’était encore le papier avec les IRC, aujourd’hui, par exemple, on doit bien s’habiller car une heure après, ta prestation est sur internet. C’est juste pour dire que la vitesse de l’information change beaucoup. Ceux qui ne sont pas là ce soir pourront voir des photos, des films dès demain.
"Maintenant, on a conscience que des personnes sont venues de loin et nous avons une responsabilité sur scène envers les fans."
Oui, d’ailleurs on a hésité à faire paraître les photos d’hier soir (Ndlr : Lazuli, Gens De La Lune et Clepsydra étaient arrivés la veille sur les lieux du festival)
….Et vous avez bien fait ! (rires)
En France, c’est un peu grâce à Georges (de Shop33) que vous avez décollé au niveau ventes, avez-vous gardé des contacts avec lui ?
Andy : Oui, on s’est écrit il y a quelques semaines. Il y a encore quelques contacts. On est conscient que c’est la France (et lui) qui nous a fait connaître sur la scène progressive. D’ailleurs quand il a commandé 25 disques d’un coup on s’est demandé qui était ce fou ! D’autres groupes comme IQ, Pendragon ont fait la même connerie que nous ! Ils y ont cru et ont continué avec les succès qu’on leur connaît. Maintenant, oui, clairement c’est la France qui nous a permis de percer sur la scène progressive il y a 20 ans.
Il est là ce soir, vous pourrez donc lui dire tout cela !
C’est vrai ? Ah c’est génial ! D’ailleurs en parlant de Bordeaux, on a une anecdote. En 1998, lors du tour pour "Fears", Philip avait un des premiers appareils photos numériques qui fonctionnait avec des disquettes. On avait fait plein de photos du groupe dont une avec les Pyrénées en second plan…Un selfie avant l’heure (rires)…Et ce qui est dommage, après le concert, c'est qu'on s’est fait casser le camion, on nous a volé des Tshirts, des disques et cet appareil. Du coup, nous n’avons aucune photo de ce tour mis à part quelque unes de fans d’Espagne.
Andy, avec la reprise de Clepsydra, quid de Zenit ?
Andy : Zenit continue, je suis en contact avec le guitariste et le clavier, ils m’ont remplacé par un nouveau bassiste….
Pietro : Un meilleur ! (rires)
Andy…Oui, sûrement. C’était prévu, on en avait discuté et il n’y a aucun problème avec eux. Malheureusement je n’ai pas le temps à consacrer à deux groupes.
Au niveau du processus de compositions, vous avez revu la formule où continuez-vous sur les mêmes schémas ?
Marco : Avec tous les concerts, on a pas eu le temps de travailler au suivant mais tout le monde est prêt. Ca sera un bon disque.
Pietro : oui, moi personnellement je n’écris pas, je n’ai pas la fibre. J’apporte les arrangements sur les parties de batterie et cela me suffit.
Marco : Souvent c’est la guitare ou les claviers qui apportent les premières harmonies, puis Alu colle ses paroles dessus mais c’est tout de même un travail plutôt collectif au final même si le départ vient de Marco, Andy ou Philip.
Andy : Beaucoup d’années ont passé mais je pense qu’on va garder cette méthode. On vient avec une idée et les autres approuvent…ou pas.
Pietro : en tout cas, on est en démocratie.
Vous avez encore des contacts avec Lele (Ndlr : le guitariste fondateur et présent sur les deux premiers albums) ?
Philip : Oui, il était dans la salle lors du dernier concert en Suisse. On l’a vu il y a 3 semaines, on est resté amis. Maintenant, c’est sûr que musicalement nos chemins se sont séparés. Mais bon, tu sais, il a déjà mis un 'like' sur la photo de la scène que j’ai prise hier soir donc il nous suit toujours.
Si vous deviez me donner un disque ou/et un livre qui a orienté votre musique, ce serait lequel ?
Alu : "Misplaced Chilhood", c’est le premier disque de rock progressif que j’ai entendu.
Philip : Aujourd’hui, je pourrais t’en donner des dizaines mais c’est "Metropolis" ou "Scenes From A Memory" de Dream Theater. Il y a aussi le film "Blade Runner" et le livre de Philip Dick "Do Androids Dream Of Electric Sheeps"
Andy "Dark Side Of The Moon" et un livre de Bob Geldof qu’il avait écrit sur l’organisation du Live Aid. Je ne connais pas le titre en français. C’est grâce à cette lecture que j’ai appris que si on veut faire quelque chose, il faut se bouger !
Pietro : Le disque c’est aussi "Dark Side…", par contre je ne lis que des trucs techniques qui n’ont rien à voir avec la musique.
Marco : Grâce à Sandor
(Kwiatkowski, l’homme auteur des visuels du groupe et aussi parolier sur quelques morceaux du premier album) "Season’s End", un jour il me dit, viens chez moi je vais te faire écouter quelque chose et j’ai trouvé ça génial. Maintenant je dirais plutôt Thomas Newman "Meet Joe Black". C’est une musique de film.
Nous avons commencé avec la question que vous a le plus posée. Mais quelle est celle que vous souhaiteriez que je vous pose ?
En tout cas...Pas celle-là !
C’est difficile, il y a toujours quelque chose qu’on aimerait raconter mais là ce n’est pas simple.
Et bien, vous savez ce qu’il faudra travailler pour l’interview lors de la sortie du prochain album. Merci à vous.
Merci à Musicwaves. C’est chouette d’être associé à ce festival.
Merci à arnaud (vidéos et questions) et TonyB (questions) ainsi qu'à Bill Bocquet pour les photos.